« Miserando adque Eligendo ! »
Choisi parce qu’il lui a été fait Miséricorde
Nous voici plongés dans l’intimité du soir de Pâques. En cette heure
les Apôtres sont rassemblés derrière les portes du Cénacle verrouillées ;
submergés qu’ils sont par leurs peurs, leurs incertitudes et aussi leur
incrédulité.
Ils se sont enfermés là comme pétrifiés par leur impossibilité à croire
que Jésus, qu’ils ont vu être arrêté et qui a été crucifié, puisse être
maintenant Ressuscité.
Marie-Madeleine, les saintes femmes, ainsi que les disciples
d’Emmaüs leur ont pourtant bien témoigné qu’ils avaient vraiment
rencontré Jésus Ressuscité et qu’IL leur avait parlé : mais rien n’y fait !
Ils sont figés dans le passé et comme prisonniers de tout ce qu’ils ont
vécu avec Jésus, et également du mode de relation qu’ils avaient. Ils
n’arrivent pas à admettre qu’il leur faut accueillir une relation différente
avec le Christ… une Nouvelle Réalité. Tout leur apparaissait si parfait !
Le défi auquel ils sont confrontés est d’accepter que tout ce que le
Seigneur leur a donné de vivre avec Lui avait pour seule finalité que celle
de les préparer à s’ouvrir au projet de Dieu pour toute l’Humanité, autant
dire que l’Annonce du Salut parcourt la terre jusqu’en ses extrémités.
Alors Jésus Vient… et IL est là au milieu d’eux.
IL EST là, et comme toujours s’offre totalement à eux, « livré ». Il leur
montre alors la Réalité de ses plaies mais une Réalité qui est désormais
Autre, transformées, et répand sur eux, tel un souffle, sa Parole de
Bénédiction : « La Paix soit avec vous ! »
Livrant à la contemplation des Apôtres les plaies de ses mains et de
son côté transpercé, le Seigneur veut les amener à y reconnaître que ses
plaies sont en fait leurs plaies qu’IL a porté et enduré pour les en libérer :
leurs plaies et les nôtres. Tel est Le Mystère de la Miséricorde de Dieu.
La Force Vitale de l’Amour de Dieu pour nous est telle qu’elle fait
jaillir le Salut de la misère, et des péchés de l’homme.
Toutefois, celle-ci nécessite de nous, pour accomplir son œuvre, que
nous lui ouvrions les tombeaux de nos existences. Dieu ne nous sauve pas
sans nous … Jamais sans nous !
Ayant soufflé sur les Apôtres le Don de l’Esprit Saint, source de
toute réconciliation, Le Seigneur leur adresse alors ce commendement :
« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Les Dons que le Christ fait à ses Apôtres ne leur sont pas réservés
mais confiés pour qu’ils fassent de même, « en mémoire de LUI » pour la
multitude. Il leur faut donc sortir et « Aller » !
Comment, bien chers frères et sœurs, en cette Fête de la Miséricorde,
ne pas rendre grâce pour le Pape défunt François ?
Pendant 12 ans le Seigneur nous l’a donné pour accompagner la
marche de l’église en « Pélerin d’Espérance » et tout particulièrement en
cette Année Sainte Jubilaire.
Dès sa 1ère apparition à la « Loggia » de la Basilique St Pierre, le St
Père prenant le Nom et embrassant la posture du « Poverello », François,
a désiré d’un grand désir « Une Eglise en Sortie » d’elle-même, « Une
Eglise Pauvre pour les pauvres », une Eglise qu’il voyait comme « un
hôpital de campagne après la bataille » où on doit s’occuper des urgences
et laisser de côté les bobologies.
A l’Instar du Ressuscité, le St Père n’a eu de cesse d’exhorter l’Église
que nous sommes à sortir de ses murs. Sortir pour Aller vers les
périphéries géographiques et existentielles, afin que l’Evangile de la
Miséricorde rejoigne Tous les hommes à commencer par les plus
vulnérables, les rejetés et les délaisser de l’Humanité.
Seigneur, fais que ton serviteur François soit pour nous source
d’inspiration, et que nous vivions ce que Bède le Vénérable a écrit de la
vocation de St Matthieu et que François avait pris pour devise :
« Miserando adque Eligendo » (élu parce qu’il lui a été fait Miséricorde).
AMEN.
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