Homélie du père Laurent Maurin : dimanche 26 septembre

Notre Dame des Sources

Publié le 27 septembre 2021

26ème semaine du Temps Ordinaire — Année B

Pour lire les textes de la messe :

Devenir prophète, avec nos faiblesses.

Je ne sais pas vous, mais personnellement j’aime bien ces versets de l’évangile de Marc !

Je les trouve libérant et réconfortant d’une part et j’y vois un appel à la vigilance et au prophétisme.

Certes si l’on en fait une lecture littérale, ces propos de Jésus sont terribles : il s’agirait alors de se mutiler tous ! et il y aurait de quoi fuir ! Heureusement, ce n’est pas ce qu’il nous dit !

Libérant et réconfortant, car nous sommes tous de ceux qui ne sont pas parfaits. Nous sommes tous marqués par nos limites, nos failles, nos péchés. Tous il nous manque quelque chose pour vivre dans l’intégrité, dans la perfection. Le Royaume de Dieu est pour les pécheurs ! Il est pour nous, quand il nous manque un bras, une jambe, un œil… c’est-à-dire que (pour les mentalités du temps) nous sommes marqués par le péché.

Jésus nous demande simplement de le reconnaitre : Nous ne sommes pas supérieurs aux autres, nous n’avons pas à nous croire meilleurs. C’est justement lorsque nous nous croyons supérieurs aux autres que nous ne sommes plus conformes à ce Royaume, à la vie éternelle.

Cette course à la perfection, nous le savons, n’est pas pour nous. Savoir cela est libérant et réconfortant, lorsque nous regardons nos vies. Cependant, il faut tenir en même temps la vigilance que nous devons avoir pour le plus faible, ce que nous pouvons appeler « le scandale des faibles ». Que ce soit d’un point de vue économique, social, religieux, moral ou simplement humain, nous n’avons pas à faire peser sur les épaules du plus fragile nos décisions, nos facilités, nos besoins, car le plus faible, c’est aussi nous tôt ou tard, d’un point de vue ou d’un autre. N’allons pas profiter de la faiblesse des uns ou des autres pour leur faire croire des choses trafiquées, pour les manipuler, pour les exploiter.

Notre monde est plus que jamais concerné par cette alerte, alors que les inégalités sociales n’ont jamais été aussi grandes ou que les crédulités de toutes sortes nous menacent.
A l’heure où, justement, une grosse firme de restauration rapide internationale se met à faire payer un verre d’eau du robinet 6 € le litre à quelqu’un qui a soif ! Juste ce que Jésus dénonce dans l’évangile aujourd’hui ! Cela illustre simplement l’iniquité dans laquelle sont nos multinationales et toutes ces firmes super-riches face aux plus petits. En ce jour qui est dédié aux réfugiés, on peut illustrer d’ailleurs par de multiples exemples tragiques et honteux, le mépris de ceux qui exercent sans conscience leur pouvoir sur des hommes, femmes, enfants souvent désemparés.

Cette vigilance doit nous pousser tous à être prophétiques, répondant ainsi au projet de Dieu de « faire de tout son peuple un peuple de prophètes ». Etre prophétique n’est pas dire l’avenir, c’est dire une parole de justice. Cette justice qui nous manque tant ! Jacques, dans sa lettre entendue en 2ème lecture, écrite dans les premiers temps de l’Eglise, l’illustre très bien. Il dénonce les injustices, la pourriture des richesses lorsqu’elles ne servent pas le bien commun. 2000 ans plus tard, l’Eglise n’est et ne sera prophétique que si elle dénonce tout ce qui ne respecte pas le plus fragile dans notre monde, si elle ne dénonce pas tout ce qui ne conduit pas à un monde meilleur… au Royaume de Dieu.                                                                                                              

P. Laurent Maurin

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