Prière des Soeurs de Maumont le 31 décembre 2022

Montmoreau - Blanzac - Villebois-Lavalette

Publié le 6 janvier 2023

L’abbaye Sainte-Marie de Maumont proposait un temps de prière pour la nouvelle année avec  un regard porté sur l’année écoulée.

Arrête, où cours tu donc ? Le ciel est en toi

En cherchant Dieu ailleurs, tu le manques sans fin

Des étoiles plein les yeux

Imaginé dès 1989, le James Webb Space Telescope, a été élaboré avec l’aide des agences spatiales européenne  et canadienne pour ses instruments.

Cet “observatoire généraliste”, sans égal en taille et en complexité, est doté d’un immense miroir, composé de 18 segments hexagonaux, mesurant 6,5 mètres de diamètre soit près de trois fois celui de Hubble. Il est si grand qu’il a fallu le plier pour tenir dans la coiffe de la fusée, tel un origami. “Il est tellement puissant que si vous étiez un bourdon à 380 000 km d’ici, soit la distance Terre-Lune, on pourrait vous voir”, selon le cosmologiste John Mather, l’un des pères scientifiques de la mission. Le James Webb est ainsi capable de capter les faibles lueurs émises par les toutes premières galaxies, et leurs premières étoiles en formation. Cela s’est passé très, très loin, et donc il y a très, très longtemps.

 Lancé il y a un an le 25 décembre 2021, il  a commencé à transmettre en juillet 2022, des images saisissantes de l’espace il   mène ses observations à 1,5 million de kilomètres de la Terre. Depuis, il a fourni des photos extraordinaires des anneaux de Neptune, de la nébuleuse d’Orion et autres merveilles de l’univers !

Dans un communiqué en date du 13 juillet, l’Observatoire astronomique du Vatican a salué les spectaculaires photos transmises par le télescope spatial de la NASA. Des clichés qui révèlent à la fois «l’étonnante puissance» de Dieu et «Son amour de la beauté», fait-il remarquer.

«La science sur laquelle ce télescope est basé révèle notre tentative d’utiliser notre intelligence, qui nous a été donnée par Dieu, pour comprendre la logique de l’univers.» Les impressionnantes images de nébuleuses en montrent également la beauté, voulue par Dieu. «C’est la création de Dieu qui nous est révélée, et en elle nous pouvons voir à la fois sa puissance étonnante et son amour de la beauté», indique l’Observatoire du Vatican. Le frère Guy Colsomagno se dit étonné et reconnaissant que tant d’émerveillement ait été remis par Dieu aux êtres humains, leur donnant la capacité de «comprendre ce qu’Il a fait».

Que Dieu te bénisse dans la nuit, afin que tes yeux s’ouvrent à une plus grande lumière, à une vérité qui reste à découvrir, pour qu’il te fasse entrer en communion avec la nuit de ceux qui ne voient encore, pour que tu découvre un regard qui est depuis toujours et demeurera toujours.

L’angoisse du Seigneur n’abolira tes peines

Que si ton cœur devient un Mont des Oliviers

Le 24 février, la Russie envahit l’Ukraine, plongeant le monde dans une crise inédite depuis la fin de la Guerre froide.La guerre entraîne le plus important afflux de réfugiés en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et coûte la vie à des milliers de soldats et de civils. Les témoignages abondent :exactions,  meurtres de civils,  actes de torture ,viols. La guerre fait aussi planer la menace d’une crise alimentaire mondiale. Des centaines de frappes de rétorsion contre les réseaux énergétiques ukrainiens, plongent des millions d’Ukrainiens dans le noir et le froid en plein hiver.

Témoignage d’une religieuse de la congrégation grecque catholique de Saint Joseph, qui dans la ville de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, vient en aide aux habitants restés sous les bombes.

Sœur Oleksia, avec une voix et des yeux rayonnant de vivacité et de joie, souhaite partager son expérience de Dieu qui est avant tout un Père aimant. «Très souvent, je ne sais pas comment aider les personnes qui ont tout perdu, les personnes désespérées, mais je pense qu’il est important de leur consacrer du temps et de les écouter avec compassion raconter leur douleur».

