Pourquoi le Seigneur a-t-il choisi des signes aussi simples, aussi pauvres, aussi fragiles que le pain et le vin pour se rendre présent à nous jusqu’à la fin du monde ?
Pourquoi a-t-il ainsi pris le risque de ne pas être reconnu ? Car enfin, croire en chaque eucharistie que quelque chose devient quelqu’un, c’est un véritable défi pour notre intelligence et pour notre raison.
Si Jésus choisit le pain et le vin c’est d’abord pour qu’ils soient partagés et consommés. Jésus se donne en nourriture et en boisson pour apaiser nos faims et nos soifs les plus profondes. Son corps est livré, son sang est versé. Le pain et le vin sont signes de cette réalité de don et de don universel.
Dans l’eucharistie, Jésus ne se contente pas de se rendre présent. C’est son désir le plus amoureux de s’unir à nous en communion en nous habitant de sa présence. Ce corps à corps entre le Christ et chacun de nous, est le sommet de la relation d’amour qui peut se vivre à chaque messe. Il ne dépend que de nous, de notre éveil intérieur, de notre disponibilité de cœur, pour nous en réjouir et nous en laisser combler. Sommes-nous à la messe avec le cœur ?… Sommes-nous ici d’abord parce que nous aimons ?…
La pauvreté et la fragilité des signes nous redisent que l’amour ne s’impose pas. Il s’accueille, dans la confiance. Jésus ne veut pas imposer sa présence. Alors, il pratique le langage des signes… Comme à Emmaüs, il continue de rompre le pain de sa parole pour que nos cœurs brûlent, et le pain de l’eucharistie pour que nos yeux s’ouvrent. Et ne nous étonnons pas qu’il disparaisse à nos yeux au moment où nos cœurs le reconnaissent. Cela est suffisant, pour aujourd’hui. Cela suffit pour nous donner l’audace et l’énergie de repartir vers nos frères témoigner de ce que nous avons vu et entendu.
“Il est là dans le sacrement de son amour”. Ces paroles extasiées de St JMV bouleversaient ceux qui étaient témoins de sa manière à lui de se rendre présent à la Présence du Christ dans l’eucharistie. Car il s’agit aussi de cela. Comment nous rendons-nous présents à celui qui jusqu’au à la fin du monde, ne cessera d’être avec nous dans le pain et le vin eucharistiques ?
Ne gardons que cette piste pour ne pas nous égarer ni perdre notre temps et nos énergies : soyons ici “amoureusement”. Alors nous deviendrons attentifs à toute parole, à tout signe, et nous reconnaîtrons, même si c’est dans la nuit de la foi, Celui qui se donne à nous pour que nous vivions de sa vie et que nous le portions au monde qui a faim et soif de la vraie vie !
Je suis le pain de vie… celui qui mange ce pain vivra éternellement… Amen.
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