Bien aimés de Dieu,
Une nouvelle année liturgique commence ce jour, l’année liturgique A qui nous permettra de revivre l’ensemble de l’histoire du salut et de la vie du Christ, avec particulièrement l’évangile de Saint Matthieu. Celle-ci commence avec le temps de l’Avent qui nous prépare à célébrer la naissance de Jésus, c’est-à-dire la venue de Dieu parmi nous. Il faut noter qu’en plus de cette préparation de la Nativité, le temps de l’Avent signifie aussi la préparation du retour du Christ qui reviendra dans sa gloire, ce que nous nommons la parousie. Entre ces deux venues, il y a la venue quotidienne du Christ dans sa parole, dans l’Eucharistie et à travers nos frères et sœurs que nous rencontrons.
Pour nous introduire dans cette nouvelle année, les textes de ce jour développent le sens de la venue du Christ dans sa gloire, en nous invitant à la vigilance et à l’espérance. Le constat que nous pouvons faire est qu’ils conservent la logique des textes de la fin de l’année liturgique. Dans l’évangile de Matthieu, le Christ lui-même parle de sa venue, en la comparant au contexte de Noé avant le déluge : « Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme. » C’est donc une certitude que le Seigneur reviendra comme nous l’exprimons si bien dans notre Credo. Le problème aujourd’hui est qu’à côté de nous, même parmi les chrétiens, certains vivent sans rien attendre de l’avenir. Autour de nous, des gens désespèrent de la vie et ne trouvent plus un sens à la vie. Pour nous qui croyons à cette venue, est-que nous préparons bien cette rencontre ?
Au temps de Noé, avant qu’il n’entre dans l’Arche, les gens célébraient la vie en mangeant, en buvant, en prenant femme ou mari, et semblaient construire leur vie autour du bonheur terrestre. Le Christ décrit ce qui va arriver quand il viendra, en insistant sur deux choses : Premièrement, sa venue interviendra par surprise. Deuxièmement, il y aura un tri parmi les personnes qui s’occuperont à une même tâche. Deux chrétiens seront à la messe, un sera pris, et l’autre laissé. Deux couples seront à la plage, un sera pris et l’autre laissé. Deux amis seront en train de s’amuser, un sera pris et l’autre laissé. En méditant bien sur cette sentence, nous pouvons comprendre qu’il ne s’agit pas de faire semblant d’être au service de Dieu, ou de nos frères et sœurs, mais il faut que notre cœur soit tout entier donné à l’amour. Il faudrait pendant ce temps de l’avent, développer une amitié personnelle avec le Seigneur.
Loin de nous faire peur, fort heureusement, ces textes nous invitent à la vigilance et à entrer dans l’arche avec Noé. Saint Paul attire notre attention sur la veille spirituelle : « C’est le moment, l’heure est venue de sortir de votre sommeil. » Il rejoint ainsi la parole de Jésus dans l’évangile : « Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. » Nous devons donc rester éveillés en pratiquant des œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles ; entre autres, donner à manger aux affamés, à boire ceux qui ont soif, habiller ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés… Nous allons voir des lumières embellir ces jours nos rues et nos supers marchés. Mais tout à côté, des personnes du resto du cœur ou autres associations de charité. Laissons-nous toucher afin d’inaugurer le nouveau monde décrit par Isaïe.
La vigilance ne va pas sans espérance. C’est pourquoi la venue du Christ nous invite à entrer dans l’espérance. Isaïe dans la première lecture nous exhorte à lever notre regard vers cette lumière qui vient. Certes. Notre monde vit des situations de grandes désolations et de grandes tristesses. Il nous reste cette petite sœur espérance de Charles Péguy, qui voit ce qui sera. Ce qui sera, c’est cette lumière du Christ qui vient à Noël. Préparons-nous à accueillir cette lumière. Le temps de l’avent nous met en marche. Venez ! Marchons à la lumière du Seigneur qui vient ! Bonne année à tous ! Amen.
Jacques Emmanuel NDONG EWANE.
