Homélie du 25 septembre 2022, par le P. Benoît Lecomte

Barbezieux - Baignes - Barret

Publié le 24 septembre 2022

La parabole du riche (dont le nom n’a laissé aucune trace dans l’histoire) et de Lazare, faisant écho à la lecture du prophète Amos, nous rappelle l’importance du partage, de la solidarité, de l’aide et du soutien apportés aux personnes les plus précaires. Il n’est pas difficile de se reconnaître le riche d’un Lazare à notre porte. Nous le constatons dans nos propres vies. Nous le voyons aussi au niveau international, comme cette semaine avec l’Assemblée Générale de l’ONU, entre pays riches et pays pauvres. Les pauvres ne crient-ils pas à l’aide ? Les riches ne font-ils pas souvent la sourde oreille, ou ne calculent-ils pas d’abord leurs intérêts avant de vivre le partage en cette maison commune qu’est notre unique planète ? Tant d’exemples nous viennent en tête, illustrant ce besoin de davantage de solidarité et d’attention pour les plus pauvres et les plus fragiles. Il en va de la réalité, ou non, de ce que nous appelons la « fraternité ». Il en va de notre inscription en notre commune humanité. Non pas pour préparer notre vie future, comme le laisserait imaginer le style littéraire de la parabole, mais pour vivre déjà ici et maintenant le rêve de communion que Dieu nous appelle à réaliser.

En cette journée mondiale du migrant et du réfugié, l’urgence de cette fraternité se pose de façon encore plus accrue. « Si un étranger réside avec vous dans votre pays, vous ne le molesterez pas. L’étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers au pays d’Égypte. Je suis le Seigneur votre Dieu », disait déjà Dieu à Moïse et au peuple Hébreux dans le livre du Lévitique (Lv 19). « Le Royaume de Dieu est en nous. Bien qu’il soit encore eschatologique, qu’il soit l’avenir du monde, de l’humanité, en même temps il est en nous », rappelle le pape François dans son message pour aujourd’hui. « Personne ne doit être exclu. [Le projet de Dieu] est essentiellement inclusif et place les habitants des périphéries existentielles au centre. Parmi eux, on compte beaucoup de migrants et de réfugiés, des personnes déplacées et des victimes de la traite. La construction du Royaume de Dieu se fait avec eux, car sans eux, ce ne serait pas le Royaume que Dieu veut. L’inclusion des plus vulnérables est une condition nécessaire pour y obtenir la pleine citoyenneté », continue le pape, développant ensuite combien les migrants sont une chance pour les pays qui accueillent, et les communautés chrétiennes qui reçoivent d’eux vitalité et nouveau visage.

Mais cette question de fraternité et de solidarité n’est pas uniquement une injonction morale. Il s’agit plus profondément de vivre notre foi. Il s’agit de cette « vie éternelle » que Paul nous presse de nous « emparer ». Il s’agit de vivre sous le signe – et la réalité – de la résurrection de Jésus-Christ. N’est-ce pas le lien que suppose Jésus dans la parabole ? L’avertissement moral n’est pas que moral. Il est aussi avertissement de foi. Ecoutons encore Saint Paul : « Toi, homme de Dieu, recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la persévérance et la douceur. Mène le bon combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle ! C’est à elle que tu as été appelé, c’est pour elle que tu as prononcé ta belle profession de foi. » La question de la fraternité est une question de foi, de la foi que nous proclamons, de notre foi en la résurrection. « Quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus », annonce la parabole. La foi et la vie éternelle que nous professons ne sont pas un vague sentiment, une croyance parmi d’autres. Elles sont l’affirmation dans le concret de nos vies de cette appartenance à une même famille humaine qui ne veut laisser aucun des siens de côté. Les deux sont intimement liées. « Si nous voulons coopérer avec notre Père céleste pour construire l’avenir, faisons-le ensemble avec nos frères et sœurs migrants et réfugiés. Construisons-le aujourd’hui ! », continue le pape. Et nous pouvons ajouter : non seulement avec nos frères et sœurs migrants et réfugiés, mais avec tous ceux que nous croisons et rencontrons. Autrement, notre profession de foi est vide et nous ne croyons pas réellement en la résurrection du Christ. N’est-ce pas « à l’amour que vous aurez les uns pour les autres » que l’on reconnaitra les disciples du Christ ?

Que cette Parole de Dieu vienne convertir nos cœurs et nos corps sociaux et ecclésiaux. Seigneur, fais grandir en nous la foi en la résurrection de Jésus ! Apprends-nous combien il est beau de vivre tous comme des frères et sœurs.

Amen.

P. Benoît Lecomte

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