Baptême d’Axel, 1ère étape de baptême de Manon, Lucien et Mewen, 2ème étape de Clément
« Vous avez été appelés à la liberté. » Quel beau rappel de l’apôtre Paul ce matin ! Alors que nous pouvons parfois avoir l’impression d’être soumis à une multitude de contraintes, Dieu nous appelle à la liberté ! A être des femmes et des hommes libres. Non pas pour vivre « dans l’égoïsme » et ne penser qu’à soi, non pas libres pour faire n’importe quoi sans aucun sens des responsabilités. Cela, ce serait vivre dans l’esclavage de la mondanité, de l’immédiateté irréfléchie, au risque de tomber dans tant et tant d’esclavages. Mais nous sommes libres pour au contraire « par amour nous mettre au service les uns des autres », pour vivre la fraternité, la simplicité des relations. Libres pour pardonner et se laisser pardonner, libres de tout calcul et de toute stratégie dans l’amour. Libres d’aller jusqu’au bout de ce que notre vie baptismale nous propose de vivre. Nous voilà appelés à vivre sous la conduite de l’Esprit qui rend toute chose nouvelle et possible. Le baptême que nous avons reçu nous rend libres.
Manon, Lucien, Mewen, Clément, Axel, chacun de vous vivez une étape sur le chemin du baptême. Et votre présence parmi nous ce matin nous rappelle à notre propre baptême. Et vous nous lancez cette question : « où en êtes-vous de votre liberté, de votre vie dans l’Esprit qui rend libre ? » Les rencontres que Jésus fait sur le chemin indiquent trois postures dans lesquelles nous pouvons nous retrouver : celui qui pourrait avoir peur de ne pas trouver assez de repos, celui qui regarde d’abord les événements tristes, celui qui regarde le passé au lieu de regarder l’avenir. « Toi, pars, et annonce le règne de Dieu », entendons-nous pour nous aussi. Sans nostalgie du passé. Sans nous attarder à ce qui est en train de mourir. Sans chercher le repos, c’est-à-dire dans la confiance que l’Esprit Saint saura nous donner ce dont nous avons besoin chaque jour pour continuer la mission.
Peut-être avons-nous parfois fait de notre baptême et de l’appel que Dieu nous a lancé, un petit confort religieux, une douceur réconfortante, une sécurité ritualisée. Nous rendant libres, notre baptême nous envoie sur la brèche et sur les lignes de fractures de notre monde. Là où l’Homme n’est plus respecté, là où le malheur a frappé, là où l’injustice a pris toute la place, là où l’égoïsme et toutes les puissances qui lui sont liées font la loi. Là aussi où nous pouvons nous réjouir, et faire la fête et célébrer le Nom du Seigneur et la grandeur de l’Homme.
Le Christ nous enjoint à partir. A lever le camp. A quitter notre zone de confort. Pas partir pour partir, mais partir pour vivre et pour annoncer et construire avec lui ce règne de Dieu tant attendu. Nous n’avons pas à avoir peur, Christ nous a déjà sauvé et toute l’humanité et la création avec nous. Nous n’avons rien à craindre, il a promis d’être avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps et il tient ses promesses.
Nous sommes libres.
Liberté du prophète, qui n’a d’autre crainte que de ne pas annoncer la Parole de Dieu qu’il a lui-même reçue et qui sans cesse crée du nouveau.
Liberté du priant qui sait que tout repose en Dieu et qu’il peut tout offrir dans une absolue confiance.
Liberté du serviteur qui entend le cri des hommes et y répond avant de s’écouter soi-même.
« Toi, que le baptême a fait prêtre, prophète et roi, pars ! » Et riche de la liberté des enfants de Dieu vivant dans l’Esprit, sois ce disciple que Jésus appelle pour tracer avec toute l’Eglise sa signature au cœur du monde.
Amen.
P. Benoît Lecomte
Une réponse sur « Homélie du 26 juin 2022, par le P. Benoît Lecomte »
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