DIEU À NAZARETH
Jésus revient à Nazareth, dans son village. Il est bien connu de tous.
C’est un bon voisin, sans doute bien apprécié de tous, proche de chacun,
un bon ouvrier comme Joseph son père.
Mais aujourd’hui c’est différent, étonnant, et même insupportable.
Sa Parole n’est pas conforme à ce que l’on est prêt à entendre d’un voisin.
D’où cela lui vient-il ? De quelle autorité peut-il se permettre de tels propos ?
On sent en Lui quelque chose de Dieu dans sa façon de s’exprimer,
et les coeurs se ferment, incapables de se laisser bousculés par la nouveauté de Dieu.
Nous lisons en effet dans l’Évangile de St Jean :
“Le Verbe s’est fait chair, Il a habité parmi nous.
Il est venu chez les Siens, et les Siens ne L’ont pas reçu !”
La manière de Jésus étonne, et même scandalise.
Et cela se reproduit en bien d’autres situations dans l’Évangile :
A Capharnaüm, on s’étonne d’entendre un langage nouveau plein d’autorité,
on s’interroge sur ce pouvoir qu’a Jésus de parler aux esprits impurs,
et même, un autre jour, sur sa capacité de commander au vent et à la mer.
Est-il possible que Dieu se mette à parler par la voix d’un homme ?
Comment oser croire en la Présence de Dieu parmi les hommes ?
Nous avons, en effet, nos idées bien arrêtées sur l’homme, et puis sur Dieu :
L’homme est sur la terre, et l’on connaît bien ses limites.
Et Dieu est au ciel, Très-Haut, Tout-Puissant, inaccessible à notre intelligence.
Et tout est dans l’ordre. Que dire de plus ?
L’Évangile nous présente tout autre chose ! C’est le monde à l’envers !
Il nous invite à reconnaître Dieu dans le Visage d’un Homme.
Il nous invite à oser croire en l’humanité de Dieu
et par suite à la très haute dignité de l’homme, de tout homme.
Il nous invite à oser croire en la vocation divine de l’homme.
C’est à un nouveau regard sur Dieu que nous sommes donc appelés,
et, de la même façon, à un nouveau regard sur l’homme !
Il s’agit désormais pour nous d’entrer avec Dieu dans une relation toute nouvelle,
non plus une relation de maître à esclave, mais une relation d’amour.
Nous sommes invités à vivre avec Dieu une relation d’alliance et de confiance :
“Vous êtes mes amis !” dira Jésus le soir du Jeudi Saint.
Il s’agit en même temps pour nous de renouveler radicalement
notre regard sur toute l’humanité,
et sur nos relations entre les hommes, entre les groupes humains, entre les peuples,
sans faire de différences entre les races, les cultures, les religions…,
ce qui ne peut pas ne pas nous interroger en ce jour difficile d’élections !
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