Homélie du 4 décembre 2022, par le P. Benoît Lecomte

Barbezieux - Baignes - Barret

Publié le 3 décembre 2022

« Convertissez-vous, car le Royaume de Dieu est tout proche. » Jean, baptisant dans le Jourdain, appelle à la conversion. Et nous avons tous besoin de vivre cette conversion, de nous convertir. Jusque dans les recoins de notre humanité. Jusque dans les recoins de notre Eglise. Si nous en avions besoin, les journaux locaux, tels des Jean-Baptiste contemporains, nous l’ont encore rappelé cette semaine. Notre Eglise locale a besoin de se convertir. Notre évêque, sûrement. Et nous-même aussi. N’est-ce pas là un chemin de veille, de préparation, d’accueil à la fête de Noël, à la rencontre de Dieu qui se fait homme, au Tout-Puissant qu’il nous faudra reconnaître dans la crèche ? Notre Eglise, celle que nous formons, n’a pas d’autre raison d’être que de manifester la victoire du Christ sur toutes formes de mal et sur la mort. Elle n’a pas d’autre parole à annoncer et à vivre que celle de Pâques, c’est-à-dire de l’advenue du règne de Dieu, celui que les contemporains de Jean-Baptiste attendaient. Notre Eglise, nous-mêmes, avons une seule ambition – mais quelle ambition ! -, celle de rendre visible ce qui est pourtant inimaginable, ce temps décrit par Isaïe où « le loup habite avec l’agneau, le léopard se couche près du chevreau, le veau et le lionceau sont nourris ensemble, la vache et l’ours ont même pâturage, le nourrisson s’amuse sur le nid du cobra. » Ce monde, ce temps, ce Royaume où les nations en guerre se retrouvent pour vivre en paix, où les riches partagent avec ceux qui n’ont rien, où les puissants se mettent à l’écoute des plus faibles, où les ennemis se réconcilient, où la fraternité l’emporte dans tous les cœurs.

N’avons-nous pas besoin de conversion pour vivre entre nous déjà, au sein de nos familles, dans nos lieux de rencontres et de vie, cette réalité qu’il nous faut apprendre à accueillir, à recevoir et à construire ?

Notre initiative d’Avent veut nous aider à entrer dans cette démarche de conversion. Saint Paul nous la rappelle à sa façon, sans avoir pourtant participé à toutes nos réunions paroissiales : « Que le Dieu de la persévérance et du réconfort vous donne d’être d’accord les uns avec les autres selon le Christ Jésus… Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu. » C’est bien le moyen que nous avons choisi pour préparer nos cœurs, nos maisons, nos esprits à la fête de Noël : nous inviter les uns les autres, ou inviter au-delà de nos cercles croyants, pour, le dimanche, partager le repas et l’Evangile. Pour vivre en nous ce que l’accueil de l’autre (ou l’accueil par l’autre) provoque de déplacements intérieurs. Nous ne pouvons pas, nous ne pourrons pas accueillir le mystère de Noël en nous enfermant sur nous-mêmes, en ne pensant qu’à nos petites affaires, à nos problèmes, en n’ouvrant pas nos oreilles, nos yeux et notre cœur. Nous sommes invités par l’Evangile à vivre dès aujourd’hui cette vie nouvelle, cette « fin des temps » décrite dans le livre d’Isaïe. Vivons en fonction du but, de la finalité que Dieu nous promet. C’est elle qui nous donne l’horizon de toute notre action, c’est vers elle que nous voulons marcher ensemble. Mettons-nous ensemble à l’écoute profonde, intime et incarnée, de l’Evangile.

               Et si la conversion peut nous paraître difficile, onéreuse, fatigante, douloureuse, nous savons que nous ne sommes pas seuls. Jésus, le Christ, est déjà venu parmi nous et nous a déjà sauvé de toutes nos scléroses. Il nous a délivré de nos peurs. Nous savons qu’il est avec nous et que nous n’avons rien à craindre. Plus même, nous avons tout à gagner à vivre réellement cette conversion de cœur et de vie.

               Convertissons-nous. N’attendons pas. « Déjà, la cognée se trouve à la racine des arbres. » Comme dimanche dernier, et parce qu’aucune conversion ne se réalise en une seule fois, retournons-nous vers nos frères et sœurs autour de nous, prenons le temps de nous inviter pour le partage du repas et de l’évangile, pour apprendre à nous accueillir les uns les autres, à accueillir le Seigneur à travers eux, et à manifester ce monde nouveau dont notre monde a soif.

Amen.

P. Benoît Lecomte

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2 réponses sur « Homélie du 4 décembre 2022, par le P. Benoît Lecomte »

martel dit :

Merci pour cette homélie courageuse et qui appelle à la conversion et à la vérité .

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