 «Chaque jour, nous prions avec les gens dans la cathédrale, dit-elle, et deux fois par semaine, nous organisons des rencontres avec les enfants pour les distraire un peu des images des bombardements. Nous leur racontons des histoires, nous chantons et dansons ensemble, nous leur offrons des bonbons et passons simplement un peu de temps en leur compagnie: nous voulons leur faire ressentir quelque chose de complètement différent de ce qu’ils voient dans les rues, quelque chose de positif».

La religieuse explique que la plupart des enfants qui ont commencé à venir à la paroisse après le début de la guerre ne savent presque rien de Dieu; leurs parents ne sont généralement pas croyants et n’amènent leurs enfants vers les religieuses que parce qu’ils ne veulent pas qu’ils restent tout le temps enfermés dans les abris. Pour les habitants de Kharkiv et de sa région, dont la vie spirituelle a été asséchée et éteinte par le régime soviétique, la religion et l’Église sont désormais des réalités à redécouvrir. En ces heures sombres, les gens font l’expérience de la proximité et du soutien concret des évêques, des prêtres, des frères, des religieuses et des membres des différentes communautés qui ont fait le choix de rester en ville.

Que Dieu te bénisse dans les larmes, afin que tu les verses pour ceux qui subissent la souffrance, le rejet, la faim et la guerre, afin que tu sois capable d’être à leur cotés, pour les réconforter, les consoler.

 

Homme redresse-toi ! Comment Dieu pourra t-il te lever

si de toutes tes forces tu t’agrippes à la terre ?

– De décembre 2022 à mars 2023 se tient la convention citoyenne sur la fin de vie qui réunit 150 citoyens tirés au sort. La convention est organisée, à la demande du président de la République, par le Conseil économique, social et environnemental. “Le cadre d’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ?” C’est la question posée à un échantillon de citoyens, représentatif de la population française, qui va se réunir au sein d’une convention citoyenne pendant neuf week-ends de travail.

Extrait  de la Déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France

A l’écoute de malades, de soignants, de familles, d’acteurs des soins palliatifs, nous percevons que le besoin essentiel du plus grand nombre est d’être considérés, respectés, aidés, accompagnés, non abandonnés. Leur souffrance doit être soulagée, mais leurs appels expriment aussi leur besoin de relation et de proximité. L’attente la plus profonde de tous n’est-elle pas l’aide active à vivre, plutôt que l’aide active à mourir ?

Depuis plusieurs décennies, un équilibre s’est progressivement trouvé dans notre pays pour éviter l’acharnement thérapeutique et promouvoir les soins palliatifs. Cette « voie française » a pu faire école et dit quelque chose du patrimoine éthique de notre pays. Nos soignants, qui ont à faire face à tant de difficultés concrètes pour faire vivre notre système de santé, expriment souvent combien ils sont attachés à cet équilibre qui constitue l’honneur de leur profession et correspond au sens de leur engagement.(…)

La question de la fin de vie est si sensible et si délicate qu’elle ne peut pas se traiter sous la pression. (…), il est nécessaire d’écouter sérieusement et sereinement les soignants, les associations de malades, les accompagnants, les philosophes, les différentes traditions religieuses pour garantir les conditions d’un authentique discernement démocratique.

Les questions posées par la fin de vie et par la mort sont cruciales pour notre société si fracturée et pour son avenir. Les réponses que nous saurons collectivement y apporter conditionnent notre capacité à promouvoir une authentique fraternité. Celle-ci ne peut se construire que dans une exigence d’humanité où chaque vie humaine est respectée, accompagnée, honorée.

Le 24 novembre 2022, l’assemblée nationale a voté à une large majorité l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution. Au nom des évêques de France, nous voulons dire notre inquiétude devant ce que signifierait cette inscription. Nous souhaitons redire ce qui nous semble au contraire fondamental : toute vie est un don pour ce monde, un don fragile et précieux, infiniment digne, à accueillir et à servir depuis son commencement jusqu’à sa fin naturelle.

