Le sanctuaire de Notre Dame des Deffends (Le Tâtre)

Actualités

Publié le 2 mai 2020

Pèlerinage de Notre-Dame du Déffend.

PAROISSE DU TATRE (Charente)

Ce pèlerinage remonte à la plus haute antiquité.

En 1525, il existait au village du Deffend, une chapellenie de Notre-Dame,

puisqu’à cette date, Jean Biteaud, curé du Tâtre, lui légua une pièce de terre,

de plus de 50 sols tournois pour les réparations à faire à la-dite chapelle.

En 1793, elle fut vendue comme bien national. On ignore le nom du misérable qui l’acheta pour la détruire, en haine de la religion.

La tradition du pays raconte qu’il avait voulu se faire bâtir une maison avec les pierres de l’édifice qu’il avait démoli, mais en vain mit-il pierre-sur pierre, à peine son mur était-il élevé qu’il s’écroulait aussitôt. Dieu voulant punir ainsi son geste sacrilège. Il dût renoncer à son projet. Le fait s’est passé, dit-on, dans la paroisse de Reignac, au lieu-dit Chez Desmarre.

Depuis 1525 jusqu’en 1789, cette chapelle ou était vénérée la madone, fut un lieu de pèlerinage très suivi.

A peine le révolutionnaire avait-il mis la pioche sur les murs de la chapelle, une pieuse chrétienne dont on a pas conservé le nom, put enlever la statue aux mains sacrilèges, elle là cacha chez elle jusqu’au jour ou l’église du Tâtre fût rouverte au culte. Malgré la destruction de la chapelle, les pèlerinages reprirent leur cours. On portait la vierge, de l’église du Tâtre, à l’emplacement de la chapelle détruite où, depuis, les protestants ont bâti un temple!… C’est la défection de quelques-uns qui est cause de cette impiété…

Après 1848, le pèlerinage eût beaucoup d’éclat, toute la population de la paroisse s’y rendait, ainsi que les paroisses voisines. Mais c’est Baignes qui contribuait le plus à augmenter la solennité de la fête.

Les anciens racontent qu’il y eut dans ce temps-là des miracles éclatants de guérison accomplis par N.D. du Deffend, pour récompenser la foi de ses pieux pèlerins. Tout près du lieu de pèlerinage, il y a une superbe fontaine (dite encore fontaine Notre Dame) Qui devait servir de lieu de pèlerinage. Un peu plus tard, on ne sait pour quelle cause, les processions publiques cessèrent, mais les dévotions particulières continuèrent toujours auprès de l’image vénérée dans l’église du Tâtre. Enfin, en 1873, le pèlerinage fut rétabli, le maire d’alors, Monsieur Roche en eut l’idée, et pour la réaliser seconda très activement monsieur le curé du Tâtre.

Depuis, le pèlerinage a toujours lieu à l’époque fixée le 15 août, mais la foi n’étant plus aussi vive qu’autrefois, il n’y a plus la même foule ni la même splendeur. Il faudrait le faire revivre, pour attirer sur notre contrée la protection de Marie.

Déjà un emplacement a été acheté, au-dessous de l’ancien pèlerinage, tout près de la belle fontaine, sur lequel est élevé une magnifique statue de la Sainte Vierge. nous devons cet emplacement et la statue à la générosité des paroissiens et de quelques autres personnes étrangères, qui ont obtenu des grâces de Notre Dame du Deffend.

Que la foi de nos pères revienne et nous serons meilleurs et plus heureux!

Que Marie ramène et convertisse ceux qui l’ont oubliée et reniée dans cette malheureuse contrée, qu’elle a autrefois comblée de ses faveurs, et cela en récompense de son amour pour son fils.

J. Marcelin, Curé du Tâtre.

Approuvé par Monseigneur l’Evêque d’Angoulême.

REIMPRIMATUR: Tolosae, die 1° Augusti 1922.

SALEICH, Vic, Gén.


Historique de la chapelle

Le village des Deffends a une histoire très ancienne. En effet, dans ce lieu existait, au XIIIème siècle, une commanderie des Templiers, possédant une chapelle dédiée à Notre-Dame.
Un pèlerinage y est attesté depuis au moins 1525, selon l’extrait de la « notice sur le pèlerinage de Notre-Dame du Deffend » écrite par l’Abbé Marcelin, curé du Tâtre de 1893 à 1899 :
« Depuis 1525 jusqu’en 1789, cette chapelle où était vénérée la Madone, fut un lieu de pèlerinage très suivi.
En 1793, elle fut vendue comme bien national. On ignore le nom de celui qui l’acheta pour la détruire, mais, au moment où le révolutionnaire met la pioche dans les murs de la chapelle, une pieuse chrétienne dont on n’a pas conservé le nom, put enlever la vénérable statue de Marie et la cacha chez elle jusqu’au jour où l’église du Tâtre fut rouverte au culte ».

La tradition locale raconte que le révolutionnaire avait voulu se faire bâtir une maison avec les pierres de la chapelle qu’il avait démolie, mais en vain mit-il pierre sur pierre ; à peine un mur était-il élevé qu’il s’écroulait aussitôt. Dieu voulant ainsi punir son action sacrilège, il dut renoncer à son projet. Le fait s’est passé, dit-on, dans la paroisse de Reignac, au lieu-dit Chez Desmarre.

Malgré la destruction de la chapelle, les pèlerinages reprirent leur cours. On portait la Vierge, de l’église du Tâtre à l’emplacement de la chapelle détruite.
La statue de la Vierge portant l’enfant daterait du XVIIème oui XVIIIème siècle. Habituellement la statue est revêtue d’une robe blanche confectionnée par d’habiles couturières de la paroisse. Comme l’écrivait M. André Beaurin, de Baignes, dans Courrier Français du 29/08/1985 : « Cette statue de Notre-Dame du Deffend, en bois polychrome, très ancienne et de datation incertaine, est d’un profond réalisme : la carnation de l’Enfant nu contrastant vivement avec les teintes chaudes et sombres des lourds vêtements de la Vierge. Soyons unanimes à saluer avec reconnaissance la mémoire de l’humble artisan qui a su, de toute son âme, traduire l’amour maternel ».

Après 1848, le pèlerinage eut beaucoup d’éclat, toute la population de la paroisse, beaucoup plus nombreuse qu’aujourd’hui, s’y rendait ainsi que les paroisses voisines.
Un peu plus tard, on ne sait pour quelle raison, les processions publiques cessèrent, mais les dévotions particulières continuèrent toujours auprès de la Vierge dans l’église du Tâtre.

En 1873, le pèlerinage fut rétabli et, en 1892, le curé Martin acheta un bout de terrain où il fit construire le petit bâtiment, la chapelle d’aujourd’hui où se déroule le pèlerinage chaque année, le 15 août.

Depuis 1951, cette chapelle et le terrain appartiennent à l’association diocésaine de la Charente.

Etat du bâtiment (construit en 1892)

Lors de la préparation du pèlerinage du 15 août 2016, il a été remarqué l’élargissement de fissures dans les murs nord (côté rue) et sud. Ces fissures proviennent de l’écartement des murs vers l’extérieur, sous le poids de la charpente. Il est probable que cet écartement, constaté depuis plusieurs années, soit consécutif à des périodes de sécheresse ayant entraîné des mouvements des argiles sous les supports des piliers.

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