Jusqu’à Pâques, le prêtre qui célèbre le dimanche, « renvoie » les catéchumènes avant l’offertoire. Ce n’est pas une lubie passagère ni une innovation liturgique, ce rite remonte à l’antiquité chrétienne. Ce n’est pas non plus un moyen de discriminer ceux qui ne sont pas encore baptisés en leur refusant d’assister à la partie eucharistique de la célébration.

Le renvoi des catéchumènes est à penser comme une dynamique, une progression qui leur est proposée en lien avec les différentes étapes qu’ils sont appelés à vivre jusqu’à la nuit de Pâques.

Nous avons choisi cette année de les accompagner en nous mettant tous à l’écoute des textes de l’année A. Textes qui sont particulièrement orientés vers la réception du baptême. Nous leur proposons de vivre la seconde partie de la messe entre eux, avec leurs accompagnateurs, pour approfondir le sens de ces textes et pour se préparer à recevoir les grâces que Dieu veut leur donner dans les sacrements qu’ils demandent.

Par ailleurs, les catéchumènes vont bientôt devenir des membres à part entière de ce Corps du Christ que nous formons en devenant « enfants de Dieu » et en communiant au Pain eucharistique qui unit les baptisés à leur Tête et les uns aux autres. Renvoyer les catéchumènes au moment de l’offertoire pendant les quatre semaines qui viennent, c’est leur donner encore plus faim de participer à ces gestes qui font de chacun d’entre nous les membres d’un même Corps.

Cette démarche que nous leur proposons va certainement provoquer en eux une forme de frustration. Frustration qui ne manquera pas de nous toucher aussi. Ce renvoi des catéchumènes est pour nous tous un appel : un appel à habiter plus profondément ce temps qui nous est offert à chaque messe ; un appel aussi à nous interroger sur notre présence à l’Eucharistie. Nous qui sommes habitués à entendre avec les mots de Jésus lors de la Cène, nous qui sommes habitués à communier au Corps du Christ, ce « renvoi » des catéchumènes nous presse à vivre ces moments avec plus d’intensité et de ferveur.