« Que ton amour, Seigneur, soit sur nous ! »
Frères et sœurs bien-aimés,
Ce matin, l’Église nous donne des textes qui parlent tous d’une
même réalité : la vigilance dans la foi. Ils nous parlent d’un peuple en
marche, d’hommes et de femmes qui vivent dans l’attente du Seigneur,
et qui avancent en s’appuyant non sur ce qu’ils voient, mais sur ce qu’ils
espèrent.
Le livre de la Sagesse (Sg 18, 6-9) évoque la nuit de la libération :
Israël, esclave en Égypte, marche vers la liberté, soutenu par la promesse
de Dieu. C’est une Pâque, un Passage vers la pleine Liberté en Dieu.
Le Baptême que va recevoir Roch est aussi une Pâque personnelle :
il va quitter l’esclavage du péché et de la mort pour entrer dans la liberté
des enfants de Dieu. Ce n’est pas seulement un beau geste symbolique :
c’est une délivrance réelle. Comme Israël, il va être conduit par la main
du Seigneur vers une terre nouvelle : le Royaume de Dieu.
Le psaume 32 nous a fait chanter : « Heureux le peuple dont le
Seigneur est le Dieu. » Aujourd’hui, Roch entre dans ce peuple. Dieu
devient pour lui un Père, et il devient son enfant.
La Lettre aux Hébreux nous donne la plus belle définition de la foi :
« La foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de
connaître des réalités qu’on ne voit pas. »
Abraham est l’exemple de cette foi : il part sans savoir où il va,
mais il part parce que Dieu l’appelle.
Roch, aujourd’hui, commence lui aussi un pèlerinage : il ne sait pas
encore ce à quoi Dieu l’Appellera. Il ne sait pas encore, et nous non plus,
tout ce que Dieu accomplira dans sa vie et par lui dans le monde, MAIS
nous savons que, fidèle à Dieu, cet enfant sera alors conduit sur un
chemin de liberté, d’Espérance et de Vie.
Le baptême, c’est répondre à l’appel de Dieu et marcher à sa suite,
même dans l’inconnu, comme Abraham et comme tous les saints.
Dans l’Évangile (Lc 12, 35-40), Jésus nous dit : « Restez en tenue de
service, les lampes allumées… Heureux ces serviteurs que le maître, à
son arrivée, trouvera en train de veiller. »
Être baptisé, ce n’est pas cocher une case ou remplir un rite : c’est
se mettre en route dans un état de veille. C’est vivre chaque jour comme
si le Seigneur pouvait venir aujourd’hui. La foi chrétienne n’est pas de
l’attente passive, mais un engagement actif. C’est servir, aimer et
secourir.
Cela, saint Roch l’a parfaitement compris. Né dans le sud de la
France au XIVe siècle, il quitte tout pour marcher vers Rome, soigner les
malades de la peste, et offrir sa vie au service des plus pauvres. Il
n’attend pas que Dieu vienne : il va vers les hommes en qui il reconnaît
le visage du Christ.
Comme Abraham, il a quitté sa maison. Comme les veilleurs de
l’Évangile, il a gardé la lampe de la charité allumée jusqu’au bout.
Bien cher enfant, Roch, à partir d’aujourd’hui, ta vie ne
t’appartiendra plus seulement : elle sera à Dieu, pour le service de tes
frères. Comme saint Roch, tu seras envoyé pour porter la lumière et la
charité.
Frères et sœurs, en ce jour, prions pour que Roch garde toujours sa
lampe allumée, que sa foi ne vacille pas, et que, comme Abraham,
comme saint Roch, il marche vers la cité que Dieu lui prépare : la Cité
céleste notre seule Patrie.
Et pour nous tous, que ce baptême ravive notre propre foi : soyons
des veilleurs, prêts à accueillir le Maître à toute heure, en nous tenant
dans l’amour et la joie de servir.
« Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi ! » (Ps 32)
Amen.
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