Retour sur la prière oecuménique

Barbezieux - Baignes - Barret

Publié le 17 février 2023

Le jeudi 16 février 2023, le temple de Barbezieux était plein pour la prière pour l’unité des chrétiens. Catholiques et protestants se sont réunis à l’appel du thème “Apprenez à faire le bien, recherchez la justice”

« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire.

Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”

Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”

Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”

Mt 25, 31-40

Homélie du Père Benoît Lecomte

« Apprenez à faire le bien, recherchez la justice. » Tel est le verset du prophète Isaïe que les chrétiens du Minnesota ont proposé à notre méditation pour la semaine de prière pour l’unité des chrétiens cette année et que nous reprenons pour notre prière commune.

Apprendre à faire le bien, c’est ce que tout parent veut enseigner à son enfant. Et il suffit de tendre l’oreille aujourd’hui même, en ces temps de débats intenses à l’Assemblée Nationale de notre pays, ou dans la rue, d’écouter les journaux ou les studios de radio et de télévision, pour comprendre que la recherche de la justice est partagée par tant et tant de nos contemporains ! Chacun, de son bureau gouvernemental ou de son expérience familiale et professionnelle, aura sa compréhension de ce qu’est la justice et ses moyens pour la rechercher et l’atteindre. Quitte à ce que ce qui parait juste pour les uns soit injuste pour les autres, et inversement. Rechercher la justice est un travail complexe, faisant entrer tant et tant de paramètres et de facteurs, faisant appel à tant d’imaginaires et de réalités différentes, que les conflits éclatent nécessairement en son nom.  Alors, la justice serait-elle un concept relatif, chacun la voyant avec sa paire de lunettes et à sa porte ? Avec cette question, les savants pourront se lancer dans une réflexion philosophique sur les notions de justice distributive, commutative ou sociale… Nous avons, nous, l’évangile qui nous invite à vivre la justice d’abord dans la façon de regarder l’autre, de le voir avec le regard que Dieu porte, plus encore, à reconnaître le Christ présent en l’autre, et de façon plus claire dans le plus petit : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » La justice non de l’économique – même si elle doit venir aussi en conséquence –, mais la justice du cœur, du respect de la dignité, qui rejoint la justice du Dieu d’Amour.

Les deux verbes de notre thématique, « apprenez » et « recherchez », sont des verbes d’actions. Ils mettent en mouvement. Ils ne laissent pas statiques. Ils renvoient à la recherche intérieure de toute femme et de tout homme. Ils renvoient aussi à la recherche de ceux que le Seigneur a constitués en peuple. Israël, dans la première Alliance, l’Eglise aujourd’hui. Ce Peuple de Dieu pérégrinant à travers les âges, formant l’unique Corps du Christ, sur lequel doit resplendir la Lumière de Celui qui est la Lumière des nations. Mais ce Peuple s’est divisé. Il a perdu l’éclat initial dans ses blessures internes. Et les membres de ce Corps ne se sont plus eux-mêmes regardés les uns les autres avec le regard de Dieu. Le regard de justice a pu se transformer en regard de jugement, oubliant trop souvent la prière et le désir du Christ lui-même.

C’est pourquoi nous sommes ici ce soir, rassemblés en son Nom. Pour apprendre de Lui à faire le bien, pour rechercher en Lui la justice. « Lui, le Christ, est notre paix », disait Saint Paul. « Il a voulu réconcilier avec Dieu les uns et les autres, en un seul corps par le moyen de la croix : en sa personne, il a tué la haine. Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix. » Ce qui est dit du Juif et du païen peut l’être encore de nos Eglises absurdement séparées. Vouloir apprendre à faire le bien et rechercher la justice nous oblige à nous tourner vers Lui et à nous mettre ensemble en marche. A « marcher ensemble dans la même direction » (Phil 3, 16).

Vous le savez peut-être, l’Eglise catholique s’est engagée, sous l’impulsion du pape François, dans une démarche synodale universelle, pour repenser profondément, précisément, notre « marche commune ». Le processus est en cours – et peut-être ne sera-t-il jamais terminé, car nous serons toujours en chemin ! – mais déjà les documents internationaux publiés indiquent très fortement le désir qui nous habite et que l’Esprit fait habiter en nous. Je cite le « désir d’apprendre comment revigorer la marche œcuménique, en commençant par une collaboration concrète et quotidienne ayant trait à des préoccupations communes de justice sociale et environnementale. Un vif désir s’exprime d’un témoignage plus uni entre les confessions et les communautés chrétiennes… De nombreux rapports soulignent qu’il n’y a pas de synodalité complète sans unité entre les chrétiens[1]. »  

Frères et sœurs, chers amis, nous avons au début de cette prière, demandé au Seigneur de pardonner en nos cœurs les divisions qui blessent, et de nous « réconcilier les uns avec les autres et avec la création. » Ces mots ne sont pas un point d’arrivée, mais un point de départ. En eux, et par le regard du Dieu de toute justice et de tout bien, nous vient la capacité d’appendre ensemble le bien et de rechercher ensemble la justice en la réalisant concrètement en actes. Nous entendrons tout à l’heure quelques témoignages vécus autour de nous, destinés à nous encourager et à nous faire progresser. Car en faisant œuvre de bien et de justice les uns envers les autres, nous ne pouvons que déployer dans l’amour notre présence auprès de celles et ceux qui ont le plus besoin et qui crient justice : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, j’étais nu et vous m’avez habillé, j’étais malade et vous m’avez visité, j’étais en prison et vous êtes venus jusqu’à moi… » (Mt 25) « Mettez au pas l’exacteur, faites droit à l’orphelin, prenez la défense de la veuve », continue le verset d’Isaïe qui nourrit notre méditation. Œuvres de bien et de justice embrassant toute la création et tout le vivant, les cris des pauvres et les cris de la terre étant si intimement mêlés.

            Dans le Livre des Actes des Apôtres, Pierre dit de Jésus que « partout où il passait, il faisait le bien et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable (du diviseur !), car Dieu était avec lui » (Ac 10, 38). Quand Jésus fait le bien, il guérit et relève ceux qui sont sous l’emprise du mal, de la division, de l’injustice. Il redonne vie et capacité de vivre. Il redonne humanité à ceux qui sont désespérés et rejetés. Il remet en joie et en lumière ceux qui vivent dans la tristesse et l’ombre. Nous cherchions un enseignant pour nous apprendre à faire le bien ? Mettons nos pas dans ceux de Jésus de Nazareth, dans ceux du Christ, notre Maître. Laissons-nous guérir par lui de nos divisions et marchons ensemble pour faire le bien à notre tour en son Nom partout où nous passons, pour rechercher la justice en regardant et en aimant chacun avec dignité, pour relever l’Homme blessé et grandir ensemble en humanité. Apprendre à faire le bien et rechercher la justice nous rapproche les uns des autres et nous envoie ensemble dans une dynamique missionnaire, pour que tout homme connaisse la Bonne Nouvelle de l’Amour du Christ et que notre monde en soit renouvelé… Que le témoignage de notre fraternité soit signe pour toute la famille humaine de la bonté de Celui qui nous a tous appelés et envoyés pour bâtir un monde plus fraternel, de bien et de justice.


[1] « Elargis l’espace de ta tente », Document de travail pour l’Etape Continentale, Secrétariat Général du Synode, 24 octobre 2022, n°47 – 48

Collecte

Une collecte a été réalisée au profit de l’association Accueil Migrants.

451,56€ ont été récoltés, desquels il faut retrancher 66,90€ de frais pour la célébration (livrets, photocopies, matériel). Soit 384,66€ reversés au Collectif.

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