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Les textes de ce dimanche ne sont pas réjouissants, ils peuvent interpeller alors qu’aujourd’hui nous vivons dans un monde où la guerre, la violence, l’égoïsme semblent régner en maître. Alors que disent-ils ces textes. Ils nous invitent à ne pas se laisser envahir par le découragement, à ne pas se dire tout est perdu. Nous sommes tous à un moment ou un autre l’arrogant de Malachie, l’affairiste qui ne fait rien de Paul et celui qui préfère écouter ce qu’il a envie d’entendre que ce qui va le déranger dans ces convictions dont parle Jésus. C’est dans la vie de chaque jour en essayant de construire les uns avec les autres des relations de confiance, d’amitié, de dialogue, de service, d’attention qu’on pourra peut-être faire reculer ce qui blesse, ce qui fait mal et ouvrir un avenir plus juste, plus lumineux et rester des vivants
Textes du jour
Homélie du Père Denis Trinez
Homélie retranscrite ci-dessous
AVEC LUI, TOUT EST POSSIBLE, «NI INDIFFERENCE, NI RESIGNATION ».
Au premier abord, cet Evangile peut engendrer de la morosité mais, comme nous l’avons expérimenté lors du partage d’Evangile de cette semaine, il nous apporte de l’Espérance.
Il y est fait mention de ce Temple magnifique, qui vient d’être restauré : c’est splendide.
Et voilà que Jésus vient casser l’ambiance. Il dit qu’il ne restera plus rien de cette splendeur…
Alors, que symbolise ce temple ?
Il y a tout le culte, les beaux vêtements liturgiques, les belles célébrations, tout cela va disparaître …. Voilà le discours de Jésus !
Parfois, nous entendons de beaux morceaux d’orgue, et si l’on nous disait que l’orgue va disparaître ? Derrière cette prédiction, nous sommes renvoyés à notre Espérance, au sens de la vérité et du sacré….
Nous sommes dans « un entre deux » : Jésus va bientôt mourir, Il a vécu sa mission, Il va mourir, Il va ressusciter. Il va partir apparemment, tout en restant avec ses disciples, que nous sommes, et puis Il va revenir. Nous aussi, nous vivons dans « cet entre-deux ».
Où sont nos valeurs ?
Nous vivons dans un monde qui peut nous paraître bien obscur. J’entendais, sur France Culture le nombre de morts à Gaza. On parlait de 70 000 morts ! La situation est également difficile au Soudan actuellement. Le Soudan : vous vous rappelez que Sainte Joséphine Bakhita, patronne de notre paroisse, est soudanaise.
Et puis demain, nous allons avoir l’occasion de parler des démocraties en difficulté, à travers le monde. Légitimement, on peut se demander ce qui se passe. Tout est en train de « se casser la gueule » ! Qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce qu’il faut se désespérer ? Est-ce que « toutes les carottes sont cuites ? ».
Actuellement, siège la rencontre internationale autour de la COP 30. Certains discours, autour du climat, sont catastrophiques et le risque d’un désengagement de certains pays semble probable.
De même, le courant de la collapsologie qui prédit que nous allons « dans le mur » au niveau climatique et civilisationnel inquiète.
Ce n’est pas du tout le discours de Jésus. Quand Jésus dit : « ce ne sera pas la fin maintenant », cela signifie qu’il y a un espace pour agir et qu’il serait trop facile de baisser les bras en disant : « on ne peut rien faire » !
Ce n’est pas cela que nous dit l’Évangile de ce jour. Le Christ précise : « ce ne sera pas la fin maintenant » ! Alors, ne soyons pas dans le catastrophisme.
Rappelons-nous le slogan du Pape Léon « ni indifférence, ni résignation ».
Devant la réalité de notre monde, allons-nous rester éveillés ?
Edgar Morin, âgé de plus de 102 ans, a écrit un livre l’an dernier, au titre révélateur : « réveillez-vous » ! Il est toujours réveillé cet homme !
Il dit : « Attention, même quand on a l’impression qu’on va dans le mur, c’est à ce moment-là que quelque chose peut arriver : l’inattendu » !
Posons-nous la question : « sommes-nous des êtres d’Espérance ?
Tout le temps de l’Avent sera propice pour avancer sur cette question… Actuellement, nous sommes à la fin de cette année liturgique.
La grande interrogation est bien : devant les questions du monde, allons-nous tenir bon ?
C’est la question de la constance, la question de la persévérance.
La persévérance, c’est rester éveillé, actif. La persévérance, c’est rester sur le pont, continuer à agir, je dirais envers et contre tout, au-delà de toute espérance, continuer, y croire.
Tenez bon, persévérer, soyez constants ! Jésus nous demande aujourd’hui d’être des Vivants et des Vivants actifs. Ce n’est pas rien !
Il est temps de ne pas désespérer. Il est temps, comme disait Saint Vincent de Paul, de faire « notre petit possible ».
C’est petit, mais c’est possible, et cela peut changer le monde.
