Homélie pour les défunts, 2 novembre, par le P. Maxime Petit

Barbezieux - Baignes - Barret

Publié le 3 novembre 2024

Peut-être avez-vous été étonnés, chers frères et sœurs, en ce jour où nous faisons mémoire de nos défunts d’entendre résonner sous les voutes de cette église un chant d’entrée aussi joyeux : « Peuples de baptisés, marche vers ta lumière. Le Christ est ressuscité, alléluia ! Alléluia ! »
Au premier abord, en préparant cette célébration, j’étais un peu circonspect moi aussi quant au choix de ce chant. Est-ce vraiment ce qu’on a besoin d’entendre en ce jour ? Est-il vraiment opportun de crier notre joie par des « alleluia » alors que notre cœur est peut-être dans la peine ?
Eh bien, à force d’y réfléchir et d’approfondir le sens de ces paroles, je dois vous avouer que je trouve désormais que ce choix plus que pertinent. Il me paraît vraiment juste de placer la résurrection du Christ au cœur de notre célébration, au cœur aussi de notre peine, en ce jour où nous faisons mémoire de nos défunts.

Car, ce n’est qu’à la lumière de cette résurrection qui a changé la face de la terre, que nous pouvons oser nous rassembler en ce jour. Si le Christ n’était pas ressuscité, disait saint Paul aux Corinthiens, alors vaine serait notre foi. Eh bien aujourd’hui, j’ai envie de prolonger sa formule. Car, si le Christ n’était pas ressuscité, vain aussi serait le culte adressé à nos défunts ! Si le Christ n’était pas ressuscité, alors vaine serait notre espérance. Le Ciel nous serait comme bouché, fermé… et nous n’aurions que nos yeux pour pleurer, notre bouche pour nous lamenter et notre cœur pour nous rappeler indéfiniment le passé.
Mais au contraire, si le Christ est ressuscité, alors tout est désormais possible ! La Vie en personne a vaincu la mort ! La Lumière a brillé dans les ténèbres ! La Porte du Ciel, fermée à la suite de la désobéissance de nos premiers parents, est de nouveau ouverte. Et donc la foi, l’espérance en la vie éternelle de ceux qui nous ont quitté est désormais permise, et même nécessaire. 
Oui, chers frères et sœurs, ce n’est qu’à lumière de la résurrection, que nous pouvons marcher, aller de l’avant. Car, nous le savons, le Christ nous précède auprès de son Père, il nous prépare une demeure pour que nous puissions vivre de cette vie divine dont nous n’avons ici-bas qu’un pâle avant-goût. 

Alors, chers frères et sœurs, en ce jour de deuil voire de colère, osons poser un acte d’espérance. « Comment ? » me demanderez-vous. En priant pour tous ceux qui nous ont quitté, en particulier ceux qui nous ont quitté cette année et dont nous citerons les noms dans quelques instants. Car nos défunts n’ont vraiment pas besoin de nos lamentations, ils ont bien plutôt besoin de nos prières. S’ils sont déjà auprès du Père, ils se réjouiront de ce lien maintenu par-delà la mort. Et s’ils sont en état de purification, avant d’avoir le cœur suffisamment ouvert pour accueillir l’amour de Dieu, ils bénéficieront grandement de ces prières qui fera sur leur cœur l’effet d’un baume apaisant.
Alors, chers frères et sœurs, laissons monter vers Dieu ce sacrifice spirituel, ce sacrifice de louange, pour nos défunts qui sont partis le rejoindre. Et unissons nos voix à celles des saints, pour chanter d’un cœur léger : « peuple de baptisés, marche vers ta lumière : le Christ est ressuscité ! Alléluia ! Alleluia ! » Amen. 

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