Maison de Rosalie

La maison de Rosalie est une Maison pour les femmes enceintes seules, pour leur permettre d’accueillir inconditionnellement leur enfant et de vivre leur vocation à l’amour : aimer et être aimées.

Dans cette Maison, une équipe d’éducatrices formées, partagera la vie des femmes accueillies pendant cette période charnière de leur grossesse et des premiers temps de vie de leur enfant ; la Maison de Rosalie offrira à la fois un accompagnement et une vie ensemble.

Elle ouvrira en Charente, à Orival, sur les hauteurs de Chalais, dont tous les services (commerces, gare, médecins, etc.) sont accessibles à pieds. Cette situation permet de bénéficier à la fois d’un cadre de vie paisible et familial, et d’une certaine indépendance.

La Maison de Rosalie accueille les femmes enceintes, sans autre critère d’accueil que celui de la détresse du cœur d’une mère, face à l’arrivée de son enfant dans des conditions qui lui semblent difficiles.

Tant de femmes ont besoin d’aide, mais ne savent pas qu’elle existe.

Que Dieu te bénisse dans les situations difficiles.

Face aux réponses faciles, aux demi-vérités, aux relations superficielles, qu’il te donne la force  de descendre au plus profond de ton cœur.

La pluie ne tombe pas pour soi, le soleil pour soi ne luit

Toi aussi pour les autres es crée, non pour toi.

L’année 2022 a vu  se multiplier les catastrophes liées au réchauffement climatique.  L’été est le plus chaud jamais enregistré en Europe, records de températures et canicules provoquant sécheresse et dramatiques incendies (plus de 660.000 hectares de forêts brûlés de janvier à la mi-août dans l’UE, un record). Les glaciers des Alpes enregistrent une perte record de masse de glace.

La Chine bat également des records de chaleur en août, et la sécheresse menace de famine la Corne de l’Afrique.  Incendies et déforestation atteignent de nouveaux records en Amazonie brésilienne. Au Pakistan, des inondations historiques liées à une mousson hors norme tuent plus de 1.700 personnes et déplacent huit millions de personnes alors qu’un tiers du pays est sous l’eau.

Au lendemain de la célébration de Noël cette année, les États-Unis continuent de compter les morts de la violente tempête hivernale qui a frappé le pays.

Après quatre années de négociations difficiles, dix jours et une nuit de marathon diplomatique, plus de 190 Etats sont parvenus à un accord sous l’égide de la Chine, présidente de la COP15. Ce «pacte de paix avec la nature», appelé «accord de Kunming-Montréal», vise à protéger les terres, les océans et les espèces de la pollution, de la dégradation et de la crise climatique.

La création d’aires protégées sur 30% de la planète, la plus connue des 23 mesures adoptées, est présentée comme l’équivalent pour la biodiversité de l’objectif de Paris de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C. A ce jour, 17% des terres et 8% des mers seulement sont protégées.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est félicité du fait que «nous commençons enfin à conclure un pacte de paix avec la nature».

“ Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,

spécialement messire frère Soleil,

par qui tu nous donnes le jour, la lumière :

il est beau, rayonnant d’une grande splendeur,

et de toi, le Très-Haut, il nous offre le symbole.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la Terre,

qui nous porte et nous nourrit, qui produit la diversité des fruits,

avec les fleurs diaprées et les herbes.

 

L’éclat  de la splendeur apparaît dans la nuit

qui peut le voir ? Un cœur qui a des yeux et veille.

L’Eglise manifeste un dynamisme interne avec la préparation du synode sur la synodalité, dans le même temps la question des abus  et les nouvelles révélations continuent à secouer sa fragile barque .

Le Synode sur la synodalité a mobilisé plus de 150 000 participants en France

Leurs réflexions, partagées au sein de groupes à échelles variées, – diocèses, paroisses, mouvements, aumôneries de jeunes ou de personnes en situation de handicap, congrégations religieuses – ont contribué à une synthèse nationale de ce qui caractérise, affecte, mobilise et questionne le peuple de Dieu qui est en France.