J’ai été frappé cette semaine par une vidéo où l’on voit une petite fille qui interpelle Monsieur Poutine. En fait, il ne s’attendait pas du tout à cette intervention. C’est un homme plutôt placide et qui ne réagit pas trop affectivement. Et puis, voilà qu’il se retrouve devant cette petite fille qui lui dit : « mon papa est mort sur le front en Ukraine. Mon oncle a été blessé gravement. Il n’a pas été bien soigné et on l’a renvoyé sur le front. Ça ne va pas ! ». Et Poutine perd complétement ses moyens, commence à bafouiller, ne sait plus trop quoi dire. Et il répond : « bon, bon, ben je vais voir ce qui se passe là !!! ».
Une petite fille a fait plier monsieur Poutine ! Ne croyons pas que nous ne soyons pas capables de faire quelque chose. Si une petite fille de 10 ans est capable d’embrouiller un dictateur, peut-être que nous, qui avons un peu plus de 10 ans, nous pouvons agir un peu, n’est-ce pas ?
Je me souviens quand j’étais curé à Paris rue Saint Denis, il y a presque 30 ans maintenant. Souvent, il y avait un peu de perturbation à chaque messe. On avait l’habitude et il y avait une petite religieuse âgée qui ne payait pas de mine, très fragile, et c’était elle qui allait à la rencontre du perturbateur et lui disait : « bon mon petit, allez, on va parler dehors » et elle arrivait à le calmer.
Elle avait ce langage, cette force, cette puissance de persuasion pour arriver à faire que les choses se calment.
Est-ce que nous croyons à la puissance de l’Esprit qui habite en nous et qui est capable de nous faire faire des choses inimaginables ? Ou est-ce que nous ne voulons pas en être capables ?
Finalement, est-ce que nous avons confiance ?
Le Seigneur dit : « je vous donnerai un langage auquel personne ne pourra résister ». Est-ce que nous y croyons ?
Est-ce que nous sommes prêts à faire confiance au Seigneur, qui, Lui, nous fait confiance pour que le monde change ? Ce n’est pas réservé aux personnes qui détiennent un poste de haute responsabilité. C’est chacun à son niveau.
Demain, lors de la table ronde autour « des démocraties ébranlées », un ancien préfet va intervenir. Il n’est pas besoin d’être préfet pour faire changer la société. Chacun et chacune d’entre nous a la capacité de le faire parce qu’il a, en lui, en elle, « l’Amour de Dieu qui nous est donné ».
Dans le chaos de ce monde, croyons-nous que l’Amour qui habite notre cœur, peut avoir une force plus grande que la haine, que la destruction, que l’écrasement, que la toute-puissance ? Voilà le cœur de la question !
Mais que puis-je faire ?
Eh bien, oui, je peux faire quelque chose. J’en suis capable, là où je suis. C’est ainsi qu’aujourd’hui, des personnes sont réunies devant Saint Martial, pour un cercle de silence, en union avec la COP 30.
Ils témoignent qu’il est possible de se réunir à quelques-uns en plein centre-ville, de manifester, par la présence, par le silence ensemble, qu’il faut que quelque chose change !
Que le Seigneur nous donne aujourd’hui trois dons :
• persévérer dans la Confiance, dans l’ouverture, dans l’Amour, croire que l’Amour peut triompher. Première chose, donc : persévérer dans une constance et une action.
• Deuxièmement, avoir confiance dans le Seigneur qui nous assure qu’Il sera avec nous, qu’il nous donnera la force, la parole, la constance, la persévérance.
• Et ensuite, profiter de toute circonstance, pour témoigner de ce en quoi nous croyons, comme cela s’est passé devant Saint Martial tout à l’heure. Témoigner, témoigner du Seigneur, témoigner du prix de la Vie, témoigner de l’importance de la Création, témoigner de la nécessité de la Paix.
Que le Seigneur nous donne d’être ces êtres présents au présent.
Être présent à ce monde, être présent à nous-mêmes, être présent à Dieu, être présent aux autres, ne pas déserter.
Que le Seigneur nous donne cette Joie de nous ouvrir à cet Amour qui peut tout et surtout qu’Il nous donne l’Espérance.
Avec Lui, tout est possible, « ni indifférence, ni résignation ».
Prière universelle
- C’est vrai, il y a des guerres, des conflits, de la violence, de l’indifférence. Et pourtant au cœur de ce tableau noir, des jeunes essaient de se lever pour oser dénoncer de graves dysfonctionnements, (ils en perdent pourtant leur propre place), des enfants osent affronter des grands pour les interpeller, des hommes et des femmes au quotidien aident leurs frères à se relever, à se remettre debout.
Merci Seigneur pour ces témoins, petites lumières d’espérance dans un monde difficile.
- La COP 30 se déroule au Brésil. Que chacun et chacune à sa place n’oublient pas de protéger notre maison commune.
Merci Seigneur pour ces hommes et ces femmes qui nous entraînent pour lutter contre les mauvaises habitudes afin d’éviter les conséquences du réchauffement climatique.
- Des jeunes désespérés attentent à leur vie, comme ce jeune de 14 ans d’Angoulême
.Ouvre nos cœurs, ouvre nos mains, ouvre nos yeux, ouvre nos oreilles et prions l’Esprit Saint qu’il nous donne les gestes, les mots, les attitudes, pour les soutenir et leur donner une lueur d’espérance.
- Notre communauté paroissiale, est invitée à partager l’Évangile. ? Ce sont des moments privilégiés qui nous soutiennent et nous mettent en communion.
Merci Seigneur pour ces moments de lumière pour notre chance de partager librement et en vérité tous ensemble.
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