« Scrute-moi mon Dieu … » (Ps 138)
Vous voici arrivés, bien chers Catéchumènes, et nous avec vous, à la
3ème et dernière étape qui vous prépare à vous ouvrir au Don de la Vie de
Dieu par le Sacrement du Baptême.
Après la rencontre de Jésus-Christ avec la Samaritaine, « qui avait
soif d’aimer et d’être aimé », et sa rencontre avec l’Aveugle-né « qui
mendiait de Voir l’Envoyé », voici que le Seigneur va à la rencontre de
son ami Lazare qui, au regard humain, est « par le linceul de la mort
enveloppé ».
Cette page d’Evangile a de quoi nous déconcerter, nous interpeller,
et peut-être même, en certains points, nous déranger.
Alors que le Seigneur est prévenu par ses deux amies, Marthe et
Marie, que Lazare, « celui qu’Il aime », est malade. Toutefois, Jésus attend
2 jours avant de se mettre en route pour aller les retrouver. En effet, pour
le Seigneur la réalité est on ne peut plus clair, IL le dit : « Cette maladie ne
conduit pas à la mort, elle est pour la Gloire de Dieu ! »
Enfin arrivé, il semble impassible alors que son ami est déjà au
tombeau depuis 4 jours. C’est que le Seigneur sait ce qu’IL doit accomplir,
tandis que Marthe et Marie sont prisonnières de leur souffrance et Marthe
ne manque pas, malgré sa confiance, de lui reprocher de pas avoir été là à
Temps : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ! »
Bien chers Catéchumènes, frères et sœurs, que de fois nous pouvons
entendre cette interpellation : « Si Dieu existait tout cela n’arriverait
pas ! » Non, il n’y aurait pas tous ces drames, (le massacre de tant
d’innocents, les guerres meurtrières, les catastrophes… et la litanie est
longue). En fait tout ce qui conduit l’Homme à la mort et au tombeau.
Peut-être sommes-nous encore parfois de ceux qui rejettent sur Dieu
la responsabilité de tout ce qui peut nous blesser, nous faire souffrir, nous
éprouver… et lui reprocher de ne pas nous préserver de la mort ?
Mais voici que le Seigneur arrivé au tombeau, aux côtés de ses amis,
« saisi en son esprit par l’émotion » et bouleversé, se met à pleurer.
Permettez-moi donc une question. Et si, face aux drames humains,
Dieu était le Premier à « Souffrir » pour nous et à pleurer ? Et si Dieu était
le premier à compatir à nos détresses jusqu’à prendre sur lui le poids de
nos misères jusqu’à en être Crucifié ?
Nous atteignons là le point crucial de cet Evangile. Ce que Jésus
accomplit pour Lazare en le faisant Sortir du Sommeil de la mort
humaine est l’Annonciation de ce qu’Il va accomplir par le Mystère de sa
Passion et de sa Résurrection : « Moi, JE SUIS la Résurrection et la Vie.
Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ! »
Croyons-nous cela ? Le croyons-nous vraiment ?
Quiconque vit et croit en Jésus-Christ ne mourra jamais.
« Oh, mais père Éric, nous mourrons tous et vous aussi. ».
Mais de quelle mort me parlez-vous, frères et sœurs ?
Par le Résurrection de Lazare, Jésus-Christ nous révèle qu’il n’y a
qu’une Seule et Unique VIE, celle de Dieu : celle EN Dieu ! Et donc la mort
humaine à laquelle nous serons tous soumis n’est qu’un « Peshua », je
traduis, une « Pâques », en français un Passage.
En fait, grâce à la Pâques du Seigneur, à sa mort et sa Résurrection,
et donc par le Don du Baptême, que vous vous préparez à recevoir très
chers Catéchumènes, vous allez nous rejoindre sur un chemin de Vie et de
Foi dans le Seigneur.
Un chemin vers un nouvel enfantement, vers un accouchement,
pour Vivre en Dieu. L’unique et véritable Vie. La seule qui ne finit jamais
et soit éternelle.
Laissez donc sans cesse résonner en vos cœurs le Cri de Jésus-Christ
qu’il vous lance avec force comme IL l’a fait pour Lazare, son ami : « Viens
dehors ! ».
« Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts,
et le Christ t’illuminera.»
Amen !
Laisser un commentaire