« à l’Ecole du Service du Seigneur ! »
Frères et sœurs bien-aimés,
L’Évangile nous précise que de grandes foules font route avec
Jésus : quel succès ! Mais voilà, Jésus ne recrute pas des sympathisants
d’un jour, il cherche d’authentiques disciples, qui écoutent sa parole et la
mettent en pratique.
A l’heure où nous nous retrouvons physiquement et que nous
devons nous préparer à entamer une Année Pastorale Nouvelle pour
notre communauté paroissiale, nous sommes appelés à prendre la
mesure d’un tel engagement.
Entre-nous, mieux vaut être assis pour entendre la parole si
exigeante à laquelle le Christ nous y appelle : « Celui d’entre vous qui
ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon
disciple. »
Reconnaissons humblement que nous avons connu des discours
plus « vendeur ». Il s’agit bien d’un Appel radical, celui de la radicalité
de l’Amour.
Oui ! ne séparons donc pas cette Parole de la Personne du Christ
Jésus et de son cœur révélé par l’Evangile en sa totalité. A cette lumière,
cet appel n’est pas une exigence de rigueur froide. Ce n’est pas un appel
au jansénisme ou à l’intégrisme. C’est un appel à l’amour : Un Appel à
aimer comme Dieu nous a aimé et continue de nous aimer.
La radicalité évangélique, c’est accepter que l’amour de Dieu nous
transforme et nous fasse passer de la mort à la vie : qu’il nous donne de
devenir celui que je suis vraiment et qui peut être défiguré. C’est
apprendre à laisser derrière nous ce qui nous retient, nous enferme, nous
emprisonne et donc nous empêche d’être la personne humaine crée à
l’image de Dieu que nous sommes au plus profond de nous.
La radicalité évangélique, c’est Laisser derrière nous nos blessures,
nos souffrances et nos peurs, en mettant tout en œuvres pour les panser,
les soigner et les dépasser.
C’est également, de la même manière, laisser derrière nous nos
sécurités et nos dépendances.
Enfin s’est laisser derrière nous tout ce que nous pensons posséder
ou que voudrions posséder pour nous sentir « être quelqu’un ».
Le but, le sens, de cet Appel que le Christ nous adresse à une telle
radicalité est de Vivre en vérité et en toute liberté et ainsi … Aimer.
Et pour que nos relations personnelles avec nous-même, avec Dieu
et nos frères et sœurs deviennent Image de l’Amour, de la bienveillance
et de la tendresse que Dieu porte à chacun d’entre-nous.
Un exemple bien concret nous est donné par Saint Paul dans la
seconde lecture de ce dimanche et nous montre ce chemin.
Saint Paul fait le choix de renvoyer Onésime à son maître en
invitant ce dernier à considérer désormais son esclave comme un frère en
Christ. Une conversion qui est une révolution !
En effet, Onésime appartient à Philémon selon la loi de l’époque et,
de plus, porte un nom signifiant « utile » en grec, comme si son seul
destin était de servir. Saint Paul encourage une double libération :
libération de l’esclave, désormais regardé comme une personne ;
libération du maître, qui « renonce à ce qui lui appartient » pour agir en
authentique disciple du Christ. (Phm 9b-10,12-17).
Le Christ nous appelle à voir l’autre comme Dieu le voit : digne,
aimé, libre. Chaque relation peut ainsi devenir un lieu de libération et de
grâce.
Le pape Léon XIV nous enseigne que la radicalité à laquelle le
Christ nous appelle ne doit pas rester confiner à la sphère privée. Elle
doit s’incarner dans nos choix sociaux et humains, dans la justice, la
solidarité, dans l’attention aux plus fragiles.
Suivre Jésus radicalement, c’est s’engager dans le monde avec
amour, sans jamais sombrer dans la dureté ou le rejet.
C’est être libre pour aimer, courageux pour pardonner, généreux
pour servir … « à l’Ecole du Service du Seigneur ! »
Amen.






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