Homélie du 29 mai 2022, par le P. Benoît Lecomte

Barbezieux - Baignes - Barret

Publié le 29 mai 2022

La catéchèse sur l’Eglise continue encore ce dimanche, avec cette magnifique page d’Evangile. « Que tous soient Un. » Ces mots étaient ceux du Festi’Jeunes que nous vivions à Barbezieux il y a 5 ans et que j’avais la joie d’organiser avec quelques autres. C’était finalement, sans le savoir, mes premiers pas dans notre paroisse. Et ces mots résonnent encore aujourd’hui à notre cœur : « Que tous soient Un » à l’image du Dieu Trinitaire, Un dans la communion des différences. Voilà la source, le but et le chemin de l’Eglise : l’unité, la communion. La source, parce qu’Eglise de Dieu nous venons de Dieu et de sa réalité de communion. Le but, car c’est vers cette communion que nous marchons ensemble, jusqu’à la récapitulation finale. Le chemin, parce que nous éprouvons chaque jour les efforts que nous avons à faire pour recevoir et construire cette communion, cette unité.

            Et pourtant, nous le savons : en dehors d’elle, nous ne sommes rien. Qu’un brin de paille balloté par le vent, qu’un slogan racoleur sans consistance, qu’un contre-témoignage pour ceux qui nous observent, qu’une embûche sur le chemin d’accomplissement de l’histoire humaine. Être d’Eglise, être en Eglise, être Eglise ne peut que passer par là : être et faire route tous ensemble. Tous ensemble, sans laisser personne de côté : ni les pauvres ni les riches, ni les nouveaux ni les anciens, ni les habitués ni les chercheurs, ni les citadins ni les ruraux, ni ceux de Baignes ni ceux de Barbezieux ni ceux de Barret, etc, etc… Tous.

Être Un ensemble « pour que le monde croie. »

Et ceci n’est pas une option. Ce n’est même pas un commandement que Jésus nous aurait laissé ! Mais il s’agit de sa prière, qu’il adresse au Père, son Père et notre Père. Nous sommes là au cœur de la prière de Jésus, au cœur de son désir le plus cher : que nous soyons Un, unis dans la communion des différences.

C’est là encore ce à quoi la vie synodale de l’Eglise nous oblige. Ce qui est vrai de l’identité de l’Eglise, la communion, l’est aussi de son mode de vie et d’organisation. Pas les prêtres sans les laïcs, pas les laïcs sans les ministres ordonnés. Un seul manque et toute la vie de l’Eglise est blessée, ou en attente, puisque l’unité ne peut être accomplie.

            Invitation à la participation de tous, puisque chacun est essentiel. Et à l’écoute mutuelle, comme le rappelle le pape dans son message pour la journée mondiale des communications sociales, célébrée ce dimanche : « nous ne pouvons que repartir de l’écoute de ce qui nous rend uniques dans la création : le désir d’être en relation avec les autres et avec l’Autre. Nous ne sommes pas faits pour vivre comme des atomes, mais pour vivre ensemble. » « Même dans l’Église, il y a un grand besoin d’écouter et de s’écouter. C’est le don le plus précieux et le plus généreux que nous pouvons offrir les uns les autres. Nous, chrétiens, nous oublions que le service de l’écoute nous a été confié par celui qui est l’auditeur par excellence, à l’œuvre duquel nous sommes appelés à participer. « Nous devons écouter à travers l’oreille de Dieu, si nous voulons être capables de parler à travers sa Parole ». C’est ainsi que le théologien protestant Dietrich Bonhoeffer nous rappelle que le premier service que nous devons aux autres dans la communion est de les écouter […] Prions pour que [le processus synodal] soit une grande occasion d’écoute réciproque. La communion, en effet, n’est pas le résultat de stratégies ni de programmes, mais elle se construit dans l’écoute réciproque entre frères et sœurs. »

            Nous entendons alors à nouveau la question de Dieu : « Où es-tu ? » Où sommes-nous quand nous ne nous écoutons pas les uns les autres, quand nous refusons de participer à l’unité ecclésiale et paroissiale, quand nous nous désintéressons de ce que l’autre peut apporter et qui manque à la richesse de notre communion ? Et viennent les mots du Seigneur rapportés dans le livre de l’Apocalypse, des mots comme une ultime prière non plus adressée au Père mais à chacun et chacune d’entre nous : « ‘Viens !’‘Viens !’ Celui qui a soif, qu’il vienne. Celui qui le désire, qu’il reçoive l’eau de la vie, gratuitement. »

Et nous de vouloir répondre à cette invitation à l’unité et à la communion : « Oui, je viens sans tarder. »

            Amen.

P. Benoît Lecomte

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