Homélie du père Frédéric Vollaud :19ème dimanche du TO B

Saints Apôtres

Publié le 9 août 2021

Qu’il s’agisse de la manne dont nous avons eu des descriptions très détaillées dans les lectures de la semaine passée, qu’il s’agisse de cette galette et de la cruche d’eau qui vont refaire les forces du prophète découragé, Dieu se révèle souvent comme Celui qui nourrit son peuple, qui prend soin de ses forces et de sa vie, comme le fait tout père pour ses enfants. Il intervient lorsque tout semble perdu à vues humaines. Sa bienveillance, sa tendresse, sa fidélité paternelles sont ainsi d’autant plus manifestes.

Dieu ne veut pas la mort. Il est le Dieu des vivants. Il nous fait naître à la vie, et nous maintient dans l’existence en ne cessant d’être pour chacun source de salut et de libération.

De notre côté, il y a un double défi.

D’abord, de reconnaître nos faims, nos manques, nos situations extrêmes où à vues humaines tout semble parfois perdu. Ici, le vrai défi consiste à regarder non pas tant ce qui nous rassasie (ou même nous gave) que ce qui se creuse au plus profond de notre être, les soifs et les faims profondes qu’aucune réalité humaine ou du moins matérielle ne peut combler… et de ne pas nous en effrayer ! Il s’agit alors de reconnaître que nous avons faim et soif « de Dieu » !

Le second défi, c’est de nous tourner vers Celui qui a creusé lui-même en nous la faim et la soif de le connaître, de l’aimer, de le servir et d’accueillir les nourritures qu’Il nous offre. Chacun peut en dresser la liste : il y a le pain de sa Parole, il y a les sacrements de sa vie et de son amour, il y a le pain des frères… Dieu n’est pas avare en moyens de se donner à nous ! La diététique est très à la mode… Beaucoup sont préoccupés d’apprendre à mieux nourrir leur corps… Comment pratiquons-nous cela pour la croissance et la santé de notre âme qui a faim de Dieu et que Lui seul peut nourrir ? … Comment mettons-nous à profit tous les moyens qu’il nous offre et tout ce qu’il nous sert à la table de sa Parole et de son Eucharistie ?…

Ne sommes-nous pas parfois comme ceux qui se scandalisaient d’entendre Jésus révéler qu’il est le Pain de vie descendu du ciel ? Quels sont les murmures intérieurs qui nous donnent parfois des raisons de ne pas nous approcher de la table du Seigneur où il veut se donner à nous ? S’il nous venait au cœur l’argument de notre indignité… rappelons-nous les paroles lumineuses d’un saint Curé d’Ars (que nous fêtions il y a quelques jours) : “Vous n’en êtes pas dignes… mais vous en avez besoin”  ! Et surtout, n’oublions pas le désir profond de Jésus de donner la vie au monde en livrant sa chair comme pain rompu, corps brisé afin que celui qui le mange vive éternellement ! Apprenons à nous situer plus souvent du côté du désir de Jésus plutôt que du nôtre !

Il a la vie éternelle celui qui croit !

Mais la foi du chrétien est une foi nourrie, nourrie d’une présence reçue en communion qui, parce qu’elle est aussi concrète qu’une bouchée de pain ou une gorgée de vin, nous prend dans cette communion corps et âme. Notre corps lui aussi est touché par cette présence/nourriture tout autant que notre âme. Alors, pensons à être là tout entiers, avec la part la plus charnelle de ce que nous sommes et qui a besoin, elle aussi, d’être nourrie, touchée, habitée par Dieu. Un corps qui se livre à un autre corps. Cela ressemble étrangement à l’étape la plus intime d’une relation aimante. Puisse chaque eucharistie nous entraîner corps et âme dans cette étreinte où Dieu ne cesse de nous désirer comme partenaires de son amour et de sa vie ! Amen.

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