Homélie du 1er janvier 2023, par le P. Benoît Lecomte

Barbezieux - Baignes - Barret

Publié le 1 janvier 2023

« Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! » Le Livre des Nombres nous offre peut-être, en ce premier jour de l’année, la plus belle formulation de vœux que nous pouvons offrir et recevoir. Des vœux pleins de paix et de douceur, dont nous avons tous besoin en ces temps troublés et incertains. Oui, puissent ces vœux se réaliser en nous et tout autour de nous, puisse le Seigneur nous accompagner et accompagner notre monde sur des chemins de paix et de douceur tout au long de cette année ! Accueillons-les pour ce qu’ils sont réellement : la Parole de Dieu qui vient nous rejoindre et nous veut du bien aujourd’hui, demain et tous les jours suivants.

Sûrement avons-nous commencé à échanger nos vœux, et nous allons le faire encore dans les prochains jours, avec la formulation plus classique : « Bonne Année, et bonne santé ! » Pourquoi pas. Mais utilisons cette formulation en déployant tout son sens, toutes ses dimensions.

Bien sûr, nous avons raison de souhaiter une bonne santé physique et morale à tous nos proches. Qu’ils ne soient pas atteints par une quelconque maladie, par le découragement, par l’affadie. L’on sait trop combien toute notre existence est souffrante, combien toute notre vie est déséquilibrée quand la maladie survient. Notre prière porte déjà, en ce 1er jour de l’année, toutes celles et tous ceux qui sont malades d’une façon ou d’une autre, et nous voulons qu’ils nous sentent proches d’eux.

Mais la santé que nous souhaitons dépasse la simple santé individuelle des uns et des autres. Elle est aussi la santé de toutes nos relations : que nous relations soient saines ! Qu’elles soient pleines de vérité, de bienveillance, de gratitude, d’encouragement, de correction fraternelle, d’attention mutuelle. Nous pouvons nous souhaiter une bonne santé relationnelle pour cette nouvelle année.

La santé, c’est aussi celle de notre société : de ses organisations économiques, politiques, médiatiques, associatives… Souhaitons que les mois qui s’ouvrent puissent voir toutes ces dimensions sociales se déployer avec une bonne santé. Dans le souci du bien commun, de la vérité, des plus pauvres. Dans l’accompagnement de ceux qui sont fragiles. Dans des débats réels, respectueux de tous, constructifs. Dans des choix et des décisions pesés, partagés. Nous avons besoin d’une société en bonne santé, et c’est à chacun d’y contribuer, à son niveau, à sa façon. Echanger ces vœux nous impliquent et nous obligent à nous y engager pour guérir ce qui est blesser, soigner ce qui a besoin de l’être.

Souhaiter une bonne santé, c’est encore penser à la santé de notre Eglise. Engagée dans un chemin synodal auquel, reconnaissons-le, peu s’intéressent encore, elle a pourtant besoin de la présence, de la parole et de l’engagement de tous pour porter avec plus de justesse, de vérité, d’audace et de profondeur le message de la Bonne Nouvelle du Christ. Par bien des aspects, notre Eglise est malade. Que nos vœux de « bonne santé » la rejoignent, elle aussi, en faisant de nous tous des soignants de cette Eglise, non pas pour qu’elle se renforce dans ses certitudes en s’enfermant sur elle-même, mais pour qu’elle s’ouvre avec toujours plus de confiance et de paix à tant et tant de réalités, de richesses, de traditions, pour qu’elle vive toujours davantage du Souffle de l’Esprit qui habite en elle.

Au cours de cette année, la figure de Marie va nous accompagner. Celle que nous célébrons aujourd’hui comme la Mère de Dieu. Celle qui, dans l’évangile, offre son fils couché dans une mangeoire aux plus pauvres – aux bergers – qui repartent la joie au cœur et la louange aux lèvres. Celle qui « médite tous ces événements dans son cœur ». Celle que nous apprenons à découvrir à l’occasion de notre parcours biblique de doyenné, celle que nous irons prier à Lourdes tous ensemble en mai pour nous confier les uns les autres, pour confier la vie de notre doyenné et de nos paroisses, pour revenir à la Source et nous laisser hydrater et guider par elle. Celle par qui, mystérieusement et grâce à son fils, nous devenons nous aussi des « enfants de Dieu », fils et filles qui peuvent se tourner vers Dieu en l’appelant « ‘Abba’, c’est-à-dire ‘Père’ ». Pour que nous « ne soyons plus des esclaves, mais des fils et des filles, et aussi des héritiers : c’est l’œuvre de Dieu », disait saint Paul.

« Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce, qu’il t’apporte la paix ! » Qu’il fasse de nous des enfants, ses fils et ses filles habités de l’Esprit de son Fils. Que nous devenions des artisans de la bonne santé de notre monde et de notre Eglise. Voilà la beauté et la profondeur des vœux que nous recevons aujourd’hui, avec Marie !

Alors à tous et à chacun : bonne année, bonne santé !

Alléluia !

P. Benoît Lecomte

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Une réponse sur « Homélie du 1er janvier 2023, par le P. Benoît Lecomte »

[…] c’était le développement de l’homélie de ce 1er janvier, que vous pouvez retrouver […]

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