« Paix à cette maison ! »
Chers frères et sœurs bien aimés,
Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous parle de mission, de
consolation et de la force cachée dans la faiblesse de la Croix. Elle nous
parle aussi de nous — de ce que nous sommes appelés à devenir : des
porteurs de paix, des témoins d’un Dieu qui console, et des serviteurs
d’un Royaume déjà proche.
L’Évangile nous montre Jésus qui envoie ses disciples en mission. Il
les envoie deux par deux, sans sac, sans argent, sans sandales de
rechange. Il les envoie comme des agneaux au milieu des loups. À vue
humaine, c’est une mission insensée. Et pourtant, c’est dans cette
pauvreté choisie, dans ce dépouillement, que le Royaume se fait proche.
Jésus ne donne pas à ses disciples un discours complexe ou une
stratégie de persuasion. Il leur donne une parole simple, mais puissante :
« Dites d’abord : Paix à cette maison ». Voilà ce que nous portons dans
nos cœurs, nous les baptisés : « la Paix de Dieu », fruit de sa miséricorde
et gage de sa présence.
Cette paix est bien plus qu’un simple souhait de tranquillité. Elle
est la Parole de Bénédiction prononcée par le Ressuscité sur ses Apôtres
au soir de la Résurrection au Cénacle. Parole de Bénédiction que notre
Pape « Léon Le Don » a reprise et a prononcé sur l’Eglise et le monde au
soir de son élection. Et nous savons combien notre monde, déchiré par la
violence, les divisions, les injustices, a faim de cette Paix véritable que
seul Dieu peut nous donner.
La première lecture, tirée du prophète Isaïe, nous livre une Icône
bouleversante de la tendresse de Dieu : « Vous serez portés sur les bras,
caressés sur les genoux. Comme un enfant que sa mère console, ainsi je
vous consolerai. »
Oui, frères et sœurs, Dieu est ce « Père-Mère » qui console et qui
guérit. Dans sa tendresse, nous trouvons une source de force pour
avancer. Le missionnaire n’est pas un héros solitaire ; il est un enfant
consolé pour aller consoler.
Et c’est saint Paul, dans la lettre aux Galates, qui nous révèle le
cœur de cette mission : « Pour moi, que jamais je ne me glorifie sinon
dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ. »
Voici la gloire chrétienne. Non dans le succès, ni dans le nombre de
conversions ou la reconnaissance. La vraie gloire, c’est la Croix. La Croix
qui révèle un amour fou, un amour qui va jusqu’au bout, un amour qui
donne et sauve.
Jésus n’a pas dit : « Réussissez », mais : « Annoncez que le
Royaume de Dieu est tout proche ». Et cette proximité, c’est sa présence
dans nos gestes simples, dans la paix que nous semons, dans les malades
que nous visitons, dans les pauvres que nous relevons.
Frères et sœurs, nous sommes tous envoyés. Non pas par nos
propres forces, mais comme des porteurs d’une grâce que nous avons
d’abord reçue. Nous avons été consolés pour consoler. Nous avons été
sauvés pour servir. Nous avons été appelés pour être envoyés.
Alors, portons cette parole qui guérit : « Paix à cette maison ».
Que cette Paix, « Désarmée et désarmante », fruit de la Croix
Glorieuse et des plaies du Christ glorifiées, transfigure nos cœurs, nos
familles, nos communautés et le monde tout entier.
Amen.
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