” La Vierge à l’Enfant “, un tableau de Pierre Planat à Aubeterre sur Dronne

Aubeterre - Chalais - Brossac

Publié le 14 juillet 2021

Le tableau de 1842 ” La Vierge à l’Enfant ” de Pierre Planat (1792 – 1866) a bénéficié d’une magnifique restauration au cours de l’année 2020 – 2021, par Marion Bosc et Feroza Verberne. Il est à nouveau exposé en l’église Saint Jacques d’Aubeterre.

Dans cette vidéo, les restauratrices expliquent la technique de dévernissage.

Dans cette galerie photos, découvrez le travail de restauration de ce tableau.

Quelques interprétations du tableau « La Vierge à l’Enfant » de Pierre Planat

L’Enfant est au centre du tableau. Il est ce vers quoi convergent les regards et c’est de lui que vient la lumière qui éclaire Marie. Il est la Lumière du monde (Jean 8, 12) qui éclaire tout homme (Jean 1, 9).

Le visage de Marie, éclairé par la lumière de l’Enfant, est apaisé, méditatif, contemplatif, tout en intériorité. Elle regarde son Enfant dormir et tient dans sa main gauche un livre. Ce livre pourrait être le livre de la Thora, la loi juive que Jésus a apprise sur les genoux de sa mère. Peut-être même qu’à ce moment précis, porteuse de la promesse d’Israël, elle chante à son enfant le psaume 130, ce psaume qui deviendra, avec tous les autres psaumes, la prière du Christ :

Seigneur, je n’ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux

je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent.

Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse

mon âme est en moi comme un enfant,

comme un petit enfant contre sa mère.

Attends le Seigneur, Israël,

maintenant et à jamais.

Ce livre de la Thora renferme la Parole de Dieu dans le Livre Saint des Juifs. Avec le Christ, la Parole se fait chair (Jean 1). Par Marie, on passe d’une religion du Livre à une religion de la Parole vivante. Le mouvement qui va du livre dans sa main gauche, passe par son regard et se pose sur Jésus indique ce passage du judaïsme au christianisme, de l’Ancien au Nouveau Testament.

En bas à gauche, on trouve un cruche, une cuve et un linge. Ces éléments évoquent deux passages de l’évangile. Le miracle de Cana (Jean 4), lorsque Jésus change l’eau en vin après avoir fait remplir six cuves d’eau. C’est le premier « signe » de la vie publique de Jésus dans l’évangile selon saint Jean. A la fin du même évangile, au moment de la Cène et du dernier repas, on retrouve Jésus lavant les pieds de ses disciples (Jean 13). L’amphore, le linge et la vasque sont les accessoires de ce geste prophétique inouïe. Premier et dernier gestes de la vie publique de Jésus sont ainsi dévoilés. Mais ce sont encore ces éléments que l’on retrouve aujourd’hui pour les baptêmes, plongées dans l’eau faisant devenir chrétien, disciple de Jésus, recevant la mission de désigner Jésus comme le Messie et de servir les hommes.

Les outils en haut à droite sont ceux d’un charpentier. Joseph n’est pas absent de la scène, même s’il n’est que suggéré. Sur l’étagère, un coffre, un bouteille, un flacon. Pourquoi ne pas y voir les cadeaux apportés par les mages (Matthieu 2, 1-12). Dans le coffre, l’or, indiquant que Jésus est le Roi de l’univers. Dans le flacon, l’encens, réservé à Dieu, car Jésus est pleinement Dieu. Dans la bouteille, la myrrhe, aromate pour embaumer les corps, puisque Jésus est vraiment homme. Ainsi, ce serait toute l’identité de Jésus qui serait dévoilée à travers cette toile, devenant une véritable catéchèse, faisant entrer le spectateur dans le Mystère du Christ, par Marie.

P. Benoît Lecomte, Doyen du Sud Charente

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