LA BEAUTÉ INTÉRIEURE
La question de Jésus nous interpelle : Qu’y a-t-il de plus important, l’extérieur ou l’intérieur ?
N’est-ce pas ce qui est au dedans de nous, dans l’intime ?
Cet Evangile tombe à point cette semaine tandis que nous vivons la grande semaine des jeux paralympiques. Paris s’est enflammé pour ces athlètes portant un handicap, et tous leurs accompagnants rivalisant de douceur et de petits soins. Nous étions nombreux à les admirer tous sur nos écrans et nous pouvions rêver à une humanité solidaire et fraternelle. Un instant nous nous sommes laissés emporter par le sourire et la joie dont rayonnaient ces grands sportifs si manifestement blessés dans leur corps.
Comme on était loin, pour une fois, des canons de la beauté physique indéfiniment mis en valeur dans notre société de consommation sans cesse traversée par une publicité tapageuse qui fait illusion parce qu’elle situe le bonheur non au dedans mais le plus souvent au dehors du coeur de l’homme… Cette étonnante et superbe soirée télévisée m’a inspiré cette méditation en écho à cette page d’Évangile…
Il n’y a de vraie beauté que celle qui éveille en l’âme un sentiment d’émerveillement, de joie, et d’extrême humilité. S’il est vrai que la vocation de l’univers est d’être l’ostensoir de Dieu, pour reprendre le mot de Maurice Zundel, comment ne pas rechercher en quoi le visage de l’homme, de tout homme, porte cette capacité fulgurante de révéler la Lumière éblouissante du Visage qui l’a créé ?
Nous sommes tous immédiatement sensibles à la transparence virginale du petit enfant, à l’innocence mystérieuse de son sourire qui éveille en nous un sentiment d’amour… Nous pouvons aussi être en admiration devant la beauté d’un corps, surtout lorsqu’il révèle une harmonie, un équilibre réellement séduisant… Voici que la fête paralympique nous a offert un autre émerveillement, plus intérieur, plus intime. Elle nous a émus en mettant à l’honneur des êtres blessés, des corps meurtris, mais étonnamment porteurs de regards et de sourires émerveillés qui jaillissaient vraiment du dedans, comme dit Jésus…
Voici, en ces jeux paralympiques, que Paris s’est mis en quatre pour honorer ceux qui ne le sont jamais. On voudrait que ça dure… Voici que notre pays et le monde, si tristement secoués par d’interminables hostilités, guerres, rivalités de toutes sortes et luttes de pouvoir, se prennent à applaudir des hommes et des femmes dont les performances sont avant tout celles de la générosité, au travers même de la fragilité vécue et accueillie comme un mystérieux trésor…
Nous sommes invités à porter nos regards plus loin qu’aux apparences, pour rejoindre le secret de toutes choses, et surtout le trésor caché au dedans de tout être humain.
Nos sourires sont tièdes et fades au regard de ces sourires éblouis de tous ces athlètes du monde entier, porteurs d’handicaps, défilant fièrement à la face du monde sous des projecteurs qu’aucune star de spectacle n’aura jamais l’occasion de connaître dans un tel éclat…
Il est permis de relire cette fête des Jeux Paralympiques comme une véritable parabole de la Sagesse de Dieu, un appel à renaître dans la joie des Béatitudes de l’Évangile. Il est heureux de reconnaître, en ces temps de crise que nous traversons, que l’humanité porte indéfectiblement des trésors de générosité, de fraternité et de paix… L’espérance est possible !
“N’éteignons pas l’Esprit”, nous dit l’Apôtre. Entendons la Voix de Dieu dans le silence de celles et ceux qui, habituellement, n’ont pas la parole… Entendons battre le Coeur de Dieu dans le coeur des plus faibles de nos frères.
Vive la vie ! Merci Dieu !
“La vocation de l’univers, c’est d’être l’ostensoir de Dieu”, écrivait Maurice Zundel.
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