4300 adultes ont été baptisés et 122 prêtres ordonnés

Pourquoi suis-je Catholique ? texte de sr. Véronique Margron

Je ne suis pas catholique à cause des prêtres, y compris les meilleurs. Et ils sont nombreux.
Je ne suis pas catholique à cause des évêques, y compris tous les pasteurs authentiques, proches et serviteurs de leur communauté.
Je ne suis pas catholique à cause du pape, pas même le plus engagé auprès des déshérités de notre temps.

Je suis catholique à cause de l’amour de Dieu pour les plus vulnérables.
Je suis catholique à cause de Jésus, vrai homme, mortel, comme chacun.
Je suis catholique à cause de Jésus, le Christ, homme totalement vrai, accomplissant ce qu’il dit, donnant toute sa vie pour ceux qu’il aime : notre humanité précaire, bouleversée et malmenée par le tragique de la vie. Notre humanité parfois fracassée par des prédateurs, au sein même de la maison qui devrait être la plus sûre : l’Eglise du Christ.
Je suis catholique à cause de l’Eucharistie, où nous devenons le corps que nous recevons. Où nous sommes convoqués à vivre de la vie du Christ, du creux de nos simples existences ordinaires. Sans banderole et sans publicité.

Je suis catholique parce que je crois la parole de Dieu, celle qui me raconte que mon Dieu a pris la décision de faire alliance avec l’humanité, de la sauver de l’esclavage et du désespoir. La Parole de Dieu qui me raconte un Dieu qui décide, gratuitement, par pur amour, de venir s’asseoir à la table de mon existence. De toute existence, pour la partager.

Je suis catholique, et du cœur de l’hiver de l’Église, où nous sommes (…) je tente décidément de devenir disciple du Christ jour après jour.
Je crois de toute mon âme, de tout mon cœur, de toutes  ma volonté et ma pauvre intelligence, que le mal et le mensonge ne l’emporteront pas

Le ciel s’abaisse, il vient à nous et devient terre

Quand la terre se fera t-elle ciel ?

Le 16 septembre, Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décède à l’hôpital, trois jours après son arrestation par la police des mœurs. Sa mort déclenche une vague de manifestations à travers l’Iran. Les jeunes femmes sont à l’avant-garde de la contestation. Les manifestations pour la liberté des femmes se transforment progressivement en un mouvement plus large gagnant les rues, les universités et même les écoles, malgré la répression Si le régime a officiellement annoncé l’abolition de la police des mœurs, une répression féroce se poursuit. Des centaines de manifestants ont été tués pendant ou en marge des émeutes, tandis qu’une dizaine d’autres ont été condamnés à mort pour leur opposition au régime- dont plusieurs  ont déjà été exécutés

Le Yémen, la Birmanie, l’Afghanistan La Syrie, tant de pays d’Afrique, d’Amérique latine sont traversé par de violents conflits. Lueur d’espoir en Ethiopie, un accord de paix à été signé.

Cependant, en contrepoids à cette violence humaine, de nombreuses initiatives  fleurissent pour l’accueil des plus pauvres et des exclus de nos sociétés. Ainsi par exemple :

Niché au fond d’une rue, derrière un grand portail dans la calme commune d’Aciliia, entre l’agitation de la capitale italienne et le calme du littoral, le centre Bakhita est un asile pour une vingtaine de femmes réfugiées

Dans le jardin du centre Bakhita, Wafa aime à s’affairer auprès des plantations, «J’aime tout ce qui est vertJ’aime m’occuper des jardins. C’est ce que j’aimerais faire en Italie, qui est un pays si vert si beau, il y a tant d’endroits que j’aimerais participer à rendre plus beaux.» Wafa a 51 ans, elle vient de Syrie. Derrière ses lunettes, son regard se mouille quand elle raconte son parcours : Ses proches sont au Liban ou en Syrie. Dans les murs du centre Bakhita, Wafa, chaleureuse et pétillante, a trouvé une seconde famille. «Je n’ai personne en Europe. Je suis presque seule. Mais je ne me sens pas seule. Ici c’est calme, vraiment, de tout mon cœur, quand je passe les grilles du centre Bakhita, je me sens en sécurité.»

