Aujourd’hui, les textes de la liturgie nous invitent à réfléchir sur le thème du le don, mais pas n’importe quel don, pas un vague cadeau pour faire plaisir. Il s’agit du don total, le don radical, celui qui touche à la vie et à la personne.
Dans la Lettre aux Hébreux, le cœur du thème est donné : il s’agit du don total du Christ, une fois pour toutes dont l’efficacité atteint le genre humain tout entier, pour tous les temps. Avec comme point culminant : le Calvaire, symbole et résumé de toute la vie.
Dans le Livre des Rois, ce don total et radical de Jésus est annoncé et pressenti dans celui que fait la pauvre veuve de Sarepta au prophète Elie. Elle donne de son indigence à ce prophète qui peut nous sembler bien exigeant. Cette exigence, ce n’est pas le caprice d’un homme mais l’exigence de Dieu qui va révéler la personne profonde de la pauvre veuve et l’efficacité de son geste : « Jarre de farine, point ne s’épuisera, Vase d’huile point ne se videra », comme une sorte de dicton, de comptine.
Sans cette exigence, nous ne saurions rien à propos de cette femme, comme La Samaritaine de l’évangile de saint Jean à qui Jésus demande à boire et elle parle d’elle.
L’épisode du miracle de la veuve de Sarepta est l’époque de l’épouvantable reine Jézabel qui avait, grâce à la faiblesse et au manque de conviction de son royal époux, le roi Achaz (IXème s. av. J.C.), non seulement imposé à Israël les faux dieux de sa Phénicie natale, Baal et Astharté, mais avait persécuté les Israélites. Elle ne laissera que souvenirs de meurtre, de haine, d’accusations mensongères, etc. Le prophète Elie sera son pire ennemi et elle le menacera de mort, à tel point qu’ il sera obligé d’aller se cacher dans un pays étranger, en terre païenne et c’est là qu’il rencontre la veuve de Sarepta.
Alors que Jézabel vit dans le luxe, la pauvre veuve est dans la pauvreté et le dénuement. Le prophète maudit la reine, alors qu’il bénit la veuve, avant-goût des Béatitudes, que nous avons chanté lundi dernier, pour la fête de la Toussaint.
Dans l’Evangile de Saint Marc, Jésus se situe à la suite du prophète Elie, il attire notre attention sur le geste d’une autre veuve. Elle donne deux piécettes, elle donne de son indigence. Elles n’ont pas dû sonner très fort en tombant dans le trésor du Temple et portant elles deviennent comme des notes joyeuses et fraîches, aux oreilles de Dieu.
Le geste de ces veuves, devient le symbole et le signe de la nature même de Dieu. Le Seigneur ne donne pas des bribes de Lui-même, de son surplus, comme un riche distribuerait dans une magnanime condescendance quelques trop-pleins de ses biens. Non, Dieu donne de son indigence : en Jésus de Nazareth, il fait au monde le don total de Lui-même.
C’est sur ces pauvres veuves que Dieu pose son regard
C’est aussi une humble jeune fille d’une province reculée, qui se verra comblée de son Amour infini, mais ne faisons pas comme la pub et les Grands Magasins, n’anticipions pas déjà sur le temps de l’Avent et de Noël.
Retenons seulement que la Vierge Marie, elle aussi sera dite Bienheureuse à jamais et souverainement efficace pour le Salut du monde.
Amen.
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