Le ressuscité apporte la paix et la joie dans notre confinement
Sœurs et frères,
Tous les dimanches après Pâques sont appelés « Dimanche de la Miséricorde. Cette fête a été Instituée par Saint Jean Paul II en l’an 2000, le jour de la canonisation de Sainte Faustine. A celle-ci, le Christ avait dit : « La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu’elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques ». C’est une autre opportunité qui nous est donnée de redécouvrir les richesses du pardon de Dieu toujours offert à tous, et d’y puiser des forces pour apprendre à pardonner aux autres ; voire à nous pardonner. De ce pardon nait toujours la joie, comme on peut le voir dans l’attitude des disciples qui sont en présence du Christ ressuscité. Le Psalmiste invite chacun d’entre nous à laisser déborder son cœur de joie : « Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! »
En écoutant l’évangile de ce dimanche, nous sommes conduits à la rencontre avec le ressuscité. Il nous rejoint dans notre confinement et s’adresse à chacun de nous : « La paix soit avec vous ». Plus qu’un salut, ces mots résonnent dans le cœur de chacun de ses disciples comme une invitation à sortir de la peur d’être critiqué ou condamné. Pierre, je ne reviens pas sur ton triple reniement. Ou à l’abandon et au doute qui vous ont animé tous. Dieu, comme il est dit dans le psaume 50 jette loin de lui nos péchés et nous accorde sa paix. Ainsi, il existe un lien fort entre la résurrection et la paix. Le Seigneur dit trois fois dans cet évangile « La paix soit avec vous ». C’est le salut épiscopal de l’Evêque à l’entame des célébrations. Aujourd’hui comme hier, accueillir le Ressuscité c’est entrer dans la paix. Nous en avons besoin en face de ce Covid 19 qui trouble tant de cœurs.
La paix, la joie et la miséricorde sont des fruits de l’Esprit Saint. Le Christ souffle sur ses disciples afin qu’ils en soient profondément remplis, pour témoigner à tous les hommes de cette résurrection. Annoncer donc la Bonne Nouvelle, c’est dire au monde que le Christ est ressuscité. Les disciples l’ont dit à Thomas qui ne l’a pas cru et qui a voulu des preuves. Nous sommes parfois comme Thomas. Nous sommes son jumeau. Nous avons besoin des preuves pour croire. On croit ce que nos yeux ont vu, et à ce que nos mains ont touché. Nous sommes des hommes de raison. Sauf que le Christ profite de l’incrédulité de Thomas pour nous donner cette béatitude : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Sœurs et frères, accueillons la miséricorde et le don de la foi que le christ nous offre en ce dimanche. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus disait de Dieu qu’« Il n’est qu’amour et miséricorde ». Cette miséricorde est ce qui a caractérisé la communauté des premiers chrétiens. Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. En cette période du Covid 19, rappelons-nous que nous avons un Dieu qui est amour et miséricorde et crions vers lui. Tout en restant dans la joie, méditons profondément ces paroles de Saint Paul dans la deuxième lecture qui nous dit que toutes sortes d’épreuves vérifient la qualité de notre foi.
Demandons à Dieu la grâce de connaître et de vivre pleinement les œuvres de miséricordes corporelles et spirituelles : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts. Amen.
Jacques Emmanuel NDONG