Homélie du 11 décembre, par le P. Benoît Lecomte

Barbezieux - Baignes - Barret

Publié le 12 décembre 2022

Jean le baptiste est emprisonné. Mais du fond de sa prison, il entend la rumeur de la ville. Les bruits lui viennent, et ce qui se passe à propos d’un certain Jésus, qu’il connaît par ailleurs pour être son cousin. Mais « est-il celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Lui-même doute. Il l’a pourtant annoncé et désigné à tous ceux qui venaient à lui pour se faire baptiser dans le Jourdain, mais un doute l’envahit. Peut-être autant qu’une joie. Si Jésus est bien le Christ, le Messie, alors la joie est immense. Mais est-il bien celui qui doit venir ? Car les signes semblent manquer. Du moins, Jean n’entend pas parler de ceux qu’il attendait. Autre hypothèse : Jésus est bien le Messie, mais il ne se révèle pas comme de la manière qu’on espérait.

Clair-obscur du monde d’alors.

Clair-obscur de l’aujourd’hui.

            Nous voudrions tant nous réjouir enfin ensemble de la victoire du Christ dans l’univers. Nous aimerions tant que notre monde ressemble enfin à un incroyable « Alléluia » qui remplirait tout l’espace et le temps, dans un dimanche final, un Shalom universel, une lumière qui prendrait dans sa clarté tout le vivant d’hier, d’aujourd’hui et de demain ! N’est-ce pas l’espérance d’Isaïe ? « Alors se dessilleront les yeux des aveugles et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie. » Mais comme le cultivateur, annonce Saint Jacques dans sa lettre, il nous faut prendre patience. Notre monde, comme celui de Jean le baptiste, connaît encore les opprimés et l’injustice, les enchaînés et les accablés, les pauvres et les rejetés. L’action du Seigneur ne nous retire pas des obscurités du monde. Elle nous y rejoint pour nous en libérer. Encore faut-il ouvrir les yeux pour le voir et le reconnaître. Dans le clair-obscur de ce temps.

            Pouvons-nous dire, pouvons-nous témoigner, savons-nous témoigner, comme les disciples de Jean-Baptiste, que les aveugles retrouvent la vue, que les boiteux marchent, que les sourds entendent, que les morts ressuscitent et que la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ? Et si en ce 3ème dimanche de l’Avent, et toute cette semaine qui s’ouvre, nous nous entrainions à voir autrement ce que nous voyons d’ordinaire de sombre ou de terne ? Et si nous nous encouragions à voir ce qui est beau, à témoigner de l’action du Seigneur aujourd’hui, en nous et autour de nous, en nos contemporains et même en ce que nous trouvons de plus éloigné de nous ? Et si nous prenions la peine de découvrir de façon toujours renouvelée comment la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres – et donc peut-être d’abord à nous-mêmes, au creux même de nos propres pauvretés ? Jusque dans notre clair-obscur intérieur…

            Du fond de notre prison comme Jean Baptiste, ou du haut de notre espérance comme Isaïe, prenons le temps de préparer ainsi nos cœurs à reconnaître le Fils de Dieu venir habiter les crèches que nous avons préparées et les crèches intérieures que nous voulons apprêter.

            Ce dimanche après-midi, arrivera de Bethléem une petite lumière. Lumière de la Paix, transmise de main en main et de cœur en cœur jusqu’à nous, que nous pourrons accueillir pour la partager autour de nous. Petite et fragile lumière de Paix venue éclairer notre clair-obscur pour y reconnaître la Présence de Celui qui vient à nous… et pour que « allégresse et joie nous rejoignent et que douleur et plainte s’enfuient » (Is).

            En ce « dimanche de la joie », laissons-nous rejoindre par la Bonne Nouvelle qui arrive à nos oreilles au milieu des tracas de nos vies et de notre monde : le Seigneur « vient lui-même et va nous sauver », l’amour est toujours là et il est plus fort que tout. Laissons-nous rejoindre par la rumeur qui court et que nous pouvons croire : un monde nouveau voit poindre sa nouvelle lumière. Nos yeux peuvent déjà s’habituer à le discerner, eux qui auront à le reconnaître en un enfant couché dans une crèche. La splendeur du Seigneur est à notre porte… et avec elle, notre joie !

Amen.

P. Benoît Lecomte

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