Homélie du 14 juillet 2024, par le P. Benoît Lecomte

Barbezieux - Baignes - Barret

Publié le 14 juillet 2024

Samedi 13 et dimanche 14 juillet 2024

15ème dimanche TO B

Blanzac – Barbezieux – Aubeterre

(Baptême d’Amaury et scrutin de Manon à Barbezieux)

Dans la première lecture, Amos, le prophète, a été appelé par le Seigneur alors qu’il travaillait avec ses bœufs. « Il m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau, et c’est lui qui m’a dit : « Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël. » Dans l’évangile, Jésus appelle les Douze pour les envoyer en mission deux par deux. La Parole de Dieu fait retentir l’appel du Seigneur à partir en mission.

On aurait pu imaginer entendre ces textes plutôt en début d’année, au moment où chacun reprend ses activités, où on prend des engagements nouveaux. A priori le début des vacances n’est peut-être pas le meilleur moment pour s’engager à faire des tas de choses. Il est plutôt le moment où l’on revient de mission, où l’on relit le chemin parcouru pendant l’année, où l’on rend grâce pour ce qui a été vécu, où on prend un peu de repos, où on refait ses forces pour se préparer à repartir l’année prochaine.

C’est pourtant cette Parole de Dieu qui veut nous rejoindre aujourd’hui, précisément au moment que nous vivons. C’est elle qui se donne à notre méditation alors même que nous préfèrerions peut-être en entendre une autre. Mais le Seigneur a quelque chose à nous dire pour aujourd’hui, qui vient relancer notre vie spirituelle et chrétienne.

A y regarder de plus près, ceux qui sont appelés, dans les textes reçus, n’ont rien à faire. Amos n’est pas appelé pour faire le prophète, mais pour être prophète. Amos répond ainsi au prêtre Amazias qui parle du « métier de prophète ». Pour Amos, prophète n’est pas un métier, mais une façon d’être. Dans l’évangile, les Douze sont envoyés dans un tel dénuement de moyens, dans une telle pauvreté, qu’il ne leur sera impossible de faire quoi que ce soit. C’est leur être, leur manière d’être en relation, d’être accueillants, respectueux, libres, confiants, et reliés au Maître, qui produira du fruit. Ils n’ont pas d’autre programme pastoral, pas d’autre mission que celle d’être témoins de l’amour de Dieu partout où ils passeront, en le vivant déjà entre eux.

La lettre de Saint Paul aux Ephésiens va encore dans le même sens. Elle ne parle plus ni du prophète Amos, ni des Douze, mais elle parle de nous, de nous tous. Elle nous redit la bénédiction de Dieu sur chacun de nous. Elle nous redit le choix de Dieu, de faire de nous des saints, et le désir de Dieu que nous devenions ses enfants, frères et sœurs adoptifs de Jésus. Elle nous redit que cette grâce ne vient pas de nos mérites, ni de notre intelligence pastorale, ni de toutes nos actions, mais bien de la volonté de Dieu, de son rêve, de son amour, et que Dieu réalise ce rêve par le pardon qu’il nous offre en Jésus-Christ. A nous d’écouter la Parole de vérité, d’accueillir l’Evangile du salut et d’y croire ! Mais l’Esprit Saint que nous avons reçu ne se retire jamais et nous marque pour toujours de notre identité divine. Ainsi, là encore, Dieu ne nous appelle pas pour faire des choses, mais pour devenir, pour être ses enfants, habités de son amour, vivants dans sa confiance.

En ce temps d’été, alors que nos activités ordinaires sont peut-être réduites, la Parole de Dieu nous envoie pour continuer d’être des disciples missionnaires, non par la multitude de nos engagements, mais par la qualité de notre présence et la révélation de notre identité d’enfants de Dieu. Belle spiritualité pour ce temps de vacances, d’accueil, de déplacements, de repos. Il ne s’agit pas d’être en vacances de la mission ni de mettre Dieu en vacances, mais de vivre cet appel permanent à la mission de façon autre, peut-être plus profonde, plus simple, plus humaine, moins aux prises des mesures quantitatives de temps et d’énergie. Il s’agit peut-être de revenir tout simplement à l’essentiel. De nous reposer, non pas seulement le corps et l’esprit, mais de nous reposer en Dieu, le seul qui offre le véritable repos.

            Amaury, voilà ce qui t’attend par le baptême que tu reçois ce matin. Le Seigneur t’appelle, toi aussi. Avec tes forces et tes faiblesses, mais surtout avec ta qualité d’enfants, et d’enfant de Dieu. Il t’appelle à partir en mission tel que tu es, aujourd’hui, âgé de quelques semaines. Parce que ce n’est pas tant nos capacités, qui intéressent le Seigneur, que la confiance que nous mettons en lui, comme tu mets la tienne dans tes parents. Tu grandiras, Amaury, tu découvriras tout au long de ta vie tout ton potentiel humain. Mais tu as déjà le plus beau, le plus grand, le seul qui puisse vraiment dire l’amour de Dieu pour nous : tu es. Amour de tes parents et de tes frères et sœurs, d’un amour qui te dépasse parce qu’il est amour de Dieu pour nous. Rappelle-nous toujours la simplicité et la richesse de notre humanité, qui seule intéresse Dieu pour annoncer ces merveilles à toutes les nations.

Et toi, Manon, qui va vivre ce matin une étape vers ton baptême, continue d’entendre le Seigneur t’appeler et te saisir dans ton humanité, comme Amos l’a été, pour répondre librement à sa volonté et devenir témoin à ta façon et de tout ton être de son amour pour tous.

Que la Parole de Dieu nous inspire d’être de véritables disciples missionnaires, joyeux de se savoir aimés et envoyés par le Seigneur en son nom, pour vivre entre nous et autour de nous de sa Bonne Nouvelle.

Amen.

P. Benoît Lecomte

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