Homélie de Jacques Bonnet – Fête de la Toussaint

Sainte Joséphine Bakhita

Publié le 5 novembre 2020

Introduction

“Ne faites pas de mal ni à la mer, ni aux arbres avant que nous ayons marqué au front les serviteurs de notre Dieu”

Apocalypse de saint Jean

Une promesse de bonheur pour tous, une exigence de respct de la création et de la fraternité qui lui est liée.

L’arbre est comme nous rivé au sol, mais il trouve comment se nourrir, respirer et fraterniser. Nous sommes invités à respirer – ce mouvement de va et vient entre l’extérieur et l’intérieur qui nous fait vivre et sans quoi nous ne pourrions être en marche dans l’authenticité évangélique, sans quoi nous ne pourrions accueillir et soigner l’autre pour plus de bonheur.

Dans notre contexte difficile saurons-nous écouter ce message et nous respecter mutuellement dans nos différences.

Homélie de Jacques

Bonjour aux futurs lecteurs,
L’enregistrement audio de l’homélie ayant « bugué », plusieurs personnes de la paroisse ont demandé le texte de l’homélie. Malheureusement, pour la première fois depuis que je suis diacre, je l’ai prononcée sans notes, mais… j’ai mis par écrit les pistes qui demeuraient dans ma tête. Cela n’aura pas la saveur du « direct » et de l’oral mais, je l’espère, satisfera les demandeuses et les demandeurs.

La fête de la Toussaint nous propose comme lecture de l’Évangile, les Béatitudes. Des allusions ont eu lieu dans le mot d’accueil…
Pour aborder ce passage, je vous propose de répondre à quelques questions : Quand ? Où ? Comment et quoi ?

Quand ?

Où se situe le texte ? Quel est le contexte ?

  • Jésus a déjà parlé pour appeler les premiers disciples mais c’est sa première parole publique, son premier discours.
  • Et ce qui commence renvoie à d’autres commencements (par ex. à la création dans le livre de la Genèse au ch. 3, où le serpent persifle que l’homme et la femme peuvent tout avoir et tout savoir, et tout de suite, sans Dieu, sans médiation)
  • Et ce qui commence est toujours important. Souvenons-nous de nos premières fois….

?

  • Sur la montagne.
  • Il y a déjà eu une première montagne après une première libération : libération d’Égypte, la sortie de l’esclavage. Cet événement est si important pour le peuple juif qu’il y reviendra à chaque fois qu’il se détournera de son Dieu, qu’il n’aura de cesse de méditer cet événement et l’amour de Dieu pour son peuple. Moïse – le Sinaï – les 10 paroles – la première alliance.
  • Et voilà une deuxième montagne. Pour Matthieu qui s’adresse à une communauté composée majoritairement de juifs, Jésus est le Nouveau Moïse, alors il le met en scène : Jésus – la montagne – les 10 paroles (9 fois « Heureux » et une fois « réjouissez-vous » = 10) – la Nouvelle Alliance. Et la Nouvelle Alliance, c’est aussi une libération. Par sa mort et sa résurrection, Jésus nous libère du péché et de la mort. Et c’est ce que nous redisons à chaque eucharistie. Quand le prêtre prononce les paroles sur la coupe, il dit en reprenant les paroles de Jésus ; « Prenez et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle»
  • Bien avoir en tête : Moïse / Jésus ; première alliance / nouvelle alliance

Comment ? Comment est donné le message et que contient-il ?

  • au Sinaï : les éclairs ; la nuée ; le tonnerre ;
  • avec Jésus : il s’assoit (en position du maître, de l’enseignant → ce qu’il va dire est important et ses disciples s’approchent…) Jésus est au milieu de son peuple ; pas au-dessus mais bien au milieu ; il va délivrer son message, il va enseigner, mais pas en position de domination
    A méditer pour les temps d’aujourd’hui, pour notre fonctionnement en Église. Observons comment s’y prend le pape François…

Quoi ?

Jésus va enseigner : il va ouvrir la bouche.
Le principal outil de Jésus, c’est sa parole.
Quand quelque chose est faussé, par sa parole, il rétablit quelque chose qui est bon pour l’humain (cf. les guérisons, …)
Jésus retrouve, illustre le sens du mot dabar (parole) de la Genèse et de la création. Il a une parole efficace et juste, c’est-à-dire qu’il fait ce qu’il dit. Ou il dit ce qu’il fait.

« voyant les foules » :
Le texte repose de A à Z sur le regard. C’est le principe continu de ce texte. Et il est mis en premier dans ce passage.
Il voit ce que vivent les foules.
Ces vies qui nous échappent, qui portent leur poids de deuil, de larmes, de pauvreté, d’injustices ; Jésus voit les pauvres, les affligés, les affamés…
Que chacun d’entre nous regarde sa propre vie…

Mais Jésus ne voit pas que cela,
Jésus voit comment les gens, les foules, vivent de Dieu sans le savoir. Ils vivent déjà le Royaume ou la vie éternelle. Nous vivons déjà le Royaume et la vie éternelle.
Alors, Jésus va parler de ce qu’il voit. Ce qu’il voit, il ne l’invente pas.
Il va faire le pont entre cette vie qu’il voit et ce qui est de Dieu dans leur vie.
Et il le fait en forme de consolation, de révélation et d’espérance.
Et cela entraîne un changement de l’image de Dieu que l’on peut avoir.
Interrogeons-nous sur l’image que nous avons de Dieu.
Rappelez-vous, dans l’Ancien Testament, le péché le plus grave est l’idolâtrie. Est-ce ce que ce n’est pas ce que nous faisons quand nous faisons un Dieu à notre image ?

Dans sa façon de s’y prendre, Jésus nous révèle comment est Dieu.
Vous, familles qui avez perdu un proche, quand nous nous rencontrons, c’est ce que nous essayons de faire. Quand vous nous parlez de la vie de votre proche, c’est aussi de Dieu que vous nous parlez. Si Dieu est amour, toute trace d’amour dans leur vie, dans nos vies nous parle de Dieu…

Oui, Jésus nous révèle comment est Dieu.

Dieu nous offre son amour, comme nous l’avons vu aussi dimanche dernier. C’est cet amour que nous devons accueillir. Et c’est ce que nous fêtons aujourd’hui en ce jour de Toussaint. Laissons de plus en plus de place dans nos vies à cet amour donné gratuitement.

  • Dieu veut nous consoler. Quand il nous console, c’est déjà quelque chose de Lui ;
  • Avec Lui, pas d’examen de passage, pas de programme ;
  • Il ne nous fait pas de leçon de morale ;
  • Il dit que la vie des gens est magnifique ;
    • « Quand tu pleures…. »
    • « Quand tu es doux… »
    • « Quand tu es miséricordieux… »

Je te vois. Cela est infini et ne meurt pas.

Alors, nous pouvons nous poser une question : dans ma vie, qu’est-ce qui ressemble à cela ? Où est-ce que je vois Dieu ? Où est-il présent ?

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