Homélie du 2 juillet 2023, par le P. Benoît Lecomte

Barbezieux - Baignes - Barret

Publié le 2 juillet 2023

70 ans d’ordination du P. Ernest Suaudeau – baptêmes de Jade et de Clément

Jade et Clément, vous avez quelques mois, et dans un instant vous allez être plongés dans l’eau du baptême. Ce n’est pas rien. Ce n’est pas seulement un rite de l’Eglise, un geste liturgique, l’occasion d’une fête de famille. L’apôtre Paul l’écrit dans sa lettre : le baptême est l’événement de notre union à Jésus Christ. Nous sommes unis à sa mort pour être unis à sa vie nouvelle, à sa résurrection, et pour que nous menions, nous aussi, une vie nouvelle. Pour que nous soyons ressuscités (non pas dans l’au-delà, mais dès à présent). Le baptême n’est pas l’événement d’une journée, fut-elle festive et d’été, c’est un changement de vie qu’il nous faut accueillir et accomplir tout au long de notre existence.

Ernest aussi a été plongé dans la même eau du baptême, il y a plus ou moins 96 ans. Et il est parmi nous ce matin, témoin de ce que le baptême peut transformer en nous. Témoin de ce que devenir disciple de Jésus ressuscité veut dire. Il est témoin de ce que « perdre sa vie à cause du Christ » peut engendrer. Parce que le jeune homme baptisé qu’il était, est devenu prêtre il y a 70 ans. C’était le 5 juillet 1953. Je ne voudrais pas parler à sa place, mais je crois que cet engagement à devenir prêtre (je dis « devenir », parce que sûrement le devient-on petit à petit tout au long de sa vie) ne peut qu’être enraciné, ne trouve sa source que dans le baptême qu’il avait reçu tout petit. En devenant prêtre, il s’est mis au service de cette vie baptismale partagée par tous. Ce n’est peut-être que cela, un prêtre : un homme qui, par appel du Christ et de l’Eglise, se met au service de chacun pour que nous puissions vivre pleinement notre baptême, dans l’Eglise et dans le monde. Une façon de « prendre sa croix », dirait l’évangile. Ne faisons pas de contre-sens : la Parole de Dieu ne nous demande pas de souffrir le plus possible, encore moins d’accepter sans broncher les épreuves que nous avons à traverser. Nous avons marqué Jade et Clément du signe de la croix tout à l’heure, cette croix qui n’est pas signe de mort ou de souffrance, mais signe de vie et d’amour. « Prendre sa croix », c’est précisément prendre le chemin de notre baptême, vivre notre vie sous le signe de l’amour de Dieu-avec-nous. En devenant prêtre, Ernest, tu as pris la croix, le chemin de la croix, c’est-à-dire que tu as déployé ta vie selon une harmonique particulière du baptême. A Jade, à Clément, à chacun de nous de déployer notre baptême à la façon à laquelle Dieu nous appelle !

Et quelle joie de célébrer dans un même élan ce matin, et le baptême de Jade et de Clément, et les 70 ans de ministère de notre frère Ernest ! Quelle action de grâce ! Quelle louange !

Ces fêtes nous tournent spontanément vers ceux qui les vivent : Jade, Clément, Ernest. Nous vous regardons, notre cœur est rempli d’attention pour vous. Mais l’évangile nous invite à lever notre regard. C’est bien Jésus, le Christ, que nous sommes invités à contempler à travers vous. « Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé » dit l’évangile, avec aussi ces mots étonnants si on ne les comprend pas correctement : « Celui qui aime son père ou sa mère, son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. » Rassurez-vous, Jésus appelle toujours à l’amour les uns des autres ! Mais il nous faut reconnaître qu’il est, Lui, la source de cet amour, et que nous pouvons mettre en Lui toute notre confiance pour aujourd’hui et pour demain. N’oublions jamais ce plongeon que nous avons fait un jour du temps dans l’eau baptismale, et de laquelle nous vivons désormais pour l’éternité.

            Le baptême de Jade et de Clément, les 70 ans de ministère du Père Ernest viennent nous interpeler. Et toi, et moi, où en sommes-nous de notre baptême, de notre vie de disciples du Christ ? Où en sommes-nous de notre vie de ressuscités ? Est-ce que nous gardons jalousement notre vie pour nous-mêmes, ou est-ce que nous l’offrons par amour à Dieu et à nos frères et sœurs ? Car oui, nous pouvons avoir peur de la donner et de la perdre. Nous pouvons avoir peur d’accueillir et de nous ouvrir à l’autre. Nous pouvons avoir peur de préférer l’amour du Christ à tout autre amour. Nous pouvons avoir peur de vivre en ressuscités, préférant parfois l’ombre à la lumière de Dieu. Même en étant prêtre pendant 70 ans, tout n’est pas toujours lumineux. Mais Dieu nous connait mieux que nous-mêmes, et il connait les méandres par lesquels nous passons. Notre fidélité ne tient pas à nos capacités ou à nos résistances, elle vient de Dieu lui-même, qui reste toujours fidèle aux engagements qu’il a pris avec nous. Alors avec Jade, avec Clément, avec Ernest, en pensant à la vie à venir, aux 70 ans de ministère vécus, et à tout ce qui nous attend encore, nous pouvons reprendre les mots et a prière du psalmiste :

L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ;

Ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge.

Je le dis : c’est un amour bâti pour toujours ;

Ta fidélité est plus stable que les cieux. »

Amen.

P. Benoît Lecomte

Ci-dessous, quelques photos de la célébration et du pique-nique avec le P. Suaudeau.

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Une réponse sur « Homélie du 2 juillet 2023, par le P. Benoît Lecomte »

LISE Magneron dit :

merci pour ces belles photos . cela fait 66ans que je connais cet ami si bien fêté . que le Seigneur le garde et le protège. Une ancienne barbezilienne .

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