Quand tu n’as plus la force d’avancer
Dans la dégringolade que représente l’épreuve du divorce, il est fréquent d’être habité par un grand désespoir avec l’impression de ne plus avoir d’avenir et de se sentir comme anéanti, sans force. Un sentiment de grande vulnérabilité sur les plans psychologique, affectif, relationnel et familial nous affaiblit alors profondément, parfois jusqu’à nous tétaniser…
Et pourtant, au cœur de cette faiblesse, vous apparaissent peut-être des mains qui se tendent, des oreilles prêtes à vous écouter, la voix du Seigneur qui vous parle… La carapace qui vous protégeait se fissure.
Saint Paul écrivait : “Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort” (2 Co,12-10).
Quand nous n’avons plus la force d’avancer, Dieu Lui-même nous porte dans Ses bras !
Nous ne verrons peut-être alors plus notre faiblesse comme une… faiblesse
Des questions pour préparer notre rencontre :
- Qu’est-ce qui me fragilise ?
- Les causes de cette faiblesse (= souffrances) viennent-elles de mon entourage ou sont-elles en moi ?
- Ai-je envie de sortir du tunnel ?
- Comment je cherche la lumière pour sortir du tunnel ?
Avec la Parole de Dieu
Nous vous invitons à vous arrêter dans le livre d’Isaïe. Ce passage éclairera notre réflexion personnelle et commune au cours de la rencontre. (noter ce que je re-découvre ; ce qui me questionne, résiste ou que j’aimerais mieux comprendre ; ce qui rejoint mon expérience.)
Le Seigneur Dieu, de qui a-t-il pris conseil pour discerner, pour apprendre les chemins du jugement, pour acquérir le savoir et s’instruire des voies de l’intelligence ?
Isaïe (40, 14, 18, 21-31)
À qui pourriez-vous comparer Dieu, quelle forme lui donneriez-vous ?
Ne savez-vous pas, n’avez-vous pas entendu, ne vous a-t-on pas annoncé dès le commencement, n’avez-vous pas compris comment la terre a été fondée ? Il habite au-dessus de la voûte qui couvre la terre dont les habitants semblent des sauterelles. Comme une toile, il a tendu les cieux, il les a dépliés comme une tente d’habitation. Il a réduit à rien les grands, et à néant, les juges de la terre. Pas même plantés, pas même semés, leur tige n’ayant pas même pris racine en terre, il souffle sur eux, les voilà qui se dessèchent, et le tourbillon les enlève comme de la paille. À qui pourriez-vous me comparer, qui pourrait être mon égal ? – dit le Dieu Saint.
Levez les yeux et regardez : qui a créé tout cela ? Celui qui déploie toute l’armée des étoiles, et les appelle chacune par son nom. Si grande est sa force, et telle est sa puissance que pas une seule ne manque.
Jacob, pourquoi dis-tu, Israël, pourquoi affirmes-tu : « Mon chemin est caché au Seigneur, mon droit échappe à mon Dieu » ? Tu ne le sais donc pas, tu ne l’as pas entendu ? Le Seigneur est le Dieu éternel, il crée jusqu’aux extrémités de la terre, il ne se fatigue pas, ne se lasse pas. Son intelligence est insondable. Il rend des forces à l’homme fatigué, il augmente la vigueur de celui qui est faible.
Les garçons se fatiguent, se lassent, et les jeunes gens ne cessent de trébucher, mais ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur trouvent des forces nouvelles ; ils déploient comme des ailes d’aigles, ils courent sans se lasser, ils marchent sans se fatiguer.
Pour aller plus loin
« Ose la vie nouvelle »
Simone Pacot – “Ose la vie nouvelle” page 116
Nous savons avec certitude que la souffrance ne vient pas de Dieu. Elle fait partie du mal du monde et le mal ne vient pas de Dieu. « Pour le Christ, la souffrance n’est pas une alliée mais un adversaire, il n’a jamais eu aucune connivence avec elle. »
Le Dieu de Jésus Christ ne se résigne pas à la souffrance humaine. Comme lui, en lui, les hommes doivent se battre de toutes leurs forces contre le mal. Ils ne sauraient donc entrer dans un dolorisme malsain, ce que l’on appelle une « dérive sacrificielle », vivre sur des croyances erronées, des idées fausses. La souffrance en elle-même n’a pas de sens, elle n’est pas rédemptrice. C’est l’amour qui continue à fonder la vie malgré les démentis infligés par la souffrance, qui la rend constructive. « Ce n’est pas la souffrance du Christ, mais la foi, l’espérance et l’amour qu’il a gardés au cœur de ses souffrances qui nous sauve. »
C’est la façon dont on va assumer la souffrance qui peut redonner un sens à sa vie, malgré le non-sens qu’y a introduit cette souffrance. C’est là une des clés essentielles pour comprendre comment se situer face à la souffrance.
Kintsugi : Vous connaissez ?
L’art japonais de réparer les pots cassés
Un art, un regard, une disposition du cœur ; chaque être unique.
Seigneur nous t’offrons aussi nos faiblesses, nos blessures.
Transforme nos cicatrices en capacité lumineuse à nous rendre proche de nos frères,
comme pour ce vase brisé et recollé que les fêlures dorées transforment en œuvre d’art
et qu’on nomme au japon Kintsugi.
Le Kintsugi est un art d’origine japonaise qui consiste à exalter la beauté de pièces en céramique cassées. En prenant le parti d’une réparation visible et ornementale, on met en valeur non seulement la pièce réparée, mais aussi son histoire ou son ancienneté.
L’utilisation de la poudre d’or ou de l’argent permet d’obtenir un résultat certes imparfait, mais aussi plus esthétique que si l’objet avait été réparé de façon invisible, ou même que s’il était resté intact. Cet art typiquement japonais d’enjoliver les imperfections permet aussi de mettre en valeur la singularité de chaque pièce RÉPARÉE !
Guy de Lachaux – publication N° 91- juin 2019 – page 15 – Chrétiens divorcés, Chemins d’Espérance .