Homélie du 26 février 2023, par le P. Benoît Lecomte

Barbezieux - Baignes - Barret

Publié le 25 février 2023

Au commencement, « Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. » L’Homme, toi, un être vivant du souffle de Dieu. Un être vivant entré en Alliance avec Dieu pour vivre avec Lui et de Lui.

C’est cela qui est au commencement de l’Homme. De tout Homme. De chacun de nous. Une promesse de vivre de Dieu et avec Lui. Un souffle de Vie d’amour et d’éternité. Et nous voilà capables de choses formidables ! Et même divines ! Nous voilà capables de vivre dans un amour vrai les uns avec les autres, dans un respect absolu, dans une communion parfaite ! Créés à l’image de Dieu et à sa ressemblance, nous voilà capables de déployer entre nous l’image de ce qu’est la vie trinitaire en elle-même ! Au commencement, à ton commencement, était l’Homme à l’image et au souffle de Dieu.

Et puis vient le serpent. Personnage étonnant dans le récit biblique. Nous rappelant qu’il ne vient pas visiter uniquement le premier homme et la première femme, mais nous tous. Malicieusement. Introduction extérieure à nous-mêmes, extérieure à la création que nous sommes, du mal et du mensonge, de la comparaison et de la jalousie, de l’égoïsme et de l’orgueil. Le serpent est rusé : il propose à la femme de prendre ce qui lui était pourtant promis : la connaissance du bien et du mal. Il propose à la femme de ne plus dépendre de Dieu et de cette relation d’Alliance qu’il voulait tisser, mais de prendre elle-même les reines de sa vie, de se couper de la source pour être en quelque sorte autonome, d’être tout-puissant comme Dieu.

Là n’est pas notre vocation. Là n’est pas la Lumière que nous désirons intérieurement. Nous ne voulons pas écouter le serpent et tomber dans son piège. Mais parfois malgré nous, et d’autres fois avec notre complicité et l’accord de notre volonté, nous voilà entraînés. Non plus à l’amour mais au dénigrement. Non plus au relèvement et à l’encouragement, mais au rabaissement et au découragement. Et rien ne va plus, notre cœur aussi se rétréci, notre trajectoire de vie est déviée, l’image est cassée, la ressemblance est perdue. Histoire de chacun d’entre nous : nous savons tous de quoi nous parlons, inutile de regarder son voisin.

Histoire de la tentation. Elle ne nous sera pas épargnée : Jésus lui-même l’a connue et nous ne sommes pas au-dessus de lui. Plus exactement : lui a accepté de descendre en notre humanité jusqu’à connaître cet état-là, cette situation de tension intérieure, paradoxale et mortifère. Jésus, le Fils de Dieu, est tenté par le diable, le tentateur. Des fois qu’il arriverait à faire perdre l’image de Dieu au Fils de l’Homme. Mais celui qui se nourrit de la Parole de Dieu est plus fort que toute tentative du diviseur : il reste intègre et uni à son Seigneur.

En ce temps de carême, de voyage de la mort à la vie comme nous le méditions au mercredi des cendres, en ce temps de passage et de libération, en ce temps de désert et de purification, voilà à qui nous pouvons nous raccrocher : le Christ, Jésus. Il est, lui, celui qui a vaincu toutes les tentations par la Parole de Dieu et sa confiance au Père. Il est Celui qui a, nous dit Saint Paul, rétabli le règne de Dieu et sa justice, là-même où le péché et la mort semblaient l’avoir emporté.

            Voilà une autre facette de ce voyage de carême, de ce pèlerinage ou de cet exode, c’est selon. Passer du désert de la tentation à la source de la vie. Passer de l’ancien Adam au nouvel Adam. De la volonté de toute puissance au désir de vivre en Alliance, de la volonté d’être seul et premier ou meilleur au désir d’être avec les autres et en harmonie avec eux.

            Le défi ne durera pas 40 jours : il sera de tous les jours et de toute la vie. Aventure d’une vie que de découvrir comment la tentation vient à notre porte. Aventure d’une vie que de nous nourrir sans cesse de la Parole de Dieu pour la laisser nous réconcilier avec Dieu en même temps qu’elle chasse ce mal de nos cœurs. Aventure d’une vie que de nous ajuster sans cesse à notre vocation première et fondamentale qui est aussi notre fin et notre but. Vocation que nous révèle le Mystère de la fête de Pâques à laquelle nous nous préparons, celle d’être enfant de Dieu, à son image et à sa ressemblance.

Que le Seigneur lui-même nous donne de marcher sur ce chemin de conversion et de vie.

Amen.

P. Benoît Lecomte

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