Le signe des cendres qui ouvre ce Carême évoque en même temps ce qui est fragile, dérisoire, passager, mortel… mais aussi la promesse d’une renaissance, le feu qui couve, la fertilité, la résurrection. Toute réalité humaine est porteuse de ces deux sens apparemment opposés : vie et mort, lumière et ténèbres, bien et mal, force et fragilité…
La foi dans le Christ, l’événement inséparable de sa mort et de sa résurrection qui est l’horizon de ce Carême, permet cette ESPERANCE que le dernier mot de notre existence se trouve bien du côté de la lumière et de la vie !
Dns la foi chrétienne, on ose même affirmer que ce sont la faiblesse, la fragilité, l’humilité qui fondent la force véritable, la sagesse véritable, la grandeur véritable, à l’exact opposé de la logique du monde. Ne parle-t-on pas de « folie » pour désigner la sagesse de Dieu ?
Qui n’a pas fait l’expérience, en reconnaissant, en accueillant humblement ses propres faiblesses, son péché même, ET en les ouvrant, en les exposant à la lumière et à l’amour de Dieu, à la puissance de son pardon, au rayonnement de sa miséricorde, de trouver (ou retrouver) cette unité intérieure qui devient une force réelle, pour tenir debout dans l’existence et dans la foi, appuyés, non plus sur nos seules forces mais sur le roc de l’amour sans condition de Dieu pour nous ?
C’est vrai, c’est humiliant de reconnaître nos erreurs, les blessures que nous avons infligées aux autres par certains de nos actes, certaines de nos paroles… Mais quelle libération, quelle force et quelle joie intérieure lorsque nous les reconnaissons et les jetons dans le grand brasier de l’amour de Dieu ! Alors, l’humiliation se transforme en humilité. Les épines du péché, jetées dans le feu du pardon deviennent aussi douces que la cendre.
Pendant ce Carême, accueillons ce feu de l’amour qui purifie notre cœur. Il brûle dans la Parole de Dieu, comme en chaque sacrement. Il peut rendre notre cœur brûlant d’amour pour tous ceux qui ont besoin de s’y réchauffer. Pendant ce Carême, devenons des cœurs brûlants de l’amour de Dieu !
Nous recevons ce soir, les uns devant les autres, les uns avec les autres, le courage de reconnaître les cendres qui pourraient empêcher notre coeur de brûler du feu de l’Esprit Saint : cendres de l’égoïsme, de la paresse, du découragement…
Esprit Saint, tu es le feu de l’amour divin en nous…Tu es aussi le Souffle créateur… Disperse toutes les cendres qui voudraient étouffer en nous le désir ardent d’aimer, de croire, d’espérer plus… et mieux !
Que nous devenions jour après jour en ce Carême de prière, de jeûne et de partage plus intenses, des croyants ardents à faire le bien, des frères et des sœurs plus aimants, des signes crédibles pour ceux qui cherchent la vérité. Merci Seigneur de nous révéler en même temps notre fragilité ET notre grandeur. Fais-nous la grâce de ne jamais avoir peur ni honte de nos pauvretés, et de savoir les ouvrir avec confiance à ton amour qui nous transfigure en toi ! Amen.
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