Rencontre avec Florencia Salmuni, du Réseau Sans frontière

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Publié le 5 mars 2023

Du 25 au 29 mars 2023, Florencia Salmuni Argentine travaillant à Sao Paolo au Brésil, sera accueillie par les paroisses du Sud Charente, en partenariat avec le CCFD- Terre solidaire.

Deux rencontres seront ouvertes à tous :

Le dimanche 26 mars à Barbezieux :

12h30 : Pique-nique partagé

14h30 : Rencontre avec Florencia Salmuni

16h30 : Temps de prière pour les migrants et leur accueil

Mecredi 29 mars, à Montmoreau

10h00 : Rencontre avec Florencia Salmuni

12h30 : Pique-nique partagé

Florencia Salmuni, profil et parcours

Florencia Salmuni sera la représentante du réseau latinoaméricain d’aide aux migrants Rede sem fronteiras, dans le cadre de l’accueil international de carême 2023 organisé par le CCFD-terre solidaire en Poitou-Charentes.

De nationalité Argentine, Florencia s’est formée aux sciences sociales et aux relations internationales en Argentine, au Salvador et à l’Université Fédérale de Sao Paulo, Brésil, où elle prépare une thèse de doctorat sur les migrations internationales.

Son engagement auprès des migrants a commencé en 2013, par une enquête menée auprès de femmes réfugiées en Argentine. En 2015, elle s’est engagée dans l’organisation du Festival argentin « CineMigrantes ».  Entre 2016 et 2019, elle s’est investie dans l’organisation du Forum social mondial des migrations puis elle a intégré l’équipe du CDHIC, une ONG pionnière dans l’accueil et l’intégration des migrants dans la ville de Sao Paulo, au Brésil. Sur le terrain, elle s’est aussi investie dans un projet de formation des migrants à la langue portugaise et à la citoyenneté. En 2021, elle a obtenu un Master à l’Université de Sao Paulo sur le thème de l’intégration des femmes migrantes. Depuis 2020, elle est membre du secrétariat exécutif du réseau Rede sem fronteiras et s’active à tisser des liens entre les organisations de soutien aux migrants, les universités et les gouvernements en Amérique Latine pour promouvoir la défense des droits des migrants.

Rede sem fronteiras ( Réseau sans frontières)

Rede Sem Fronteiras (RSF) est un réseau formé par 18 organisations de la société civile, engagées dans l’aide aux immigrés et aux réfugiés dans 5 pays d’Amérique du Sud et 2 pays européens.

Ses organisations agissent sur trois fronts :

  • Prendre soin des migrants et réfugiés (en innovant dans l’accueil et dans le regard sur les migrations)
  • Articuler les nombreuses actions locales pour leur donner une portée régionale et internationale
  • Faire évoluer la loi et les politiques d’accueil et protection des migrants

Rede sem fronteiras promeut les échanges entre des associations d’aide aux migrants, des universités et des gouvernements locaux au service de la défense des droits des migrants et des réfugiés.

Sa mission est de proposer aux décideurs des politiques publiques basées sur la protection et la promotion des droits humains, dont le droit des personnes à migrer et de migrer avec des droits.  Cela exige de travailler à la coopération pour un développement durable, de surmonter les asymétries entre les pays et de combattre la pauvreté.

Ce réseau est relié à un ensemble de réseaux d’associations qui opèrent au niveau régional en Amérique Latine. Il fait partie de l’OCU-l’Organisation pour une citoyenneté universelle. En France, il est partenaire de l’ANVITA- Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants et du CCFD-Terre solidaire.

RÉINVENTER L’ACCUEIL DES PERSONNES MIGRANTES DANS LES VILLES

Un exemple d’action de Rede Sim Frontieras, publié dans “Echos du monde” le 15.12.2021 et mis à jour le 01.07.2022

S’appuyant sur l’exemple de la politique migratoire de São Paulo au Brésil, qu’il a participé à construire, le réseau Red Sin Fronteras, partenaire du CCFD-Terre Solidaire depuis 2012, agit auprès des villes pour développer un modèle fondé sur le respect des droits et la participation politique des exilés.

Arrivées d’Europe et d’Asie à la fin du XIXe siècle puis des pays voisins d’Amérique latine, des personnes migrantes de trente nationalités résident aujourd’hui à Catamarca, région andine prospère et point de passage en Argentine avec le Chili, le Paraguay et la Bolivie. Mais ni la ville ni même l’État ne proposent de politique d’intégration pour les personnes étrangères, dont d’importantes communautés venues d’Espagne – du temps de Franco- ou plus récemment du Pérou et de Bolivie pour travailler. Elles étaient alors souvent privées de droits ou contraintes de se rendre dans la lointaine province de la Rioja pour effectuer leurs démarches administratives.
Face à l’absence de politique de protection des plus vulnérables, et notamment des exilés durant la pandémie, les acteurs locaux ont continué à porter des alternatives, jouant un rôle essentiel.

