Les lectures de ce dimanche nous ramènent à l’essentiel de la vie, de l’être e et de l’agir chrétien : Aimer Dieu et son prochain. L’un ne va pas sans l’autre, l’un n’exclut pas l’autre. Ces deux commandements se retrouvaient déjà formulés de façon implicite dans la loi mosaïque.
Dans le passage du livre du deutéronome qui nous est proposé en premier lieu, Yahvé Dieu insiste que son peuple Israël garde et observe ses lois. Toute l’histoire de la relation entre Yahvé et son peuple est conçue comme une relation d’amour. Il s’agit d’aimer le Seigneur son Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force en observant ses prescriptions. C’est de fait un chemin de bonheur tracé pour Israël.
Le passage de l’épître au hébreux vient nous enseigner l’amour du Christ qui a aimé son Père en demeurant fidèle à sa sainte Volonté jusqu’au bout, en aimant les hommes dans un don total et sacrificiel de la personne. Il est établi grand prêtre qui a scellé par l’offrande de sa vie, une alliance nouvelle et éternelle entre Dieu et les hommes.
L’amour de Dieu et du prochain implique des sacrifices mais conduit inéluctablement au bonheur .Un scribe qui connaît bien le décalogue, vient vers Jésus pour le sonder de se prononcer sur lequel mettre l’accent. Jésus saisit l’occasion pour conjuguer les deux articles du décalogue dans une double dimension : « Aimer le seigneur son Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute son âme, de tout son esprit, de toute sa force et aimer son prochain comme soi-même. » L’amour de Dieu et du prochain. C’est un amour plénier et total qui est fondé sur un binôme inséparable, Dieu (le Créateur) et le prochain, (la créature). Le prochain pourrait désigner toute personne rencontrée sur le chemin de vie. La figure du prochain se retrouve en chaque personne sans restriction aucune, ni de parenté, ni de sang, de race, de religion…Les compréhensions sur le vocable « amour » sont diffuses et les tentations sur la visions de l’amour sont nombreuses. Une compréhension concentrique de l’amour met la créature au centre de tout à telle enseigne que le Créateur est relégué au second plan ou n’est même pas pris en compte. La vision réductionniste réduit l’amour à un seul aspect de l’existence terrestre ou ne le porte que sur un seul. L’amour dont parle le Christ, celui de Dieu est un amour qui s’appuie sur Dieu, Maître et Créateur, part de lui vers toutes les créatures particulièrement vers l’être humain. La Source de l’amour est Dieu, la finalité de l’amour est en Dieu. L’amour véritable implique des exigences que Dieu lui-même stipule dans le décalogue : le cœur, l’âme, l’esprit, la force y sont requis. -Aimer Dieu de tout son cœur car le cœur étant le siège de l’affectivité ,l’amour doit provenir de l’intérieur, pas un amour apparent mais du for interne.-Aimer de toute son âme veut signifier que l’amour a pour finalité l’éternité en Dieu.-L’aimer de tout son esprit ouvre toute la capacité cognitive, intellectuelle de l’homme à cet amour même si à certains égards, il demeure un mystère.-Aimer Dieu de toute sa force :La force est l’énergie que déploie l’homme pour agir. L’aimer de toute sa force veut dire poser des actes qui traduisent l’amour à l’égard de Dieu. Tout l’agir de l’homme doit être imprégné de l’amour de Dieu. Le cœur, l’âme, l’esprit sont constitutifs de l’être et la force celui de l’agir. Dieu exige de sa créature un amour qui s’exprime aussi bien dans son être que dans son agir. L’être et l’agir en amour forment un amour plein, total pour Dieu et non partiel. Et aimer son prochain comme soi-même vient couronner la vision de l’amour sous le regard de Dieu.
Chers amis, nous pouvons nous laisser interpeller par la parole de Dieu en ce jour et nous interroger sur l’amour .Avons -nous un amour à double sens où Dieu est la source qui irrigue celui pour l’homme et la création toute entière ? Le Christ qui nous aime se donne à nous dans sa Parole et dans l’eucharistie. En le recevant demandons lui la grâce d’être transformés intérieurement par son amour. Amen.
Laisser un commentaire