Homélie pour le 2 février, assemblée paroissiale à Chalais

Aubeterre - Chalais - Brossac

Publié le 3 février 2024

Depuis 2 heures, nous avons déjà eu le temps de lire, de méditer et de partager cette page d’Evangile. Nous la réentendons maintenant, au cours de cette eucharistie. Nous n’allons pas nous rappeler tout ce que nous avons déjà dit, mais je trouve que ce récit nous rejoint de façon tout à fait spéciale et belle, alors que nous vivons cette assemblée paroissiale.

Nous trouvons 3 générations présentes dans le temple : les plus anciens, Syméon et Anne, les jeunes parents, Marie et Joseph, et l’enfant, Jésus. Les 3 générations se rencontrent, échangent, ne se comprennent pas forcément. Mais elles sont là, et au milieu d’elle, le Seigneur, Jésus. Et toutes les trois tournées vers Dieu, le Père.

Combien de fois nous regrettons ou nous pleurons de ne pas voir toutes les générations dans notre Eglise. Même ce soir : nous aurions voulu plus d’enfants, plus de jeunes, plus de parents. Nous nous trouvons un peu trop nombreux des plus anciennes générations. Nous savons pourtant qu’elles sont là, les générations : elles sortent de l’école, elles vont au travail, elles souffrent de temps de difficultés (sociales, économiques, culturelles). Et nous voulons les rejoindre, faire route avec elles. Peut-être aussi ne savons-nous pas toujours les voir, les rencontrer, partager leurs joies et leurs tristesses. Elles sont même parfois dans nos églises ! J’en suis le premier témoin, parce que de par ma position je suis face à vous tous, et je vois qu’elles sont là. Apprends-nous, Seigneur, à ouvrir nos yeux, à trouver la simplicité, la liberté et l’audace d’échanger une parole, de tendre une main, de nous accueillir les uns les autres. Et en même temps, nous te rendons grâce, Seigneur, pour les plus anciens, peut-être les plus nombreux. Dans l’évangile, ce sont eux qui donnent le sens de ce qui se passe, qui ouvre le cœur des jeunes parents au Mystère qu’ils vivent et qu’ils vivront, ce sont eux qui orientent la prière de tous, c’est eux qui bénissent. Oui, nous avons besoin de tous, et nous sommes heureux quand tous marchent ensemble, comme en une démarche « synodale », comme ce que nous vivons ce soir, pour nous mettre à l’écoute ensemble de l’Esprit Saint et écouter les appels que tu nous lances.

Un autre élément de l’évangile nous interpelle. « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction », annonce Syméon à Marie. Et nous, qui sommes le Corps du Christ présent en ce petit coin de Charente, en quoi sommes nous réellement un signe de contradiction pour le monde ? Non pas un signe d’opposition systématique, de conservatisme, ou je ne sais quoi d’autre de ce type qui nous rendrait à juste titre antipathiques ou acariâtres ! Mais un signe de contradiction parce que nous vivons et annonçons l’amour et le pardon comme seules armes dignes de confiance. Parce que nous ne cherchons pas la comparaison et la concurrence, qui entraînent la méfiance, l’individualisme et le rejet, mais que nous préférons donner une place à chacun dans la complémentarité des charismes et des talents, construisant un corps harmonieux jusqu’à une communion. Il y a, dans cette phrase de Syméon, comme le dessin d’un des caractères de notre vocation de communauté chrétienne : être signe de contradiction dans le monde, parce que nous accueillons les plus pauvres, parce que nous croyons en la dignité de chacun, nous croyons en la force des relations, de la parole et de l’écoute, de la vie ensemble. Nous avons essayé de répondre à cette question : « Comment notre église paroissiale peut avancer pour être plus solidaire des habitants dans cette région rurale et davantage témoin de l’évangile ? » Puissions-nous devenir toujours davantage Parole et Présence de Jésus Christ en notre territoire paroissial.

Un troisième point, pour terminer cette homélie mais certainement pas pour épuiser ce récit. Jésus est présenté et consacré à Dieu, selon la tradition. Il est béni par Syméon, ainsi que Marie et Joseph. Et la prophétesse Anne, qui vit dans le jeûne et la prière, proclame les louanges de Dieu.

 Puissions-nous, nous aussi, être tout entier consacrés au Seigneur. Non pour échapper aux défis et aux relations de notre monde, mais pour y être renvoyés de façon juste. Puissions-nous être tout entier tournés vers Dieu notre Père, pétris de prière et de bénédiction, dans l’action de grâce pour les merveilles de Dieu. Ne soyons pas des grincheux de Dieu et de l’Eglise – ce que nous pouvons être facilement, moi compris ! – mais bien des priants, adorateurs de Dieu, aimants les femmes et les hommes de notre temps.

            Que cette assemblée paroissiale, cette eucharistie et notre vie communautaire nous donnent de répondre toujours davantage à notre vocation ! Aujourd’hui, demain et tous les jours suivants.

Amen.

P . Benoît Lecomte

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