Originaire de la capitale, San Fernando del Valle de Catamarca, Adriana Fadel, chercheuse au Brésil et militante au sein du réseau Red Sin Fronteras, connaît bien la politique inclusive de São Paulo. Elle suit aussi de près le travail du réseau sur les villes accueillantes. En 2019, de retour de Paris où elle a participé au lancement de l’Alliance autorités locales/société civile pour une autre gouvernance des migrations que soutient le CCFD-Terre Solidaire , elle a organisé des ateliers auprès des communautés étrangères pour qu’elles comprennent la force de l’alliance entre municipalité et associations afin de faire progresser les droits des personnes migrantes (voir encadré). Elle a également engagé sur ce sujet un dialogue avec la ville.

LE PREMIER CONSEIL MUNICIPAL DE MIGRANTS D’ARGENTINE

Après plusieurs mois de travail avec les communautés migrantes, la ville de Catamarca, dont Adriana est depuis devenue conseillère municipale, met en place, en septembre 2020, un conseil municipal des migrants. La première expérience de ce type dans le nord-ouest de l’Argentine ! Son objectif : être un espace de consultation des exilés et des associations pour la construction de politiques d’accueil et d’intégration. Il se veut enfin un lieu de formation à la protection et à la défense des droits des migrants, notamment pour les élus et les différents fonctionnaires de la ville. La création de ce conseil souligne la volonté de la municipalité de promouvoir une vision interculturelle. Pour que ces orientations soient appliquées par les différents services de la ville, le Conseil des migrants crée un groupe de travail dont les membres sont élus parmi les différentes communautés, résidant à Catamarca ; son bureau est composé d’un Japonais, d’un Colombien, d’un Cubain et d’un Brésilien. Par ailleurs, le premier recensement des personnes immigrées a permis que cette population, jusqu’alors quasi invisible, soit prise en compte dans les politiques publiques.

LORSQUE LE DIALOGUE S’OUVRE ENTRE COLLECTIVITÉS, ASSOCIATIONS SOLIDAIRES ET EXILÉS, L’ACCUEIL EST UN MOTEUR DE CHANGEMENT SOCIAL QUI BÉNÉFICIE À TOUS.

Le Conseil a également lancé des actions de sensibilisation et des événements culturels, comme la fête des communautés, qui a donné plus de visibilité aux questions de la migration à Catamarca. Depuis son échelon local, le Conseil des migrants a ainsi permis une réelle prise en considération de l’enjeu de l’intégration. Un an après son lancement, en septembre 2021, le gouverneur de la Province, Raúl Jalil, a annoncé l’ouverture de l’Office national des migrations à Catamarca, autorisant les personnes migrantes à effectuer leurs démarches administratives dans la ville.

UN LABORATOIRE DE PRATIQUES NOUVELLES

L’initiative de Catamarca est une expérience modèle pour le réseau Red Sin Fronteras et un véritable laboratoire de pratiques nouvelles riches d’enseignement. Elle traduit concrètement les principes fondateurs de l’Alliance pour une autre gouvernance des migrations : son engagement en faveur de l’interculturalité, l’approche transversale des politiques publiques, l’importance des actions de formation et de sensibilisation. Accompagné par le réseau, Catamarca est un exemple de plus pour montrer, et même démontrer, que lorsque le dialogue s’ouvre entre collectivités, associations solidaires et exilés, l’accueil est non seulement possible mais est un moteur de changement social qui bénéficie à tous.

Justine Festjens, responsable de l’équipe migrations internationales

Le programme des 5 jours en Sud Charente

Samedi 25 mars : Rencontre des scouts et guides de France lors de leur week-end “Aventure”

Dimanche 26 mars : Messe à Barbezieux, puis repas partagé et rencontre ouverte

Lundi 27 mars : Visite d’une exploitation agricole, puis rencontre du tissu associatif, à Chalais

Mardi 28 mars : Rencontre des migrants accueillis à Barbezieux, des collégiens de l’aumônerie de Sainte-Marie, d’association solidaires barbeziliennes, et du collectif migrants

Mercredi 29 mars : Rencontre ouverte à tous à Montmoreau puis repas partagé, rencontre d’association à Montmoreau, rencontre avec les soeurs de Maumont

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Une réponse sur « Rencontre avec Florencia Salmuni, du Réseau Sans frontière »

DUSSAULD Pascal dit :

Bonjour,
Tout bien expliqué.merci.
Est-que Florencia Salmuni s’exprimera en français?
Cordialement
Pascal

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