En ce 24ème dimanche, Jésus nous interroge sur la qualité de notre relation avec lui, partant sur notre connaissance réelle de sa personne, sa messianité. Les approches, les visions et les relations étant différentes, chaque personne a sa conception de Dieu, du Christ.
Du temps du Christ, certains le voient sous l’angle de la figure de Jean-Baptiste à cause de son aspect ascétique, de sa prédication invitant à la conversion. D’autres le prennent pour Elie à cause de la puissance de feu de sa parole qui opère des miracles. En somme la convergence générale est de reconnaitre en lui la figure d’un prophète, un envoyé de Dieu. C’est là un sondage aux réponses issues de la connaissance extérieure. La véritable connaissance du Christ n’est pas extérieure ou générale. Elle est intérieure et personnelle. La foi se limite –elle à bien décliner l’identité du Christ ? N’est ce pas lui faire confiance au jour le jour à travers les ombres et les lumières de notre existence ? La foi au Christ n’est certainement pas une connaissance intellectuelle, livresque, une proclamation verbale etc…
Le Christ se tourne vers les apôtres qui sont de plus proches de lui pour se rendre compte du degré d’intimité, de confiance qu’ils ont avec lui. « Pour vous qui suis-je ? »Cette même question pourrait être posée à chacun de nous aujourd’hui : « Pour toi, Pierre, Paul, Jacqueline….Qui suis-je ? »La réponse à donner consiste en un véritable acte de foi qui conduit à une confiance totale au Christ et à le suivre sur le chemin du salut fut-il un chemin sur lequel il serait possible de rencontrer la croix. A la question du Christ l’apôtre Pierre répond : « Tu es le Christ.» Pierre est capable de professer la Foi mais il refuse la foi qui le met sur le chemin du serviteur souffrant. Il est incapable de se laisser instruire par la Parole de Prophètes, comme celle d’Isaïe dans la première lecture, qui annonçait déjà le salut en Jésus Christ dans le mystère pascal.
Comme Pierre nous pouvons voir de fois dans le Christ un visage édulcoré, unilatéral : Dieu-Amour/Dieu Sauveur. Or, le Christ dans sa réponse à Pierre dans le passage de l’évangile nous rappelle que ce passage à travers la mort, la souffrance, la perte de soi n’est qu’une option libre du vrai disciple dans sa marche à sa suite. Le passage par le mystère pascal réalise une transformation de la souffrance en amour, de la mort en vie. Et alors être chrétien, c’est entrer dans une existence transformée traduisant la foi en actes concrets de témoignages. C’est à cela aussi que nous invite l’apôtre saint Jacques dans la seconde lecture. Ce témoignage chrétien pourra changer le monde en ferment d’amour. C’est de la sorte que la foi en Jésus Christ sera agissante.
La Foi, c’est ce qui, pratiquement donne de l’âme à notre vie car tout ce que nous savons ou confessons de Jésus, toute notre vie chrétienne, n’a de sens que dans la mesure où cela façonne notre vie, oriente nos choix, nos décisions….
En écoutant aujourd’hui la Parole, accueillons-la et laissons nous transformer de l’intérieur. Amen.
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