Dans les locaux du centre Bakhita, du nom de Joséphine Bakhita, cette ancienne esclave soudanaise devenue sainte, les responsables, en majorité des femmes, cherchent à reproduire les gestes d’un quotidien en famille. La cuisine y tient une place essentielle, plusieurs fois par semaine certaines résidentes aiment cuisiner ensemble. Une salle pour la couture et une boutique de vêtements sont également en cours d’aménagement à l’étage. 

Les femmes accueillies, notamment celle du Nigeria, sont des femmes qui ont fui la traite humaine, la trahison, la violence. «Elles n’ont aucune confiance envers les autres quand elles arrivent ici.», détaille Ornella, éducatrice professionnelle dans le centre depuis dix ans. Pour tisser une relation de confiance, le travail est quotiden, Un lien de confiance qui deviendra la première pierre pour bâtir un projet de vie hors du centre. 

«Je crois en la force des femmes. La force qu’ont ces femmes, dans leur parcours du combattant, c’est aussi la richesse qu’elles nous apportent. C’est une valeur ajoutée. Cela me semble essentiel de les accompagner pour un petit morceau de leur route vers une condition meilleure.», confie la responsable, le regard rempli d’espérance.

Que Dieu te bénisse dans la colère, devant l’injustice, l’oppression et l’exploitation des gens pour que tu puisse travailler à la justice, à la liberté et à la paix

Élançant ton esprit par delà lieu et temps

tu peux à chaque instant être dans l’éternel.

La crise multidimensionnelle d’Haïti hors des radars médiatiques. Alors que plus de 1400 personnes ont été tuées et plus de 1 000 enlevées rien qu’en 2022 selon l’ONU, l’île des Caraïbes sans chef d’État n’entrevoit aucune perspective d’avenir politique, social, économique ou sécuritaire. Y règne la débrouille et le système D.

Témoignage de sœur Martha Séïde, religieuse haïtienne

Alors que des gangs armés concurrents contrôlent toujours plus de 60% de la capitale, Port-au-Prince, les écoles du pays qui étaient fermées depuis le mois de juillet commencent à rouvrir timidement en ce mois de décembre. Nombre de parents continuent d’avoir peur d’y envoyer leurs enfants, le risque d’enlèvements étant accru. Depuis la fermeture des écoles cet été, les petits Haïtiens ne sont toujours pas retournés à l’école. Seulement maintenant, début décembre, de façon très timide et sporadique, quelques établissements font revenir les enfants à plusieurs conditions. Par exemple, sans port de l’uniforme, habituellement obligatoire en Haïti. La raison est sécuritaire, afin que les enfants ne se fassent pas remarquer des gangs armés.             L’insécurité est dramatique sur l’île. Nous l’avons vu en 2021, même un président de la République s’est fait assassiner dans sa chambre. Le pire concerne les enlèvements. Vous sortez dans la rue, vous ne savez pas quand on va vous enlever, quel montant exorbitant on va vous réclamer. Même quand l’école veut rouvrir, les parents savent qu’ils y mettent leurs enfants en danger. Il n’y a plus non plus de carburant donc personne ne pouvait jusqu’à présent se déplacer; manquent aussi des générateurs. Les enfants ont envie d’aller à l’école mais ne le peuvent pas. L’éducation fonctionne en Haïti grâce à l’Église. Beaucoup d’écoles sont gérées par des congrégations religieuses accueillant des enfants de tout âge et de tout milieu social. L’Église fait ce qu’elle peut, mais elle ne peut pas grand-chose. La situation est devenue insoutenable, car nous ne voyons aucune issue. Toutefois, au quotidien, les Haïtiens tentent de s’en sortir. Mes proches sur place me racontent les activités qu’ils font avec les enfants, ils se réunissent tantôt pour des activités sur le Pacte éducatif global, tantôt sur Laudato si’. Le peuple haïtien est très créatif, c’est l’une de ses grandes qualités.

