Homélie du mercredi des cendres 2023, par le P. Benoît Lecomte

Barbezieux - Baignes - Barret

Publié le 22 février 2023

Nous voici déjà dans le temps du carême, le regard et le cœur tournés vers la fête de Pâques. Vers le grand passage. Vers la libération des libérations. Et nous avons 40 jours pour nous préparer à cette Pâque, pour travailler en nous tout ce qui doit être converti. Pour laisser Dieu convertir en nous tout ce qui doit l’être, et lui laisser la première place, et toute la place.

Le carême, comme un temps de ménage… ou comme un temps de voyage.

Ce voyage de l’ombre à la Lumière, de la mort à la vie.

Ce voyage que les Hébreux ont vécu avec la traversée de la Mer Rouge puis du désert pendant 40 ans.

Ce voyage que Jésus fit dans le désert à son tour, pendant 40 jours.

Ce voyage auquel Abram était déjà appelé en son temps, assorti d’une promesse : « Va, quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. »

Ce voyage de purification et de vérité, en même temps que de communion et de synodalité que vit l’Eglise.

Ce voyage dont nous entendons l’invitation aujourd’hui : « Revenez à moi de tout votre cœur ! »

Voyage intérieur. Celui de la prière, de la réconciliation avec nous-mêmes et avec Dieu au plus profond de nous. Voyage pour se retrouver, là-même où nous sommes parfois intérieurement dispersés ou tiraillés. Voyage pour retrouver la paix.

Voyage vers les autres. Exode. Mise en danger, peut-être. Décentrement. Ce n’est que cela, aimer. Retrouver l’autre et les autres pour ce qu’ils ont à m’apporter, comme des frères et des sœurs, comme des alter egos que je n’ai qu’à aimer au sens le plus fort – le plus divin – du terme.

Tout au long de ce carême, ne restons pas statiques, embourbés dans nos habitudes, rivés à nos tombeaux. Le carême veut nous faire voyager, éternels migrants que nous sommes – ou qu’il nous faut consentir progressivement à être –, pèlerins de passage tendus vers d’autres horizons.

            Déjà des invitations nous sont lancées en paroisse et en doyenné :

  • Au début et à la fin de ce carême, à redécouvrir à frais nouveaux le sacrement du pardon et de la réconciliation. Pour devenir des « ambassadeurs du Christ » joyeux et enthousiastes, pour devenir des « coopérateurs de Dieu », comme le dit l’apôtre Paul. Pour vivre de ce pardon divin et en être renouvelés, personnellement et avec toute l’Eglise. Pour régénérer notre baptême et vivre la Pâque du Christ en notre propre existence. Pour vivre avec Lui de sa résurrection.
  • A apprendre à accueillir l’étranger, le migrant, le sans-papier, celui d’une autre culture, d’une autre histoire… Celui qui tend la main et qui nous appelle à la fraternité, en même temps qu’il nous rappelle à notre propre condition d’étrangers sur cette terre. Florencia, Argentine travaillant au Brésil, viendra fin mars quelques jours nous rejoindre en Sud Charente. Elle nous sensibilisera à cet accueil, à ce regard, à cette attitude fraternelle, à cette reconnaissance humanisante de l’autre.
  • A nous préparer ensemble au pèlerinage de doyenné à Lourdes, pour aller à la Source, au cœur du Mystère du Christ qui nous fait vivre et nous appelle à la Vie, qui nous invite à aller au plus creux de nous-mêmes comme en cette « pièce retirée » dont parle l’évangile, là où « le Père voit dans le secret »… pour nous retrouver et l’y retrouver.

Sûrement d’autres rendez-vous, imprévus et inattendus, personnels ou communautaires, nous attendent sur notre chemin de carême. C’est le propre de toute aventure – celle avec Dieu et avec nous-mêmes n’y échappe pas. Sûrement aurons-nous des découragements, des fatigues, des lassitudes. Le voyage peut être décapant… peut-être est-ce d’ailleurs mieux ainsi ! Il s’agit d’un voyage vers la vie, d’un voyage pour la vie. D’un voyage qui nous arrache à nous-mêmes, à la mort et au péché, pour nous retrouver dans la vérité, la lumière et la communion. D’un voyage ou d’un passage.

Va ! Allons ensemble ! Dieu nous donne rendez-vous. C’est « maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut. »

Amen.

P. Benoît Lecomte

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