Je vous remercie Dieu,
De ce que le bouton en moi s’est ouvert durant cette cérémonie et durant ce carême qui commence
Il fut un temps où je pensais
Que la lumière de votre grâce ne brillerait jamais sur moi,
Pour l’appeler à passer de l’informe à l’achevé, comme cette jacinthe
Certains rient de ma fleur ;
Je peux le comprendre :
Ils pensent à ces fleurs
Qui brûlent en silence au soleil,
La mienne ne sera jamais comme cela ;
C’est une fleur d’hiver
Et les fleurs d’hiver sont le sel et le gel de la beauté.
Tantôt une touche de bleu l’assombrit
Comme si le ciel avait peint la trop pâle porcelaine de ses pétales ;
Tantôt elle rougit un peu,
Du reflet de quelque aurore qui reste encore au-delà de ma vision ;
Quant à son parfum –
Eh bien –
Le bien-aimé ne se donne qu’au bien-aimé –
Et pour moi elle a beaucoup de parfum : la jacinthe
Mais parfois quand l’esprit trouve un équilibre,
Un rien, subtil comme le miel,
Oui, vraiment, je te remercie Dieu,
De ce que le bouton en moi s’est ouvert :
Terrible eût été ma honte, cruelle ma pénitence
Si pour toi je n’avais pas fleuri.
Laurent Grandpierre, Diacre
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