Dans les lectures de cette fête de l’Ascension, nous entendons le début du livre des Actes des Apôtres. Il est adressé à un certain Théophile, qui veut dire “ami de Dieu”.
Chacun de nous peut donc se sentir destinataire et convié à l’expérience joyeuse d’accueillir la promesse de Jésus : la force l’Esprit Saint qui rend audacieux pour témoigner de lui et de sa Bonne Nouvelle !
Saint Luc nous détaille le repas que Jésus ressuscité prit avec ses apôtres à Jérusalem où il leur annonce leur « confirmation » prochaine, leur baptême dans l’Esprit Saint, de qui ils recevront l’énergie pour porter l’évangile jusqu’aux extrémités de la terre. Il y a beaucoup d’intensité dans ce récit. Mais tout à coup, les choses semblent retomber à plat… “Seigneur est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ?” Cela semble bien terre à terre comparé à ce que Jésus annonce ! Mais en bon pédagogue, il les conduit plus loin que leurs pauvres vues humaines.
Le royaume dont il s’agit ne concerne pas seulement Israël. Il doit s’étendre jusqu’au bout du monde. Par quel moyen ? Par les apôtres eux-mêmes, habités, investis par la force de l’Esprit Saint, constitués comme témoins du ressuscité.
Le récit des Actes se termine par l’ascension de Jésus, sa disparition à leurs yeux et l’injonction des deux hommes vêtus de blanc, comme au tombeau le matin de Pâques, les invitant à ne pas s’en tenir à une attente passive devant un vide, une absence. C’est maintenant le temps de l’annonce, du témoignage et de l’attente active de son retour ! C’est notre temps ! C’est le temps de l’Eglise où il faut aller et proclamer l’évangile à toute la création !
Mais, où est Marie dans tout cela ?
Dans la tradition des icônes orientales, celle de l’Ascension nous montre Jésus dans le ciel entouré de deux anges aux ailes déployées. Sur la terre, il y a le groupe des onze apôtres entourant Marie. Derrière elle, se trouvent les deux hommes vêtus de blanc mentionnés dans le récit des Actes. Saint Eadmer de Canterbury, un moine anglais devenu évêque au XII° s., explique ainsi la présence de Marie, non mentionnée dans les Actes ou les évangiles : « Si Marie goûtait une grande joie quand son Fils vivait corporellement à côté d’elle et autant de joie quand ce même Fils, après avoir détruit la mort, resurgit des enfers, aurait-elle eu moins de joie quand son Fils, devant ses yeux, entra dans les cieux avec cette chair que, comme elle le savait bien, il avait pris d’elle ? … Les bonnes mères de ce monde ont l’habitude d’éprouver une grande allégresse quand leurs fils sont élevés aux honneurs terrestres ; et cette mère – sans aucun doute une bonne mère ! – ne se serait pas réjouie d’une joie ineffable lorsqu’elle vit son fils unique pénétrer tous les cieux avec puissance et domination et, s’élevant, atteindre le trône de Dieu le Père tout-puissant ? »
Partageons la joie de Marie plus forte que toute la tristesse de voir Jésus quitter pour toujours cette terre. Marie nous apprend à nous réjouir de voir notre humanité partager en Jésus la gloire de Dieu qu’il promet à chacun. Elle nous apprend à ne pas nous laisser captiver par ce que nous perdons mais à nous réjouir de ce que nous gagnons : la certitude que l’un de nous, déjà pleinement entré dans la lumière et la vie sans fin, nous y prépare une place et qu’il viendra nous prendre pour que nous y soyons avec lui. Marie de l’Ascension, Marie de l’espérance, Marie de la joie du ciel, priez pour nous ! Amen.
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