Au cours des vêpres célébrées ce premier dimanche de l’Avent, la paroisse de Barbezieux – Baignes – Barret a prié pour la paix, avec un texte proposé par A. Chemaly :

La paix intérieure, promesse divine.

Le mot « paix »  s’il désigne en premier lieu ce qui s’oppose à la guerre, a aussi le sens, dans la tradition hébraïque, d’achèvement, de plénitude, d’abondance. Le contraire de la paix peut alors être le manque, la frustration, le vide, l’insatisfaction, qui peuvent engendrer la colère, la peur, le repli

Nos manques de paix peuvent se manifester :

-dans notre  relation avec Dieu : parfois on peut le fuir, se fermer, se méfier de lui. On peut lui en vouloir pour telle souffrance vécue, telle attente non exaucée, telle fidélité apparemment stérile. On peut se sentir indigne ou coupable devant lui.

-dans notre relation avec nous-mêmes : ne pas s’accepter tel que l’on est, ce qui est extrêmement fréquent. Se juger, se comparer, être perpétuellement mécontent de soi…

-évidemment dans notre relation avec autrui : peurs, fermetures, mais aussi amertumes, rancunes, comparaisons, jugements, pardons refusés…

On pourrait rajouter un manque de paix dans notre relation avec l’existence, avec la vie :  regrets par rapport au passés, inquiétudes quant à l’avenir, difficultés à assumer notre vie présente, perte du sens et   du goût de ce que nous vivons…

Tout cela pour dire que l’acquisition de la paix intérieure suppose un travail de réconciliation : réconciliation avec Dieu, avec soi-même, avec le prochain, avec la vie. Il faut prendre conscience de tout ce qui n’est pas pacifié en nous.

 En effet, si notre cœur n’est pas pacifié, nous serons vulnérables à toutes les forces de divisions, à toutes les spirales de peur et de violence qui agitent le monde. Tout ce qui n’est pas pacifié en nous donne prise au mal. ST François d’Assise l’exprimait ainsi : «  Le démon fait tous ses efforts pour bannir la paix de notre cœur, parce qu’il sait que Dieu demeure dans la paix et, c’est dans la paix qu’il opère de grandes choses  ». Notre paix est un fruit de la prière. C’est parfois une urgence et un devoir de prier jusqu’à ce que la paix revienne. Plus le monde traverse des crises, plus la société est marquée par des tensions et des insécurités, plus il est nécessaire de trouver la paix véritable, de se laisser en profondeur pacifier par le Christ. Il y a donc un appel très fort à nous laisser pacifier par le Christ, à accueillir dans notre cœur, en ce premier dimanche de l’Avent, la paix de Dieu. Le père Jacques Philippe, de la communauté de Taizé, va jusqu’à dire que le premier devoir d’un chrétien, ce n’est pas d’être parfait, ni de résoudre tous ses problèmes, c’est d’être en paix. Il rejoint en cela Etty Hillesum quand elle s’exprimait ainsi en 1942 : « Notre unique obligation morale, c’est de défricher en nous-mêmes de vastes clairières de paix et de les étendre de proche en proche, jusqu’à ce que cette paix irradie vers les autres. Et plus il y a de paix dans les êtres, plus il y en aura aussi dans ce monde en ébullition. » .

 La quête de la paix intérieure est donc bien plus que de la recherche de la sérénité psychologique. Il s’agit de  s’ouvrir à l’action de Dieu, de permettre à la grâce de Dieu d’agir dans notre vie.

Prière empruntée aux Franciscains :

« Dieu de paix, plus que jamais, nous te désirons ; nous cherchons la paix de notre âme préalablement à tous les bines sur terre. Dieu de paix, c’est la grande grâce que nous sollicitons aujourd’hui : la paix de notre âme, la tranquillité de notre cœur. Nous te demandons cette paix, de toute l’étendue de notre cœur, et de toute l’étendue de la miséricorde.

Nous te demandons cette paix au nom de ta bonté infinie, nous te demandons cette paix, que tu es venu annoncer à la terre. En ce temps de l’Avent, donc en ce temps d’une double naissance, établis en notre cœur cette paix inaltérable qui règne dans le tien ; réalise en nous, cette divine promesse ».

Les prochaines vêpres pour le temps de l’Avent seront célébrées

• Le dimanche 10 décembre à 18h à Baignes
• Le dimanche 17 décembre à 18h à Barret