Frères et sœurs,
Depuis dimanche dernier, nous sommes entrés dans le temps de l’Avent. Les textes lus ce jour nous parlaient de l’avènement de Jésus dans sa gloire, et nous invitaient à bien nous préparer pour l’accueillir. En ce deuxième dimanche, il est plutôt question de l’annonce imminente de la venue du Seigneur parmi nous. Des choses se précisent et la logique des textes d’aujourd’hui nous dévoile son identité, en nous invitant à la conversion.
En effet, l’identité de Celui qui doit venir ressort de la bouche du prophète Isaïe et de Jean-Baptiste. Pour Isaïe, celui qui doit venir est l’objet d’une promesse de Dieu faite au peuple d’Israël. Il est de souche royale. Sur lui reposera la plénitude de l’Esprit Saint. Il sera à la fois homme et Dieu. Il sera un juste juge qui ne jugera pas sur les apparences, mais selon la justice divine. Il viendra rétablir l’harmonie de la création que le péché de nos premiers parents avait détruit.
Comme c’est beau d’écouter Isaïe quand il nous parle de ce nouveau monde qu’il viendra inaugurer : « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, …. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage … Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte. » Voilà le monde auquel nous aspirons tous, un monde de paix que nous trouvons aujourd’hui dans tous les discours écologiques. Ceci nous amène à comprendre que le temps de l’avent est un temps d’espérance.
Jean-Baptiste lui aussi nous décrit dans l’évangile la grandeur du Seigneur qui vient : « celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Ce qu’il dit du Seigneur se rapproche de tout ce que le prophète Isaïe a dit plus haut. Mais en parlant du Seigneur, il révèle combien son propre ministère est attaché au sien. Jean-Baptiste avait déjà été annoncé par le prophète Isaïe qui le décrivait comme la voie de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Il est celui qui nous indique directement qui est le Christ. Il se réjouit d’être l’ami de l’époux qu’est le Christ.
Il nous est demandé principalement trois choses ce dimanche :
- Savoir fixer notre regard sur celui qui vient. Contempler le visage du Seigneur, regarder vers Jésus, c’est entrer dans l’espérance et persévérer dans notre foi. Il y a de nombreuses situations que nous traversons aujourd’hui qui tendent à nous décourager. Saint Paul nous parle des promesses et de la miséricorde de Dieu, pour nous inviter à persévérer dans notre foi. De plus en plus, nous avons besoin du courage pour rendre compte de l’espérance qui est en nous.
- Redécouvrir le personnage Jean-Baptiste. Il est une des figures clés du temps de l’avent. Il attirait tant de foules à lui. Certains d’ailleurs le prenaient pour le Messie annoncé. Il est resté véridique envers lui-même en indiquant à ses auditeurs sa véritable place dans l’histoire du salut. Soyons frères et sœurs vrais envers nous-mêmes.
Par ailleurs, Jean-Baptiste menait une vie sobre et humble. La vie de Jean-Baptiste est tout un enseignement. Jésus dira de lui : « Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste. » Il est grand parce qu’il est ce prophète qui introduit le Christ dans sa mission. Il l’est surtout à cause de sa grande humilité. L’humilité apparait donc comme une vertu du temps de l’avent. Nous attendons un Dieu qui va se faire petit enfant, et qui naîtra dans une étable.
- La dernière chose à faire pour ce deuxième dimanche de l’avent, c’est de nous engager à bien nous préparer à accueillir le Seigneur qui vient. Autour de nous, les gens ont leur façon de préparer Noël, qui devient de plus en plus une fête païenne comme au départ, avec la lumière. Nous devons redonner à Noël son véritable sens chrétien, à travers notre conversion. L’évangile nous invite à produire un fruit qui exprime notre conversion. Cela passe par des gestes d’accueil, de partage et de réconciliation. Saint Paul nous exhorte à nous accueillir les uns les autres. En le faisant, nous vivons déjà Noël parce que notre Seigneur qui vient, nous apporte la paix. Que cette paix comme un bourgeon commence à pousser dans nos milieux de vie. Amen.
Père jacques Emmanuel NDONG EWANE.
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