Ce 4° dimanche de Carême évoque la catastrophe de l’idolâtrie, cette rupture d’alliance qui vaudra au peuple de Dieu la profanation et la destruction du temple ainsi que la déportation à Babylone…
Et c’est moins Dieu qui punit son peuple, que le peuple lui-même qui court ainsi à sa propre perte !
D’ailleurs, la fidélité et l’amour farouche de Dieu l’emporteront, quitte à ce que le salut passe par un roi païen, Cyrus ! L’Alliance, brisée par les hommes, Dieu, lui, la garde ! Ce peuple, même humilié, reste SON peuple ! Voilà la source de la JOIE véritable !
Dans l’évangile, Jean rappelle lui aussi que le peuple infidèle ne faisait que subir les conséquences de son infidélité. Mais Moïse fut établi comme témoin de l’amour de Dieu qui ne peut se résoudre à voir mourir son peuple, même s’il est pécheur ! Il fait dresser le serpent de bronze dont la vue sauve des morsures mortelles !
C’est l’annonce de Jésus élevé sur la croix qui sera, pour tous ceux qui sauront porter sur lui le regard de la foi, source de vie éternelle ! Là aussi se trouve notre JOIE !
Et celui qui contemplera le crucifié avec un regard de foi, comprendra que Dieu a tant aimé les hommes qu’il a donné son Fils unique.
Celui qui le regardera à la façon des pharisiens, avec haine, mépris ou indifférence, y lira son propre jugement.
« Celui qui croit en lui échappe au jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé ».
Or, Dieu a envoyé son Fils non pas pour juger le monde mais pour que le monde soit sauvé…Ce n’est donc pas Dieu qui juge, c’est l’homme qui se juge lui-même, dans la lumière vive de l’amour de Dieu !
Si je laisse la lumière de sa Parole éclairer mes œuvres, mes actes, mes pensées, mes désirs, elle dira à ma conscience ce qui est bon ou mauvais. Et une fois dans la lumière de l’amour de Dieu, je n’aurai qu’un désir : être purifié dans l’amour et par l’amour de ce qui en moi n’est pas de Dieu !
La Parole de Dieu de ce dimanche nous garde donc optimistes en même temps que lucides sur nous-mêmes !
Nous savons bien qu’en nous tout n’est pas que lumière !
Mais nous comprenons aussi que le mal n’empêchera jamais Dieu de nous rester fidèle et de vouloir pour nous le salut ; que le mal, grâce à cet amour sans condition et sans rémission, n’est jamais une fatalité et que nous pouvons à tout moment faire le choix, avec cette assurance d’être aimés, de réorienter notre vie vers le bien, le beau et le vrai.
Celui qui nous rend aussi sûrs d’être aimés c’est le Christ, en qui Dieu nous a déjà ressuscités…avec qui il nous fait déjà régner aux cieux !
Comment ? En nous appelant à aimer, parce que celui qui aime est déjà passé de la mort à la vie !
Chaque acte beau, bon et vrai « re-suscite » le meilleur de nous, cette part qui ne peut mourir parce qu’elle est un don de Dieu, cette part qui est née dans l’eau du baptême et qui s’épanouira au jour de notre pâque, de notre passage en Dieu !
C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés en Jésus Christ pour que nos actes soient vraiment bons !
Voilà ce qu’il veut pour nous ! Il s’agit maintenant de le vouloir nous-mêmes !
Voulons-nous être ce que Dieu veut ? Voulons-nous entrer dans SA joie ?
C’est LA question qui balise notre Carême. Amen.
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