L’expérience de Samuel peut nous aider à faire la part des choses entre nos rêves et les appels réels de Dieu.
Une voix le réveille et l’appelle.
Ce n’est que la troisième fois et grâce au discernement d’Eli que l’enfant va comprendre que c’est Dieu qui lui parle.
Il va pouvoir alors passer du « Me voici ! » au « Parle Seigneur, ton serviteur écoute. »
Dans nos vies, j’en suis sûr, Dieu appelle.
Et nous aussi nous avons besoin des autres et de leur discernement pour repérer comment et à quoi Dieu appelle, ce qu’il est en train de nous dire par tel évènement, telle rencontre… Peut-être sommes-nous trop individualistes dans notre vie spirituelle… Dieu et moi, ça suffit !… Le risque que nous courons alors, c’est de mal interpréter l’appel de Dieu ou de ne pas comprendre qu’il est en train de parler…
Il en a toujours été ainsi dans la vie de l’Eglise : on n’avance jamais seul, on ne discerne jamais seul. On s’appuie sur l’expérience et la sagesse de l’Eglise, habitée par l’Esprit de Dieu. Et on compte sur l’expérience des frères aînés, avec qui nous avançons sur le chemin de la foi.
Jésus ne fera pas autrement lorsqu’il appellera ses apôtres. C’est lui qui les appelle mais il les constitue en groupe. C’est ensemble qu’ils le suivront…
L’expérience de Samuel se répète avec eux.
Les deux premiers disciples de Jésus avaient commencé par suivre Jean Baptiste. Il faudra que celui-ci s’efface et leur indique Jésus pour qu’ils le suivent, comme Eli l’avait fait pour Samuel, comme nous devons le faire entre nous.
Le discernement passe par le dialogue et par les frères.
Il ne faut donc pas nous braquer sur ce que nous comprenons de l’appel de Dieu. Je pensais être appelé à plus d’action, plus d’engagement concret envers mes frères et voilà que la maladie, le handicap me contraignent à approfondir une vie de prière apparemment plus passive… Les sollicitations de mes frères, de mes proches m’obligent à plus de présence et d’attention alors que j’aspirais à plus de calme, de tranquillité… Je me sentais appelé au mariage et voilà que la vie consacrée ou sacerdotale semble pouvoir me combler bien au-delà de ce que j’en pressentais… Je me préparais à telle vie professionnelle et les circonstances m’obligent à emprunter un chemin complètement inattendu… Je croyais en avoir fini avec la foi, l’Eglise, Dieu… et voilà que telle rencontre, telle parole me remettent sur le chemin !…etc…etc…
Dans toutes ces situations, qu’il est bon et sage de trouver des frères capables de m’éclairer et de discerner avec moi ce à quoi Dieu m’appelle !
Qu’il est bon et sage aussi d’entrer dans les dispositions de Samuel : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute ! » (et non pas l’inverse comme si souvent : « Ecoute Seigneur ! Ton serviteur parle ! »…)
« Où demeures-tu ?… Seigneur, où es-tu dans ma vie ?…à quoi m’appelles-tu aujourd’hui? » Voilà la réponse de l’Evangile :
« Venez et vous verrez … Ils l’accompagnèrent, ils virent où il demeurait et ils restèrent auprès de lui… »
Besoin des frères…mais aussi besoin de grandir dans une réelle intimité avec le Christ, par la prière, la rumination de sa Parole… dans une disponibilité offerte pour reconnaître l’appel de Dieu et se mettre à son écoute.
Comme pour Samuel, comme pour les apôtres, nous laisser surprendre et nous mettre en marche… Amen.
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