« La ténèbre n’est pas Ténèbre… devant Toi ! »
Comment ne pas être dépassé ? Le Seigneur vient d’annoncer aux
apôtres « qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la
part des anciens, des grands prêtres et des scribes, et être tué ». Et IL y
va, volontiers, avec détermination et résolument !
Nous n’avons aucun mal à saisir la totale incompréhension des
apôtres et même les « vifs reproches » que Pierre lui a faits, ajoutant :
« Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. »
La réponse immédiate du Christ à Pierre fût alors des plus virulente :
« Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes
pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Pourquoi une telle virulence dans la réponse du Christ ?
Parce qu’il voit dans les reproches de Pierre et dans ses Paroles
l’aveuglement de l’Homme. Le Seigneur voit clairement que la nature
humaine défigurée par le péché des origines ne peut pas et ne veut pas
accueillir la vie comme un DON.
Bien au contraire, les hommes que nous sommes cherchons à
contrôler la vie en dépassant la limite imposée par Dieu : « Vous ne
mangerez pas du fruit de l’arbre ». Nous voulons être nos propres
maîtres… être comme des dieux. Mais cédant ainsi au tentateur, le résultat
n’a rien de l’indépendance et de l’autonomie promises par le « prince du
mensonge ». Le résultat pour les hommes n’est que honte et égarement.
Depuis cette Heure, nous sommes déjà morts. Oui ! nous sommes
morts. Cette première « mort intérieure » se manifeste dans nos tentatives
constantes de masquer nos fragilités par des apparences, des rôles et des
succès, sans assumer, sans affronter le vide profond qui nous habite.
Cette première « mort intérieure » se révèle clairement dans une
volonté d’ériger en Loi un soi-disant droit à être maître de la Vie et de la
mort, à « ma façon » : « I did it MY way » !
La réalité de notre condition humaine est que nous sommes déjà
morts …Et alors ? Il est où est le problème ? Notre drame est de refuser laréalité. Dieu, par contre, ne s’alarme pas de cette réalité. Bien au contraire
sa réaction première est d’être à notre recherche : « où es-tu ? ».
Dieu regarde la réalité de condition mortelle non pas comme un
échec, mais comme une possible Re-naissance, en Lui, pour une Vie
Nouvelle.
Le véritable obstacle à la vie éternelle n’est pas la mort biologique,
mais notre refus de reconnaître que nous sommes déjà plongés dans les
ténèbres de la mort. Notre drame est de laisser les ténèbres régner, nous
gouverner. Alors n’ayons pas peur de nous ouvrir à la Lumière du Christ
en assumant nos fragilités et sans cesse de le supplier : « Oh Jésus-Christ,
Fils de Dieu, Sauveur, ne laisse pas les ténèbres me parler ! »
Bienheureux ceux qui consentent, volontiers, à être des « Fêlés » et
des « Transpercés » car ils laisseront passer la lumière au coeur même de
leur(s) ténèbre(s) : car il se laisseront alors illuminer et transfigurer ! Le
Seigneur nous montre le chemin, la Vérité et la Vie. IL se révèle à chacun
d’entre nous, comme à Pierre, Jacques et Jean, Transfiguré. Par cette
épiphanie, cette manifestation, Le seigneur leur donne et nous donne une
hymne d’Espérance :
« La ténèbre n’est pas Ténèbre, devant Toi.
La nuit comme le jour est Lumière »
Au jour où le Christ marche volontairement et résolument vers le
« Mont Golgotha », cette réalité, celle de la mort de notre humaine
condition à laquelle il se doit de consentir, IL nous conduit comme les
Apôtres au sommet du « Mont Thabor ».
Là, resplendissant de la Gloire qui est sienne depuis toute éternité,
sans jamais l’avoir revendiqué, le Seigneur est révélé tel que nous le
découvrirons si, comme Abraham, nous quittons pour « aller » là où IL
EST dans les profondeur de notre intériorité.
« Espère le Seigneur, Sois fort et prends courage,
Espère le Seigneur ! »
Amen !
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