Les bandits laissent un peu de trêve les samedi et dimanche. Tout le monde sort un peu ces jours-là, tente de se ravitailler. La majorité de la population vit au jour le jour, s’arrange et s’entraide. Les Haïtiens ont cette force de l’intérieur qui les fait vivre. Et puis l’on espère. L’on espère contre toute espérance. Nous ne pouvons pas penser que Dieu abandonne ce peuple. Le cas d’Haïti n’intéresse pas l’international. Personne ne sait, personne n’en parle. Notre île n’apparait pas dans les nouvelles.  Comme si Haïti n’existait pas. Or, faire connaître la situation sur place, c’est déjà un peu contribuer à la solidarité envers ce peuple souffrant.

Que Dieu te bénisse dans la pauvreté, le dénuement et le vide qui t’effraient pour que tu goutes la vraie richesse, le don inappréciable et que tu te laisses revêtir et évangéliser par les pauvres

La force de notre Eglise dans son extrême faiblesse. Les martyrs de notre temps

Des prêtres et religieuses assassinés

Au moins 12 prêtres et cinq religieuses ont été tués en 2022 dans l’exercice de leur mission,. En Afrique, quatre prêtres ont été assassinés au Nigeria, et deux autres abattus dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Au Mexique, sur le continent américain, des membres de cartels de la drogue ont brutalement assassinés trois prêtres.

Trois religieuses missionnaires ont également été victimes d’assassinats cette année. Il s’agit des sœurs Luisa Dell’Orto, en Haïti, en juin; sœur Maria au Mozambique, en septembre; et sœur Marie-Sylvie Vakatsuraki, tuée en octobre en République démocratique du Congo.

Nous prions pour eux mais encouragés par leur courage et leur foi nous les prions pour tous ceux qui aujoud’hui souffrent de persécutions.

Les cas d’enlèvements

Dans différents pays, 42 prêtres au total quant à eux ont été enlevés, dont 36 libérés. Trois prêtres enlevés au Nigeria ont en revanche été assassinés, le sort du missionnaire allemand Père Hans-Joachim Lohre, enlevé en novembre dernier au Mali, reste inconnu.

Deux autres prêtres enlevés en 2019, le père Joel Yougbaré du Burkina Faso, et le père John Shekwolo, du Nigeria, sont toujours portés disparus,

En ce qui concerne Haïti, où la violence est endémique, cinq prêtres ont été enlevés par des bandits, mais tous ont été libérés depuis. L’Éthiopie, les Philippines et le Mali ont chacun eu un prêtre enlevé.

Des religieuses ont aussi enlevées en 2022, au nombre de sept, majoritairement au Nigéria. L’une d’entre elles a été enlevée au Burkina Faso, tandis qu’une autre religieuse a été kidnappée au Cameroun. Elles ont par la suite été libérées.

Des détentions

Quatre prêtres de l’Église gréco-catholique ukrainienne travaillant en Ukraine, occupée par les Russes ont été arrêtés dans le cadre de leurs activités pastorales. Deux d’entre eux ont depuis été libérés et «expulsés» vers un territoire ukrainien, mais deux autres sont toujours en détention

Au Nicaragua onze membres du clergé ont été arrêtés ou détenus par le gouvernement actuel. Parmi ceux-ci figurent au moins deux séminaristes, un diacre, un évêque et sept prêtres.  Un autre cas récent concerne l’emprisonnement d’un évêque et de deux prêtres en Érythrée. En fin il est «presque impossible de connaître le nombre de prêtres et d’évêques catholiques détenus en Chine en 2022.

un prêtre a été arrêté en Birmanie lors de manifestations contre le régime, et plusieurs religieuses et deux diacres ont aussi été arrêtés en Éthiopie lors du conflit du Tigré fin 2021, mais libérés en 2022.

Béni sois tu Dieu notre unique espoir

D’avoir changé notre souffrance en pure gloire.

Toi seul connais de quelle nuit naitra le jour

et la puissance de ce cri : Dieu est amour !

« Dieu qui es la vie sans commencement ni fin,

nous te confions cette année nouvelle ;

demeure auprès de nous jusqu’à son terme :

qu’elle nous soit, par ta grâce, un temps de miséricorde,

de paix et de fidélité à l’Evangile.

Par Jésus le Christ notre Seigneur. »

Ave Maria de Simone PLE

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