« Portes, levez vos frontons.
Elevez-vous, portes éternelles
Qu’il entre, le Roi de Gloire ! »
Les portes du temple des hommes se sont ouvertes, et venant de les passer voici, dans le Lieu à Dieu parmi les hommes dédié, qu’un enfant s’avance qui, par les bras de ses parents, est porté.
L’Enfant, l’Emmanuel-Jésus, entre dans le temple des mains d’homme comme tous les premiers-nés, pour être présenté à Dieu et, selon la tradition, lui être consacré.
Marie et Joseph s’offrent à Dieu en Lui présentant et en Lui consacrant ce qu’ils ont de plus précieux. A Dieu, ils font l’offrande de Celui qu’ils ont reçu de Lui et qui par Lui leur a été confié.
De fait, Marie et Joseph offrent à Dieu ce qu’ils ont reçu de LUI. Ils ne l’ont pas reçu pour eux-mêmes mais pour à l’Humanité le donner.
L’Enfant-Emmanuel, vient de passer les portes du temple faites de mains d’homme pour y être présenté. Il ne peut à son âge, petit enfant d’Homme, fragile et impuissant qu’il est, Jésus ne peut qu’être porté et être donné à porter.
Y-a-t-il Œuvre plus grandiose que celle d’un Dieu qui se fait aussi petit et pauvre, jusque-là où nous sommes, en bas, tout en bas, et en dessous même d’où nous sommes, afin de nous élever, par sa Pauvreté et son extrême Humilité, jusque à ce que nous nous laissions porter, aimer et sauver ?
Et voici que l’Offrande faite par Marie et Joseph de l’Enfant-Jésus rejoint l’Offrande qu’Anne et Syméon ont voulu faire, tout au long de leur vie, en s’étant à Dieu totalement consacrés.
Recevant en ses bras devenus si faibles, l’Emmanuel, pour le porter et le présenter à Dieu, Syméon reçoit la révélation que c’est justement pour cette
heure même qu’il a voulu, tout au long de son existence, lui-même se donner.
Au soir de son pèlerinage sur la terre des hommes il comprend qu’il lui est donné de porter Celui qui l’a, depuis toujours, porté !
Alors, de son cœur jaillit et s’élève vers le Ciel son Cantique d’Action de grâce :
« Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller, en paix, selon Ta parole. »
Cet hymne n’est pas celui d’une personne, d’un vieil homme, désabusé, qui n’en peut plus d’une existence trop lourde à porter.
C’est l’Action de grâce d’un juste, d’un religieux, d’un serviteur, qui s’en remet totalement entre les mains de Celui qui lui a tout donné.
Maintenant il peut la chanter cette Hymne, car en sa chair même et au plus profond de sa pauvreté donnée, Syméon Sait.
Syméon Sait car il lui est donné de voir et de croire que l’Emmanuel qui lui est donné à porter est Celui qui est La Porte. L’Enfant est le Temple Véritable, Le Sanctuaire de l’Alliance Nouvelle et Eternelle de Dieu avec l’Homme. Il est l’Agneau sans tâche porté pour nous être donné et qui, devenu Homme, se laissera donner et livrer, tel « un Paquet », de juge en juge, pour nous sauver.
Ainsi, en prenant en ses bras l’enfant, Syméon comprend et reconnaît que tout ce qui lui reste à vivre, à réaliser, est de tout redonner à Celui qui, depuis toujours, lui a Tout donné.
Il est là, Celui qui est Le Salut préparé à la face des peuples.
Il est là, Celui qui est La Lumière qui se révèle aux nations.
Il est là, Celui qui est La Lumière qui donne Gloire au peuple de Dieu !
En ce jour de grande et belle fête où nous célébrons Jésus, Dieu Sauve, qui dans le temple des hommes est présenté, nous sommes appelés à rendre une immense Action de Grâce pour toutes nos sœurs et tout nos frères qui sont « Consacrés ». Consacrés à Dieu pour les Hommes, et à tous les hommes pour Dieu.
Sœurs et frères, moniales et moines, religieuses et religieux, vierges consacrées et membres d’instituts séculiers, diacres, prêtres et évêques, ils sont, Non NOUS sommes, chacune et chacun pour vous et pour nous tous des « Pèlerins de l’Espérance » qui, « Espérant contre toute Espérance » n’avons de cesse, au cœur même de nos pauvretés, de vouloir, volontiers, nous laisser porter, aimer et sauver pour que vous puissiez également vous laissez porter, aimer et sauver.
Amen
Laisser un commentaire