En ce 4ème dimanche de carême, le seigneur nous invite à la Joie, une étape de repos avant d’entamer la dernière montée vers Jérusalem, Pâques. En effet la note de la joie est donnée par l’antienne d’ouverture de ce jour : « Réjouissez vous avec Jérusalem, exultez en elle, vous tous qui l’aimez ! Avec elle, soyez plein d’allégresse vous tous qui la pleuriez! Ainsi, vous serez nourris et rassasiés de l’abondance de sa joie. ».Le temps de carême que l’Eglise vit à ce moment n’est pas un temps d’austérité pour l’austérité mais une marche vers la pleine victoire du Christ sur les puissances de la mort. Ayant les yeux fixés sur cet ultime but salutaire, la joie soutient les pas ainsi que les efforts des fils et filles de l’Eglise. Dans la première lecture, après le temps de la colère de Yahvé Dieu face aux infidélités multiples du peuple d’Israël, temps couronné par sa déportation, vient celui de la miséricorde, de sa restauration, de la reconstruction. Ce texte souligne la patience de Dieu qui ne cesse de prodiguer à l’homme si pécheur soit –il les grâces de sa miséricorde et de son amour. Les cendres mises sur nous au début du carême, au –delà de la finitude humaine, invite à un sureau de renaissance de chacun(e)(e) dans l’amour du Seigneur, plein de joie et de bonheur. Le psalmiste invite à la reconnaissance des bienfaits de Dieu, à le louer sans cesse : « Je veux que ma langue s’attache à mon palais si je perds ton souvenir, si je n’élève Jérusalem au sommet de ma joie.»La restauration de la ville sainte est la source de joie pour le juif de jadis. Le vrai motif de joie pour le peuple était la reconstruction de la ville sainte. En regardant dans notre vie ou autour de nous nous pouvons y percevoir les signes de l’action reconstructrice du Seigneur, les signes de son amour. Exultons en sa présence et rendons-lui grâce en toute circonstance.
En outre dans la seconde lecture, saint Paul a jadis rassuré la communauté d’Ephèse et nous invite aujourd’hui à savoir reconnaître la grandeur de l’amour du Seigneur qui sauve tout homme par pure grâce et non par mérite. Aucune personne si vertueuse soit-elle ne peut conquérir les grâces de Dieu par ses force humaines. « Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : C’est bien par grâce que vous êtes sauvés. »Tout ce que l’homme pourrait faire c’est de demeurer toujours dans une attitude de réceptivité de la grâce du seigneur, car la bonté infinie de Dieu le manifeste comme un Dieu qui propose, et se propose. L’accueillir, c’est recevoir le salut qu’il offre à qui veut. Cet accueil de la part de l’homme est source de joie et de bonheur.
Enfin dans le passage de l’évangile de saint Jean, Dieu donne gracieusement son Fils non pour le jugement du monde mais pour le salut plénier du monde. Il est Seigneur certes, mais pas pour terrifier l’homme, il est seigneur de paix, de Joie pour relever l’homme déchu, pour consoler l’homme au cœur meurtri par le péché pour remettre debout, pour donner pleinement la vie à l’homme souffrant. La résurrection de son Fils Jésus source de grande joie dont la reconstruction de Jérusalem en était la préfiguration. L’homme touché par la souffrance en levant les yeux vers lui, en tournant son cœur vers lui, Fils de Dieu élevé sur la croix, reçoit le salut véritable. Une seule condition pour l’homme celle de tourner son cœur, de lever ses yeux vers le Fils sur la croix et de mettre en lui toute sa confiance : croire en lui. « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. »
En ce temps de carême, notre joie consiste à toujours mieux accueillir l’infinie miséricorde de Dieu. Il ne se lasse jamais de donner son amour qui nous comble de joie.
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