Homélie du 26 mars 2023

Barbezieux - Baignes - Barret

Publié le 26 mars 2023

« Je suis la Résurrection et la Vie. » Phrase étonnante de Jésus. La Vie n’est donc pas un principe théorique. La résurrection n’est donc pas une idée religieuse ou spirituelle, ou une croyance pour se rassurer. L’une et l’autre sont une personne : Jésus, le Christ. Une personne, un être en mouvement, en action, en relations. Il n’y a pas de vie dans l’isolement – l’isolement, c’est au contraire, la mort. La Vie est un Homme. La Vie en surabondance, la Résurrection, c’est quelqu’un, ouvert, grand ouvert, donné totalement à son Père et à tous les hommes.

Nous ne parlons donc pas d’un principe de l’au-delà, de ce dont en fait nous ne pouvons parler avec assurance. Nous parlons de maintenant, d’aujourd’hui. De ce poids d’éternité qui nous est donné à l’instant même, nous ouvrant, tout grand, à l’immensité des relations et des communions avec tous les êtres. A l’heure où les dialogues dans notre pays et entre les pays semblent s’être grippés et même effacés, laissant place à tant de violences et d’incompréhensions, l’Evangile nous rappelle à sa Bonne Nouvelle : l’Homme est fait pour être vivant et ressuscité. Non pas demain, mais aujourd’hui.

Résurrection. C’est le mouvement que nous propose Dieu en ce temps de carême : redevenir vivants. « Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai remonter, ô mon peuple… je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez » (Ezéchiel). Vaste entreprise pour nous rendre à notre humanité, à la Vie ! Quel Passage… Quel Exode ! Quelle Pâques !

Dans l’Ecriture, ce retour à la vie est marqué par le retour à la terre promise. C’était le cas avec Abraham, souvenez-vous : « va vers le pays que je te montrerai. » C’est encore le cas dans les récits de ce jour : « Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai sortir, et je vous ramènerai sur la terre d’Israël… je vous donnerai le repos sur votre terre. » Le pays, la terre où renaît enfin à la Vie toute l’humanité dans une fraternité et une communion universelle. Voilà ce à quoi Dieu rêve pour nous.

N’est-ce pas aussi le rêve des catéchumènes, que nous continuons d’accompagner en ce jour pour leur troisième scrutin ? Rêve – ou désir – d’être incorporés, par le baptême puis par l’eucharistie, à l’Eglise toute entière figure d’une humanité réconciliée, incorporés à un même Corps, liés fraternellement et organiquement les uns aux autres ?

Ce passage, cet exode, cette Pâques est spirituel. Mais pour tant et tant d’hommes, de femmes, d’enfants, elle est aussi physique. Combien ne voient pas d’autre issue que de quitter leur terre pour fuir vers d’autres horizons, dans l’espoir d’un avenir meilleur ? Et comment alors, réaliser là où nous sommes ce projet de Dieu de vivre en fraternité tous ensemble, venus de tous les horizons et de toutes les conditions ? Florencia, Argentine travaillant au Brésil pour l’accueil et l’accompagnement des migrants, a une expertise et une expérience importante dans ce domaine. Elle est au milieu de nous ce matin, et nous serons heureux de la rencontrer davantage ce midi et cet après-midi pour échanger avec elle, dans une véritable et profonde démarche de carême, sur notre capacité à réaliser ce rêve de Dieu : faire de nous des vivants, ressuscités.

Question de fraternité. Que l’on trouve aussi déjà dans l’Evangile : « Si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort », reproche Marthe à Jésus. L’on entend les mots de la Genèse : « Qu’as-tu fait de ton frère ? » Les larmes de Jésus sur son ami Lazare nous disent combien Jésus doit encore pleurer sur les femmes, les enfants et les hommes contraints de fuir, désespérés, abusés, et perdant parfois la vie dans des embarcations de fortune ou par des passeurs malhonnêtes. Celui qui est la Résurrection et la Vie pleure, pleure d’humanité sur le sort de son frère. Et toi, et moi, et nous, où en sommes nous de nos larmes sur toutes celles et tous ceux qui vivent des tragédies humanitaires ? Où en sommes-nous de l’ouverture de notre cœur et de notre existence ? Que faisons-nous de nos frères et de nos sœurs ? Notre cœur est-il mort, ou vivant ? Merci, Florencia, de prolonger avec nous la méditation de l’Evangile de ce jour de façon concrète, réelle, urgente, existentielle, et d’aider à ta façon le Seigneur à nous faire sortir de nos tombeaux pour nous amener à la Vie.

Seigneur, comme à Lazare du fond de son tombeau, fait nous aussi entendre ces mots : « Viens dehors ! » Pour que nous renaissions à la vie, pour que nous connaissions dès maintenant la joie de la résurrection et de la communion, pour que notre cœur s’ouvre et vive de ta Vie, de Toi, maintenant et à jamais.

Amen.

P. Benoît Lecomte

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2 réponses sur « Homélie du 26 mars 2023 »

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