Homélie du 27 août 2023, par le P. Benoît Lecomte

Barbezieux - Baignes - Barret

Publié le 27 août 2023

Quelle joie de terminer cette période estivale et de commencer à regarder la rentrée avec cette page d’Evangile ! Parce qu’elle nous emmène à l’essentiel, au cœur du cœur, au point de départ et au point d’arrivée de notre cheminement de vie chrétienne : qui est Jésus, pour toi ?

Qui est-il, ce Jésus qui fait courir tant d’hommes et de femmes depuis des siècles partout à travers le monde ? Qui est-il, ce Jésus à l’appel de qui 1 million et demi de jeunes ont répondu à l’occasion des JMJ, de tous les pays, de tous les continents, de toutes les langues, de toutes les cultures, traversant joyeusement les montagnes et les mers pour se retrouver auprès du successeur de Simon Pierre et affirmer avec lui « il est le Fils du Dieu vivant » ? Qui est-il, ce Jésus, que les uns et les autres avons prié cet été dans le silence d’une abbaye, devant un beau paysage, à l’occasion d’une belle rencontre ou dans une chambre d’EHPAD ? Qui est-il, ce Jésus qui nous rassemble encore aujourd’hui ? Est-il un prophète ? Un modèle ? Une grande figure ? Un thaumaturge ? Une présence ? Un message ? Une icône ? Un influenceur ? Un symbole ? Ou que sais-je encore ?

L’on devrait prendre le temps de faire passer le micro parmi nous tous, et de partager la réponse de chacun à cette question de Jésus : « Pour toi, qui suis-je ? » Parce que là est le sens de notre foi, son creuset, son rocher.

La réponse que donne Simon nous entraine plus loin encore. « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. »

Elle nous entraine plus loin parce que cette réponse ne vient pas seulement de la compréhension que Simon peut avoir, de sa familiarité avec Jésus, de son intimité avec lui : elle vient du Père, elle est soufflée par l’Esprit. Elle est communion de prière et de présence entre Simon et Jésus. Elle est acquiescement de l’Homme à l’invitation de Dieu. Elle est saut de l’existence de l’Homme dans l’inconnu de la foi et de l’Amour du Tout-Puissant. Elle n’est pas réponse dogmatique ou intellectuelle, mais réponse spirituelle, intérieure, dynamique, dans un élan qui dépasse l’Homme.

De quelle nature est notre réponse ? En cette fin de mois d’août, où en sommes-nous de notre réponse, sans cesse à reprendre et à recevoir du Tout Autre, lui qui nous accompagne sur les chemins du Christ ? Comment avons-nous nourri notre intimité avec le Père, le Fils et l’Esprit pendant cette coupure estivale ? Quel élan voulons-nous lui donner à l’aube de cette rentrée ?

La réponse de Simon nous entraine plus loin aussi parce que Jésus indique ensuite que cette réponse est indissociable de l’Eglise et de la vie de l’Eglise. A sa réponse, Simon reçoit le nom de Pierre, et l’Eglise sa colonne et sa mission. La vie de l’Eglise, notre vie ecclésiale est intimement liée à cette foi : Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant. Là est sa source, sa sève, sa seule Parole, son identité, même. Il n’y a pas d’Eglise sans cette affirmation de foi. C’est cette affirmation de foi qui donne naissance à l’Eglise, qui la fait naître, qui la structure, la guide, la conduit, lui ouvre le chemin et l’horizon. C’est à cause de cette affirmation de foi, qui est élan intérieur offert par l’Esprit du Père, que des hommes et des femmes se reconnaissent et se rassemblent, prient et servent, accueillent et pardonnent, recherchent la communion. Il n’est pas d’Eglise du Christ – qui unit toutes les confessions chrétiennes apparues au cours de l’histoire – sans cette réponse de Simon Pierre. Il n’est pas de vie chrétienne entre nous tous ici, en paroisse, en doyenné, en diocèse, sans l’élan intérieur qui nous pousse à croire que oui, ce Jésus est Christ, Fils du Dieu vivant. Nous pouvons ne pas être d’accords sur les options pastorales, politiques, économiques, avoir telle ou telle vision de comment l’on doit vivre ou non, là est notre unique foi, notre unique baptême, notre unité, notre roc.

L’Evangile annonce que l’Eglise est même identifiée à la personne de Jésus, puisque sur elle non plus, « la puissance de la Mort ne l’emportera pas. »

            A la fin de cet été, à la veille de la rentrée scolaire et pastorale, écoutons et recevons intérieurement la question de Jésus à ses disciples. Accueillons pour nous-mêmes la réponse de Simon-Pierre, que nous voulons faire nôtre par la grâce de l’Esprit Saint.

Et puis il y a cette finale étrange dans l’évangile. A l’encontre de nos élans missionnaires. Jésus ordonne aux disciples de ne dire à personne qu’il est le Christ. Sans doute à cause du secret messianique qui se déploie tout au long de l’Evangile. Sans doute aussi pour que les disciples ne projettent pas trop vite leurs propres idées et attentes du Messie sur Jésus. Mais accueillons nous aussi cette invitation, non pas pour ne pas dire à ceux que nous croisons que Jésus est le Christ, mais pour que cette parole ne soit pas parole vide. Pour qu’elle soit parole habitée. Pour qu’au-delà de nos mots, ceux qui nous voient vivre et être en relation découvrent et comprennent Celui qui nous anime et en qui nous avons mis notre foi. Pour qu’à l’amour que nous avons les uns pour les autres, l’on puisse dire que ce n’est pas nous qui vivons, mais le Christ qui vit en nous.

Amen.

P. Benoît Lecomte

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