On aime bien Thomas parce qu’il nous ressemble (Son nom veut dire Jumeau !)… Comme nous, il a douté…
Mais on oublie que c’est lui qui, au moment où Jésus décide, au péril de sa vie, de revenir à Jérusalem parce qu’on vient de lui apprendre la mort de son ami Lazare, c’est lui qui prononce cette audacieuse profession de foi : « Allons nous aussi, et mourons avec lui » (Jn 11,16) !
Dans la scène d’aujourd’hui, la foi de Thomas est toujours aussi audacieuse : il veut voir et toucher les signes de cette passion dont il a été témoin pour pouvoir croire à la résurrection. Car il FAUT que le Jésus de la résurrection soit le même que le Jésus de la passion… Sinon, comment se réjouir vraiment, comment croire vraiment ?
Il faut qu’il y ait dans notre foi personnelle quelque chose de cette audace : Seigneur je crois en toi, mais augmente en moi la foi !
Car la foi, si elle est d’abord confiance absolue, est aussi comme un germe de vie, appelé à grandir, qui risque de s’étioler si on ne le nourrit pas…
Thomas fait ici une nouvelle profession de foi au Christ ressuscité qui lui donne à voir les signes de sa passion, ses blessures. Lorsqu’il dit « Mon Seigneur et mon Dieu » il reconnaît que Jésus ressuscité est bien le même que Jésus souffrant et Jésus mourant sur la croix. Avec Thomas, nous aussi, nous pouvons croire qu’avec Jésus, si nous souffrons et si nous mourons, avec lui nous ressusciterons… Et ce sera bien nous, comme c’est bien lui… et pas un autre… à la fois le même et plus tout à fait le même, comme Jésus, dont les blessures ne sont plus source de souffrances : la résurrection ne les a pas effacées… elle les a transfigurées !
Nous comprenons pourquoi ce dimanche, depuis saint Jean-Paul II, est désormais appelé « dimanche de la miséricorde divine ». La miséricorde c’est le cœur de Dieu qui se penche sur notre misère et qui nous rend l’espérance d’être toujours aimés de Dieu…
Avec Thomas, nous contemplons le mystère de ce cœur ouvert pour nous.
Cela demande de dépasser les signes, y compris ceux qui pourraient nous rebuter comme ces blessures ouvertes de Jésus qui, par amour, a voulu connaître toutes nos souffrances et toutes nos morts… Comme Thomas, nous voilà appelés à une foi plus profonde pour reconnaître à travers ces signes la puissance de la vie de Dieu qui transfigure… « Ne sois pas incrédule, sois croyant » !
Seigneur Jésus, ressuscité, vivant, présent… fait grandir en nous la foi ! Aujourd’hui, en cette eucharistie, nous sommes mis en ta présence. Ton corps et ton sang nous sont à nouveau offerts en communion. Tu te tiens là, au milieu de nous, comme tu l’étais parmi tes apôtres. Il y a en chacun de nous un Thomas, un Jumeau qui sommeille et qui doute… mais qui peut aussi, à ton appel, connaître la joie de la foi qui dissipe le doute et proclamer : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Fais-nous la grâce de cette joie, Jésus ressuscité ! Amen. Alléluia !
Paroles du pape avant le Regina Caeli
Chers frères et sœurs, bonjour !
L’Evangile d’aujourd’hui (cf. Jn 20,19-31) raconte que le jour de Pâques, Jésus apparaît à ses disciples au Cénacle, le soir, en apportant trois dons : la paix, la joie, la mission apostolique.
Ses premières paroles sont : « La paix soit avec vous ! » (v. 21). Le Ressuscité apporte la paix authentique, car par son sacrifice sur la croix, il a réalisé la réconciliation entre Dieu et l’humanité et il a vaincu le péché et la mort. C’est la paix. Ses disciples avaient d’abord besoin de cette paix, parce qu’après l’arrestation et la condamnation à mort du Maître, ils étaient tombés dans l’égarement et dans la peur. Jésus se présente vivant au milieu d’eux et, montrant ses plaies – Jésus a voulu conserver ses plaies –, dans son corps glorieux, il donne la paix comme fruit de sa victoire. Mais ce soir-là l’apôtre Thomas n’était pas présent. Informé de cet événement extraordinaire, incrédule devant le témoignage des autres Apôtres, il prétend vérifier en personne la vérité de ce qu’ils affirment. Huit jours plus tard, c’est-à-dire comme aujourd’hui, l’apparition se répète : Jésus vient à la rencontre de l’incrédulité de Thomas, en l’invitant à toucher ses plaies. Elles constituent la source de la paix, parce qu’elles sont le signe de l’amour immense de Jésus qui a vaincu les forces hostiles à l’homme, le péché, la mort. Il l’invite à toucher ses plaies. C’est un enseignement pour nous, comme si Jésus nous disait à tous : “Si tu n’es pas en paix, touche mes plaies”.
Toucher les plaies de Jésus, qui sont les nombreux problèmes, difficultés, persécutions, maladies, dont souffrent tant de personnes. Tu n’es pas en paix ? Va, va visiter quelqu’un qui est le symbole de la plaie de Jésus. Touche la plaie de Jésus. De cette plaie jaillit la miséricorde. C’est pour cela qu’aujourd’hui c’est le dimanche de la miséricorde. Un saint disait que le corps de Jésus crucifié est comme un sac de miséricorde, qui parvient à tous à travers ses plaies. Nous avons tous besoin de la miséricorde, nous le savons. Approchons-nous de Jésus et touchons ses plaies dans nos frères qui souffrent. Les plaies de Jésus sont un trésor : d’elles, sort la miséricorde. Soyons courageux et touchons les plaies de Jésus. Par ces plaies, il se tient devant le Père, il les montre au Père, comme s’il disait : “Père, c’est le prix, ces plaies sont ce que j’ai payé pour mes frères”. Par ses plaies, Jésus intercède devant le Père. Il nous donne la miséricorde si nous nous approchons, et il intercède pour nous. N’oubliez pas les plaies de Jésus.
Le deuxième don que Jésus apporte aux disciples est la joie. L’évangéliste rapporte que « les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. » (v. 20). Et il y a aussi un verset, dans la version de Luc, qui dit qu’ils ne pouvaient pas croire à leur joie. Nous aussi peut-être, quand il s’est passé quelque chose d’incroyable, de beau, nous avons envie de dire : “Je ne peux pas y croire, ce n’est pas vrai !”. Les disciples étaient comme cela, ils ne pouvaient pas croire à leur joie. C’est la joie que nous apporte Jésus. Si tu es triste, si tu n’es pas en paix, regarde Jésus crucifié, regarde Jésus ressuscité, regarde ses plaies et prends cette joie.
Et puis, au-delà de la paix et de la joie, Jésus apporte aussi aux disciples la mission. Il leur dit : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » (v. 21). La résurrection de Jésus est le commencement d’un dynamisme nouveau d’amour, capable de transformer le monde par la présence de l’Esprit Saint.
En ce deuxième dimanche de Pâques, nous sommes invités à nous approcher du Christ avec foi, en ouvrant notre cœur à la paix, à la joie et à la mission. Mais n’oublions pas les plaies de Jésus, parce que d’elles sortent la paix, la joie et la force pour la mission. Confions cette prière à l’intercession maternelle de la Vierge Marie, reine du ciel et de la terre.
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