Mourir pour vivre (Jn 12,20-23)

La nature elle-même nous en donne des signes.
Celui ou celle qui veut conserver son grain sera bientôt démuni.
Mais le grain de blé jeté en terre ne meurt que pour donner une belle récolte et se multiplier….

Éternel mystère de la mort et de la vie, auquel nous sommes toujours confrontés,
balançant entre la peur et l’espérance, entre la vie et la mort.
La vie, je la cultive et voudrais la garder.
Je fais tout pour la protéger, l’améliorer, la prolonger.

Et pourtant….

Tous les autres aussi faisaient de même,
ceux dont la vie s’est arrêtée au tournant d’une route,
sur un lit d’hôpital ou brusquement au coin de la rue,
sur un champ de bataille.

La vie m’échappe comme l’eau que je veux retenir dans mes mains
et qui s’écoule entre mes doigts.

Qui n’a connu un jour la peur ??

Le Christ aussi, pleinement homme, connut la mort humaine,
mais son tombeau a craqué comme l’enveloppe du grain germé.

Ressuscité, IL est devenu source de vie pour tous les hommes
et « la cause du salut de ceux qui lui obéissent » dit Saint Paul.

Le Carême est pour ses disciples le temps de renouveler avec lui ce
passage de la mort à la vie.

N’ayons pas peur de mourir à ce qui nous éloigne de lui :
le péché, l’égoïsme, la routine…
puisqu’au bout il y a Pâques.

Nous parvenons au terme du Carême.
En chemin, la parole a purifié nos cœurs.
Et voici bientôt l’heure de l’obéissance du fils,
qui obtiendra pour nous le salut éternel.

L’heure de l’alliance nouvelle,
l’appel à suivre la Croix :
Irons-nous jusqu’au bout, pour connaître, en Jésus, la paix d’être sauvés ?

Père Michel Hoang